Les prix des métaux industriels échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont dans l'ensemble perdu du terrain cette semaine, à l'exception du nickel, dans un marché toujours inquiet de la situation en zone euro, et que le sommet européen de Bruxelles n'est pas parvenu à rassurer. Après leur forte envolée de la semaine précédente, qui avait vu le cuivre engranger quelque 8%, les cours des métaux de base ont repris leur souffle, dans des volumes d'échanges modérés, alors que les investisseurs renouaient avec la prudence. "Les opérateurs font très attention de ne pas gonfler leurs stocks avant la fin de l'année, notamment en raison de perspectives économiques toujours très incertaines", a souligné Gayle Berry, analyste de Barclays Capital, notant que le marché restait rivé aux développements de la situation en zone euro. Ainsi, "les cours se sont repliés de concert jeudi après la conférence du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, affirmant que l'institution n'augmenterait pas ses rachats de dette" des Etats en difficulté pour apaiser les tensions sur le marché obligataire, a indiqué Mme Berry. "Cela a lesté le moral des investisseurs et fait chuter l'étain, le plomb et l'étain de plus 2%", a commenté l'analyste. Le sommet européen entamé jeudi soir à Bruxelles a peiné à rassurer les investisseurs. Tous les pays de l'Union européenne (UE), à la seule exception du Royaume-Uni, pourraient rejoindre un accord sur le renforcement de la discipline budgétaire conclu par les pays de la zone euro, mais les divergences restaient fortes sur la manière de renforcer les pare-feu financiers à la crise de la dette, et notamment le Mécanisme européen de stabilité (MES). "Les dirigeants européens ne sont pas parvenus à l'unanimité, et le verdict du marché des métaux a été mitigé", a constaté Edward Meir, analyste du courtier américain INTL FC Stone. "Le fait que subsistent des différends importants au sein de l'UE, ajoutés aux signaux peu encourageants envoyés par la BCE, suggère que la zone euro n'est pas encore tirée d'affaire, et que les prix des métaux pourraient se replier encore davantage la semaine prochaine", a-t-il ajouté. "Même si les marchés sont désormais plus confiants dans la survie de l'euro, les perspectives moroses de l'économie mondiale restent un gros problème pour le marché, et les cours des métaux ne devraient pas se ressaisir de façon durable", a confirmé Jesper Dannesboe, analyste de Société Générale. Le ralentissement de l'économie en Chine, premier consommateur mondial de métaux de base, est particulièrement scruté: le pays a indiqué cette semaine avoir enregistré en novembre la hausse de sa production industrielle la plus faible progression depuis août 2009, à +12,4%. Les exportations indonésiennes d'ETAIN sont tombées à 2.200 tonnes, contre 9 000 tonnes un an auparavant, soit une chute de 75%, en raison du moratoire sur les exportations décidé début octobre par les principaux producteurs du pays, soucieux de faire remonter les prix. Cependant, les exportations pourraient rebondir en décembre, alors que plusieurs producteurs d'Indonésie (premier pays exportateur mondial) ont récemment décidé de briser ce moratoire. Seul le NICKEL a réussi à tirer nettement son épingle du jeu, progressant de 1,26% sur la semaine. "L'explication est sans doute qu'un opérateur unique contrôle en ce moment 50% des stocks de nickel entreposés au LME", a indiqué Commerzbank. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7 750 dollars cette semaine contre 7 883 dollars la semaine précédente vers la même heure. L'aluminium valait 2080 dollars la tonne contre 2 145 dollars. Le plomb valait 2 105 dollars la tonne contre 2120 dollars. L'étain valait 20'100 dollars la tonne contre 19'800 dollars. Le nickel valait 18'500 dollars la tonne contre 17'000 dollars. Le zinc valait 1 992 dollars la tonne contre 2 044 dollars.