Les prix des métaux industriels échangés sur le London Metal Exchange (LME) n'ont pas réussi à regagner de terrain cette semaine, dans un marché volatil, toujours inquiet de la crise des dettes souveraines en zone euro et d'un ralentissement de la demande mondiale. Après leur plongeon de la semaine précédente, associé à un volume de transactions record sur le LME, les métaux de base n'ont pas réussi à remonter la pente. Le cuivre, considéré comme le baromètre du marché, a encore enregistré une baisse hebdomadaire de plus de 7%. Les métaux industriels ont connu en début de semaine un rebond qui a rapidement manqué d'élan, les inquiétudes demeurant sur la capacité de l'Europe à faire face à la crise de la dette. Certes, le Parlement allemand a approuvé comme attendu jeudi, à une très large majorité l'élargissement du Fonds de secours de la zone euro, et les représentants des bailleurs de fonds internationaux de la Grèce sont de nouveau à pied d'œuvre depuis jeudi à Athènes. Mais les marchés attendent désormais d'autres mesures: "les investisseurs vont certainement laisser un peu plus de répit aux politiciens mais les choses pourraient vraiment tourner au vinaigre la semaine prochaine si rien de concret ne commence à émerger", prévoit Edward Meir, analyste chez MF Global. Les cours continuaient de pâtir de l'incertitude concernant l'économie européenne, mais aussi américaine. Barclays Capital a révisé à la baisse la fin de semaine, ses prévisions de cours sur les métaux de base afin de "refléter la perspective d'une demande (mondiale) plus faible". Les incertitudes concernent aussi la réaction de l'Asie, une région clef car grande consommatrice de matières premières, en cas d'aggravation de la situation économique mondiale. "L'inquiétude du marché se concentre principalement sur la Chine, qui compte pour près de 40% de la demande des métaux de base en moyenne", ont noté les analystes de Commerzbank. L'activité manufacturière s'est légèrement contractée en Chine en septembre pour le troisième mois consécutif, selon un indice définitif publié vendredi par la banque HSBC. Cependant, "les récentes chutes du cours du cuivre et d'autres métaux de base sont avant tout causés par le pessimisme des investisseurs et leur anticipation d'un renforcement du dollar plutôt que par une baisse de la demande sous-jacente", tempérait l'agence de notation financière Fitch. Elle explique ainsi tabler sur un maintien des cours sur le long terme, pariant sur la robustesse de l'économie chinoise, et donc de sa demande de métaux, dans un environnement mondial en berne. Un optimisme partagé par les analystes de la banque J.P.Morgan, qui estiment que la demande asiatique "demeure assez forte pour soutenir la tonalité globale des marchés des métaux jusqu'en 2012". Le CUIVRE est descendu brièvement sous le seuil des 7000 dollars la tonne jeudi, poursuivant son repli en dépit des possibles tensions sur l'offre, alors qu'une grève continue de perturber la production du Cerro Verde au Pérou et de la mine géante de Grasberg en Indonésie (ce site représente environ 4% de l'offre mondiale de métal rouge). L'ETAIN a fini la semaine en baisse de 6,8% à 20'500 dollars. Son cours avait pourtant été dopé en début de semaine par la décision des producteurs d'Indonésie d'interrompre leurs exportations, qui représentent environ un tiers de la production mondiale. Mais le sursaut a été de courte durée et l'étain est reparti à la baisse, le marché ne croyant pas au scénario d'un assèchement de l'approvisionnement à long terme. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7070 dollars, cette semaine, contre 7488 dollars, la semaine précédente. L'aluminium valait 2223 dollars la tonne contre 2241 dollars. Le plomb valait 2000 dollars la tonne contre 2046 dollars. L'étain valait 20'500 dollars la tonne contre 19'700 dollars. Le nickel valait 18'150 dollars la tonne contre 18'355 dollars. Le zinc valait 1905 dollars la tonne contre 1968 dollars.