Le numéro un allemand de l'énergie EON, dont les résultats souffrent de l'abandon de l'énergie nucléaire et de la crise de la dette en Europe du Sud, a dit cette semaine vouloir investir 7 milliards d'euros dans les énergies renouvelables dans les 5 prochaines années. Cet argent sera consacré avant tout à l'énergie éolienne: EON a annoncé dans son communiqué vouloir mettre en fonctionnement un nouveau parc éolien en mer tous les 18 mois. Le groupe de Düsseldorf (nord-ouest) va commencer par ériger un parc offshore de 80 éoliennes, soit 288 mégawatts, pour un coût d'un milliard d'euros, au large des côtes allemandes. Il a aussi annoncé un chantier de parc éolien offshore de 219 mégawatts au large de l'Angleterre, et un parc plus modeste de 48 mégawatts au sud de la Suède. Pour mener à bien ces projets, EON a fait construire un navire spécial, réservé pour une durée de 6 ans. Ce navire, le MPI Discovery, a pour particularité qu'il est doté de piliers télescopiques qui lui permettent de se transformer en véritable plateforme flottante destinée à l'installation des éoliennes en mer. Le patron Johannes Teyssen "va changer EON en une entreprise verte", a-t-il promis dans le communiqué. Le numéro un allemand de l'énergie a du mal à digérer la décision du gouvernement, en mars dernier, d'accélérer l'abandon de l'énergie nucléaire dans le pays, et de faire fermer immédiatement les plus vieux réacteurs. Ce revirement politique s'ajoute pour EON à des pertes se chiffrant en milliards d'euros dans ses activités en Italie et en Espagne, pays épicentres de la crise de la dette. Pour faire face à tous ces vents contraires, le groupe va supprimer jusqu'à 11 000 emplois dans le monde.