Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal al-Maqdad a signé, hier, au Caire un document arabe pour la protection des civils, qui prévoit le déploiement d'observateurs arabes en Syrie. M. Maqdad a paraphé le document, de même qu'Ahmed Ben Helli, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, au siège de l'organisation panarabe, selon la même source. Avant-hier, le ministre omanais des Affaires étrangères Youssef ben Alaoui, membre du comité ministériel chargé de mettre en œuvre le plan arabe de sortie de crise, accepté mais jamais appliqué par Damas, avait indiqué que la Syrie pourrait signer dans les 24 heures le protocole de protection des civils. Le chef du comité arabe sur la Syrie, le Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem Al-Thani, avait pour sa part indiqué avoir reçu des informations selon lesquelles il (le président syrien Bachar al-Assad) allait signer le texte organisant l'envoi d'observateurs. Cheikh Hamad avait déclaré la veille que la Ligue arabe envisageait de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU, en raison de la non-application par la Syrie du plan arabe. Ce plan prévoit la libération des détenus arrêtés depuis le début du soulèvement, le départ des forces armées des villes et l'ouverture du pays à des observateurs arabes et à la presse étrangère. Il a fait l'objet de plusieurs ultimatums de l'organisation panarabe, qui a adopté le 27 novembre des mesures à l'encontre de Damas pour son refus de le signer, dont certaines sanctions économiques sont entrées en vigueur. Six civils ont été tués hier par les forces de sécurité à Deraa et à Deir Ezzor en Syrie, où le régime réprime depuis plus de neuf mois un mouvement de révolte sans précédent, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Damas salue le début de coopération avec la Ligue arabe La signature du protocole autorisant la venue d'observateurs arabes en Syrie est le début d'une coopération entre le gouvernement syrien et la Ligue arabe, a affirmé le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem, affirmant qu'ils sont bienvenus. La signature du protocole est le début d'une coopération entre nous et la Ligue arabe. Nous accueillerons avec satisfaction la délégation des observateurs qui représentent les pays arabes, a dit M. Mouallem, lors d'une conférence de presse. Les observateurs seront les bienvenus en Syrie, a-t-il ajouté. Les rapports qui seront rédigés par les observateurs sur le terrain seront envoyés au secrétaire général de la Ligue arabe et à moi-même. Nous en discuterons par téléphone avant la prise de toute décision, a expliqué M. Mouallem, précisant que cela fait partie des demandes syriennes. La coordination sera totale, via une commission nationale qui sera le trait d'union entre la délégation des observateurs et le gouvernement syrien, a assuré M. Mouallem. Le protocole stipule que les observateurs puissent accéder aux points chauds mais pas aux points militaires sensibles, a-t-il ajouté, précisant que Damas ne pouvait évaluer à l'avance leur travail. Il est important qu'ils voient ce qui se passe sur le terrain et qu'ils le disent. Nouvelle mobilisation pro-Assad à Damas Des milliers de partisans du président Bachar al-Assad se sont rassemblés, hier, sur une grande place de Damas pour dénoncer les sanctions imposées à la Syrie par la Ligue arabe. Les jeunes manifestants portaient des drapeaux syriens et dansaient la dabké (danse folklorique) au rythme de chants à la gloire du pays et du président Assad. De grands drapeaux russes, chinois, iraniens, ainsi que ceux du Brésil et d'Afrique du sud, alliés de Damas qui réprime une révolte populaire depuis plus de neuf mois, étaient suspendus sur les immeubles. Les drapeaux jaunes du Hezbollah libanais chiite, soutenu par Damas et Téhéran, étaient également accrochés. Salut à la Russie, à la Chine, au président (iranien) Mahmoud Ahmadinejad, à Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, a crié un des manifestants par haut-parleur. Un immense drapeau syrien a été brandi par les jeunes qui criaient leur soutien au président Assad. Par notre âme et notre sang, nous nous sacrifierons pour toi, scandaient-ils. Les partisans veulent exprimer leur soutien aux réformes appliquées par le président Assad et leur rejet des ingérences étrangères, a affirmé la télévision publique syrienne. Moscou et Pékin, membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, se sont opposés jusqu'à présent à toute résolution des pays occidentaux menaçant Damas de sanctions. La Syrie a signé, hier, à la demande de la Ligue arabe un document autorisant la venue d'observateurs dans le pays, dans le cadre d'un plan de sortie de crise arabe accepté par Damas mais jamais appliqué.