Les Bourses européennes sont restées positives, hier, la première opération de prêt sur trois ans de la Banque centrale européenne (BCE) à destination des banques en zone euro, lancée dans la journée, rassurant les investisseurs qui anticipent un succès. Paris a ainsi démarré sur une progression de 0,81%, Francfort de 1,22%, Londres de 0,76%, Madrid de 1% et Milan de 1%. La veille les places européennes et Wall Street avaient enregistré de belles hausses grâce à une émission obligataire espagnole réussie et de bons indicateurs tant en Allemagne qu'aux Etats-Unis. La Bourse de Tokyo a achevé la journée d'hier, sur une progression de 1,48%, entraînée par l'élan des places occidentales la veille. La Banque centrale européenne (BCE) a lancé, hier, sa première opération de prêt sur trois ans à destination des banques de l'Union monétaire. Ces prêts à long terme, d'un montant illimité et bon marché avec un taux d'intérêt de 1%, sont destinés à aider le secteur bancaire dans un contexte tendu, où les marchés ne lui font plus confiance. Les investisseurs espèrent aussi que, grâce à cette mesure, l'institution de Francfort, qui se refuse à être le prêteur en dernier ressort des pays de la zone euro comme on le lui réclame depuis des mois, va pouvoir les aider de manière détournée en permettant aux banques d'acheter davantage de titres de dettes publiques des Etats en difficulté. Cela a fait naître l'espoir que l'aide aux économies les plus en difficulté de la région allait être augmentée en passant par la fenêtre, a commenté Ben May, de Capital Economics. Toutefois, selon les analystes de Société Générale trop d'espoirs sont placés dans ces opérations et les banques ne peuvent sauver les Etats souverains, les besoins de financement des pays de la zone euro en 2012 se chiffrant à plus de 1 600 milliards d'euros. La difficulté pour la BCE est qu'elle ne pourra pas constater l'efficacité de ses mesures avant plusieurs mois, ce qui pourrait accroître les délais de réponse et donc les conséquences négatives sur l'économie réelle, ont souligné de leur côté les analystes du Crédit Mutuel-CIC. En attendant, le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy a convoqué pour le 30 janvier le prochain sommet des dirigeants européens, appelé à être encore dominé par le projet de pacte sur la discipline budgétaire. Et le Royaume-Uni est à son tour soumis à la pression des agences de notations. Il pourrait à terme perdre son triple A, la meilleure note possible, en raison de la crise dans la zone euro, selon le rapport annuel de Moody's. Outre-Atlantique, la banque centrale américaine (Fed) a lancé le processus de mise en œuvre de l'exigence de fonds propres supplémentaires qui devra s'appliquer à 29 banques, dont huit américaines, considérées comme systémiques à l'échelle planétaire. Les investisseurs attendent par ailleurs mercredi les chiffres de la croissance italienne au troisième trimestre et, aux Etats-Unis, les reventes de logements en novembre. Paris: le CAC gagne 0,83% La Bourse de Paris a ouvert en hausse, hier, les investisseurs anticipant le succès de la première opération de prêt sur trois ans de la Banque centrale européenne (BCE) à destination des établissements bancaires de la zone euro. Dans les premiers échanges, l'indice CAC 40 gagnait 0,83% à 3081,26 points. Du côté des valeurs, le secteur bancaire avait le vent en poupe, profitant des anticipations positives sur l'action de la BCE: BNP Paribas grimpait de 4,46% à 31,46 euros, Crédit Agricole de 3,61% à 4,48 euros et Société Générale de 2,99% à 17,75 euros. Renault (+1,82% à 27,28 euros) n'était pas affecté par les propos pessimistes d'un de ses dirigeants qui a estimé que le constructeur va devoir "affronter une tempête" en 2012 et sera amené à "prendre des mesures d'économies" en raison des mauvaises conditions du marché. Carrefour prenait 0,46% à 17,47 euros. L'actionnaire minoritaire américain Knight Vinke, opposant au directeur général du groupe Lars Olofsson, est en train de négocier pour entrer au conseil d'administration du distributeur en difficulté, selon le Financial Times. Enfin, Areva cédait 2,85% à 17,75 euros après sa dégradation par Standard and Poor's qui a abaissé de deux crans sa note à "BBB-", contre "BBB+" auparavant, du fait notamment de sa "très faible rentabilité". Francfort: le Dax continue d'espérer La Bourse de Francfort grimpait, hier, dans les premiers échanges après un bond la veille, les investisseurs attendant avec impatience les résultats de la première opération de prêt sur 3 ans aux banques de la zone euro, que la BCE doit publier dans la matinée. L'indice Dax des trente valeurs vedettes, qui a déjà progressé de 3,11%, avant-hier, prenait 1,21% à 5917,67 points peu après l'ouverture. Le MDax des valeurs moyennes prenait 0,88% à 8813,85 points. Logiquement, les valeurs de la banque et de l'assurance profitaient de ce regain d'optimisme. Commerzbank progressait de 3,69% à 1,37 euros, Deutsche Bank de 2,79% à 29,45 euros, Allianz de 2,23% à 77,11 euros et Munich Re de 2,21% à 94,83 euros. Adidas (+1,32% à 50,21 euros) profitait des bons résultats de son grand concurrent Nike. L'américain a dépassé les attentes du marché en publiant mardi un bénéfice net en hausse de 3% à 469 millions de dollars, assorti d'un chiffre d'affaires en progression de 18%. "Les résultats de Nike indiquent que la dynamique pour l'industrie mondiale des équipements sportifs restera solide au premier trimestre 2012", soulignait Ingbert Faust, d'Equinet. SAP buvait le bouillon (-3,54% à 40,99 euros) alors que "la nervosité augmente" sur le marché des logiciels professionnels, notait Mirko Maier, analyste chez LBBW. Pour preuve, les résultats de l'américain Oracle, qui a déçu la Bourse de New York avec un bénéfice net et des ventes inférieurs aux attentes au deuxième trimestre de son exercice décalé, plombés par la baisse de ses équipements informatiques. Lufthansa gagnait 1,42% à 9,29 euros. Selon le Handelsblatt, le nouveau plan d'économies que le patron de Lufthansa veut présenter en mars devrait viser un montant de 1,5 milliards d'euros.
Londres: le Footsie en hausse, et gagne +0,50% La Bourse de Londres était en hausse modérée, hier matin, à la fois satisfaite de la nouvelle politique de prêt aux banques de la BCE et inquiète de l'avertissement voilé lancé par l'agence Moody's sur la pérennité du triple A britannique. A l'ouverture, l'indice Footsie-100 des principales valeurs gagnait 27,32 points, soit 0,50% par rapport à la clôture de la veille, à 5446,92 points. "Les marchés vont sans aucun doute saluer l'initiative de la BCE", prédisait Michael Hewson de CMC Markets, tout en notant l'impact possible sur le moral des investisseurs britannique du "rude avertissement" de Moody's qui "pourrait annoncer des temps difficiles". Les banques profitaient néanmoins à plein des espoirs suscités par la BCE: Lloyds Banking Group gagnait 3,43% à 24,48 pence, Barclays 3,06% à 176,75 pence et Royal Bank of Scotland 2,90% à 20,24 pence. Les minières étaient également orientées à la hausse, Antofagasta prenant 1,94% à 1206 pence et Fresnillo 1,75% à 1567 pence. Du côté des baisses, l'éditeur de logiciels pour entreprises Sage Group perdait 1,5% à 287,40 pence et la chaîne de distribution Marks & Spencer 0,87% à 306,80 pence. Suisse : le SMI dans le vert, indicateurs prometteurs La Bourse suisse a ouvert en hausse, hier. Les clôtures US et japonais étaient clairement positives, après la publication d'indicateurs qui semblent avoir rassuré les marchés. La veille, pratiquement tous les signaux conjoncturels étaient au vert. En Allemagne, le climat des affaires s'est à nouveau amélioré, avec une progression surprise de l'indice Ifo, et le moral des ménages allemands est remonté, selon le baromètre GfK pour le mois de décembre. Par ailleurs, le Trésor espagnol a levé plus de 5 mrd EUR, dépassant l'objectif du gouvernement, avec des taux d'intérêt plus bas que les fois précédentes. Et aux USA, les chiffres de la construction de logements ont été bien meilleurs que prévu, avec un rebond de 9,3% des mises en chantier en novembre par rapport à octobre. Seuls bémols à ce flot de bonnes nouvelles: l'avertissement de Moody's sur le triple A de la Grande-Bretagne et la menace de Fitch d'abaisser la note de plusieurs grandes banques européennes. Dans les premiers échanges, le SMI gagnait 0,21% à 5816,36 points, le SLI prenait 0,47% à 862,14 points, le SPI avançait de 0,23% à 5238,99 points. Credit Suisse (+1,2%) renforce son engagement en Asie. Le groupe bancaire britannique HSBC lui a vendu ses activités de "private banking" au Japon, soit 2,7 mrd USD d'actifs, repris par la filiale japonaise Credit Suisse Securities. Les autres financières étaient également bien orientées. UBS (+0,8%) a été recommandé à "neutral" par Credit Suisse, qui estime que sa concurrente ne figurera l'an prochain que dans le milieu du peloton des banques européennes. Les assureurs Swiss Re (+0,7%), Bâloise (+1,7%) et ZFS (+1,3%) étaient aussi dans le vert. Swiss Life (+0,4%) ne pâtissait pas trop de l'abaissement de son objectif de cours, à 85 franc contre 110 franc, par UBS, qui reste à "neutral" sur le titre. Clariant (+1,7%) et Logitech (+1,5%) étaient parmi les titres les mieux orientés, en compagnie de Richemont (+1,7%) et Swatch (+1,6%), alors que les poids lourds Roche (-0,8%) et Novartis (-0,2%) freinaient le marché.Swisscom (+0,1%) a annoncé la rénovation complète de son réseau de téléphonie mobile afin de continuer à répondre à la forte demande de services de données mobiles. Le groupe de télécommunication va ainsi investir plusieurs centaines de millions de francs au cours des cinq prochaines années. Sur le marché élargi, Interroll (+1,2%) avait la faveur des investisseurs. Le spécialiste du convoyage prévoit en 2011 un bénéfice en hausse de 20 à 25%. En 2010, il avait dégagé un résultat net de 14,4 mio franc. Swissmetal (+134,2%) caracolait en tête du SPI. Le fabricant de produits non ferreux, en sursis concordataire, a annoncé la veille avoir mené des discussions avec des investisseurs suisses et étrangers. Des négociations ont été engagées et elles seront poursuivies en janvier, a précisé Swissmetal. Cosmo Pharma (-1,8%) cédait du terrain, après avoir confirmé ses prévisions 2011 et annoncé que son partenaire Santarus a déposé, conformément au programme annoncé, une demande d'homologation auprès des autorités américaines de la FDA pour Uceris (budesonide) dans le traitement de l'inflammation intestinale chronique (Colitis Ulcerosa). U-Blox (+4,4%) était par contre bien orienté. La société commercialise un nouveau module GPS, le "NEO-6P", dont la caractéristique est d'avoir une précision de l'ordre du mètre dans la géolocalisation. Tornos (+0,8%) semblait pour l'heure ne pas être affecté par la démission de son CFO. La banque Vontobel anticipe un exercice 2012 difficile pour le fabricant de machines-outils. Le changement de CFO représente un défi supplémentaire, selon elle. Tokyo: le Nikkei clôture en hausse de 1,48%, bons indicateurs occidentaux L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a achevé la journée, d'hier, sur une progression de 1,48%, entraîné par les places occidentales dopées la veille par des indicateurs économiques positifs en Allemagne et aux Etats-Unis, et par une émission de dette réussie en Espagne. L'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes, bien orienté depuis le début de la journée, s'est élevé de 123,50 points pour s'afficher à 8459,98 points à la clôture. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part gagné 7,19 points (+1,00%), pour finir à 725,68 points. L'activité a toutefois été encore très faible, avec seulement 1,25 milliard de titres échangés sur le premier marché. Parallèlement, le dollar évoluait peu vis-à-vis du yen, se situant aux environs de 77,80 yens. L'euro avait pour sa part tendance à s'élever face à la monnaie japonaise, pour osciller aux environs de 102 yens, un mouvement bien vu par les donneurs d'ordres. Les actions ont progressé dans la plupart des secteurs, notamment dans les domaines exportateurs.