Les premières annonces du sommet européen peinaient, hier matin, à rassurer les Bourses européennes qui ont ouvert en baisse et restaient sous tension, également affectées par la dégradation par Moody's des grandes banques françaises. Paris a ainsi démarré sur une baisse de 0,94%, Francfort de 1,16%, Londres de 0,67%, Madrid de 0,9% et Milan de 0,1%. Peu après l'ouverture Paris est brièvement repassé dans le vert, avant d'hésiter autour de l'équilibre et de repartir finalement à la hausse. "Les dirigeants européens semblent avoir pris conscience de la gravité de la situation", mais le compromis qui se dessine pour résoudre la crise est "peut-être trop complexe pour les marchés financiers" qui espèrent surtout des mesures spectaculaires pour renflouer les pays en détresse, a commenté à Francfort Carsten Brzeski, analyste d'ING. A Bruxelles, "l'avancée en matière de rigueur budgétaire est très positive mais à court terme peu de remèdes susceptibles de faire redescendre les taux d'emprunt (de l'Italie notamment) sur le marché obligataire ont été apportés", a estimé un analyste parisien sous couvert d'anonymat. Le sommet a débouché sur un accord pour renforcer la discipline budgétaire dans la zone euro qui ne sera adopté que par les 17 membres de l'Union monétaire et six autres pays volontaires. Le Royaume-Uni est resté en dehors de cet accord. La rencontre, tant attendue par les investisseurs, a pour le reste accouché de résultats d'ampleur limitée sur le renforcement du pare-feu financier de la zone euro contre la crise de la dette. Plusieurs solutions ont buté sur l'inflexibilité de l'Allemagne, qui a rejeté l'hypothèse d'euro-obligations et refusé une proposition visant à augmenter les moyens du Mécanisme européen de stabilité (MES), le futur fonds de sauvetage permanent de la zone euro, ou de lui permettre à terme de s'alimenter au guichet de la Banque centrale européenne (BCE). En revanche, le Fonds monétaire international va participer aux efforts. Environ 200 milliards d'euros devraient être débloqués par les responsables européens à destination du FMI, cet argent devant servir ensuite à soutenir des pays fragiles de l'Union monétaire. Les investisseurs vont se focaliser pendant cette séance sur la poursuite du sommet. La pression reste forte, d'autant que l'agence d'évaluation financière Moody's a abaissé d'un cran la note à long terme des banques françaises Crédit Agricole, BNP Paribas et Société Générale, au vu de leur exposition aux dettes souveraines. La Bourse de Tokyo a terminé pour sa part la séance, d'hier, en baisse de 1,48%, les investisseurs restant inquiets pour la dette de l'Europe. La veille, les Bourses européennes avaient clôturé en nette baisse, déçues par la position de la Banque centrale européenne (BCE) qui a une nouvelle fois exclu la possibilité d'intervenir davantage sur le marché de la dette publique. A Wall Street, le Dow Jones avait aussi lâché 1,63% et le Nasdaq 1,99%. Paris: le CAC 40 en hausse (+0,36%) après l'accord partiel à Bruxelles La Bourse de Paris était en légère hausse, hier matin, partagée entre les bonnes nouvelles sur l'engagement de rigueur budgétaire pris par les dirigeants de la zone euro à Bruxelles et les déceptions sur le pare-feu face à la crise de la dette. Peu après l'ouverture, le CAC 40 était en légère hausse (+0,36% à 3106,63 points). "Le sommet apporte peu d'éléments nouveaux sur le fond en termes de gouvernance et les marchés avaient déjà intégré ces éléments. Il n'offre, de plus, pas de solution convaincante pour apporter rapidement des financements aux pays en difficulté", déplorent les analystes d'Aurel BGC. "L'une des clefs réside dans la lecture que fera la Banque centrale européenne des engagements des responsables politiques européens", ajoutent-ils. Le secteur bancaire digérait assez bien l'annonce de Moody's. L'agence d'évaluation financière a abaissé d'un cran la note à long terme des banques françaises Crédit Agricole, BNP Paribas et Société Générale. "Cette décision n'est pas une surprise et nous sommes rassurés par les nouveaux chiffres donnés par le régulateur bancaire européen" qui a revu en baisse les besoins supplémentaires en fonds propres des banques françaises, désormais évalués à 7,3 milliards d'euros, décrypte Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse. BNP Paribas s'adjugeait 2,36% à 31,86 euros, Société Générale 0,84% à 19,28 euros et Crédit Agricole 0,54% à 4,63 euros. GDF Suez était en hausse de 0,39% à 20,43 euros, toujours porté par la prochaine hausse des tarifs du gaz au 1er janvier qui devrait être légèrement supérieure à 4%. Hors CAC 40, Club Med reculait de 2,14% à 11,67 euros ne profitant pas de l'annonce du groupe qui a renoué avec les bénéfices en 2011. Londres : le Footsie-100 à l'équilibre après le sommet européen La Bourse de Londres évoluait à l'équilibre, hier matin, les investisseurs évaluant avec prudence les conclusions du sommet européen de Bruxelles. Dans les premiers échanges, l'indice Footsie-100 des principales valeurs perdait 0,80 point, soit 0,01% par rapport à la clôture de la veille, à 5482,97 points, après avoir ouvert en recul. Après avoir ouvert en net recul, les banques sont pour certaines revenues dans le vert: Barclays prenait 1,03% à 182,25 pence et Lloyds Banking Group 1,28% à 25,401 pence. Royal Bank of Scotland (RBS) était pour sa part proche de l'équilibre (-0,05% à 20,91 pence), tandis que HSBC perdait 0,73% à 498,05 pence. L'Autorité bancaire européenne (EBA) a confirmé la veille que les banques britanniques n'avaient aucun besoin en recapitalisation, alors que les banques européennes dans leur ensemble auront besoin de 114,7 milliards d'euros. Les valeurs énergétiques étaient pour leur part bien orientées, à l'image de BG Group (+1,50% à 1.351 pence) ou du géant pétrolier BP (+0,30% à 452,45 pence). Suisse : Le SMI ouvre en équilibre Le marché suisse des actions a ouvert en légère baisse, hier, il s'est ensuite repris pour retrouver l'équilibre en milieu de matinée. Commencé la veille, le sommet européen des dirigeants se poursuit aujourd'hui. Les décisions communiquées jusque-là peinent à convaincre les investisseurs. Peu après l'ouverture, les principaux indices de la Bourse étaient contrastés, avec un SMI en baisse de 0,30% à 5736,08 points, un SLI à 861,91 points (+0,08%) et un SPI à 5190,94 points (-0,05%). Les plus grosses pertes avant-bourse étaient enregistrées par les titres cycliques, probablement influencés par les chiffres très affaiblis concernant l'exportation de l'Allemagne et des craintes de récession. Syngenta (-1,3%) et Adecco (-1,7%) baissaient le plus, suivis par SGS (-0,8%), Nobel Biocare (-0,7%) et Swatch (-0,2%). Les analystes de JPMorgan ont relevé l'objectif de cours pour l'action ABB (+0,2%) et confirmé la recommandation "overweight". Transocean (+2,6%), par contre, augmentait et s'inscrivait en tête. Après une ouverture en baisse, les titres financiers renouaient avec le positif dans l'espoir que le sommet de l'UE porte tout de même des fruits. Les bancaires UBS (+0,5%), CS (+1,1%) et Julius Bär (+0,9%) se reprenaient, de même que les assureurs Swiss Life (+1,1%), ZFS (+0,7%) et Swiss Re (+0,8%). Les poids lourds Nestlé, Novartis (-0,1% chacun) et Roche (-0,2%) enregistraient de légères pertes. Sur le marché élargi, Bachem (-6,7%) a publié un avertissement sur bénéfice. La société de chimie fine prévoit désormais une croissance des ventes entre 6% et 8% en monnaies locales, contre 10% précédemment. Un dividende de 1,50 CHF par action sera tout de même versé. Le groupe énergétique CKW (non négocié) a publié des chiffres annuels nettement inférieurs aux résultats de l'exercice précédent. Il s'attend à ce que l'environnement reste difficile. Panalpina (+0,3%) a nommé trois CEO régionaux (Europe/MO, Asie Pacifique et Amériques) dans le but d'adapter la structure de l'entreprise aux objectifs de croissance visés jusqu'en 2014.
Tokyo: Nikkei recule de 1,48% à 8536,46 points La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en nette baisse de 1,48%, les investisseurs restant inquiets pour la dette de l'Europe et surveillant de près le sommet des dirigeants à Bruxelles. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a reculé de 128,12 points à 8536,46 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté perdu 0,94%, lâchant 6,99 points à 738,12 points. L'activité a été nettement plus intense que lors des séances précédentes, avec 2,57 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Parmi les secteurs les plus attaqués, hier, ont figuré les opérateurs de télécommunications mobiles: KDDI a dévissé de 2,20% à 490'000 yens, Softbank de 2,52% à 2361 yens et NTT Docomo de 0,94% à 137'500 yens. Les fabricants d'électronique ont été même davantage malmenés, souffrant d'une nouvelle montée du yen face à l'euro: Sony a chuté de 3,30% à 1405 yens, Panasonic de 2,80% à 694 yens et Sharp de 3,47% à 723 yens. Sensibles aux évolutions de la conjoncture mondiale, les groupes sidérurgistes ont également perdu du terrain: Nippon Steel de 3,03% à 192 yens et JFE Holdings de 3,34% à 1472 yens.