Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, s'est déclaré satisfait, hier, des efforts entrepris au Caire en vue d'une réconciliation de son mouvement islamiste avec le parti Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas. Nous voulons poursuivre le dialogue jusqu'ici positif avec le Fatah, a assuré aux journalistes M. Haniyeh. Des mesures pratiques doivent cependant être prises, comme la libération de tous les prisonniers politiques du Hamas détenus par le Fatah et la fin des convocations par ce dernier de nos militants pour des enquêtes, a-t-il réclamé. Le président Abbas et le chef du Hamas, Khaled Mechaal, basé en Syrie, ont engagé jeudi au Caire le chantier de la réorganisation des organes de décision palestiniens, qui doit aboutir à l'unification de tous les mouvements sous l'égide de l'OLP, dont le Hamas qui n'en fait pas partie jusqu'à présent. L'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui coiffe la plupart des mouvements palestiniens, est reconnue internationalement comme le seul représentant légitime du peuple palestinien. Au cours des entretiens du Caire, les protagonistes ont décidé de créer une haute commission électorale, composée d'un membre de chaque mouvement, qui sera chargée des modalités des élections au sein de l'OLP. Le Hamas a un représentant au sein de cette commission, signe d'une volonté de rapprochement avec l'OLP. A Gaza, M. Haniyeh s'est félicité de la création de cette commission électorale palestinienne qu'il a qualifiée de pas dans la bonne direction. Il a toutefois estimé qu'avant l'éventuel ralliement du Hamas à l'OLP, il faudra d'abord que se tiennent des élections pour le Conseil national palestinien (CNP, Parlement), ainsi que des élections présidentielles. A un journaliste qui lui demandait si l'adhésion du Hamas à l'OLP signifierait ipso facto sa reconnaissance d'Israël, M. Haniyeh a répondu: Nous voulons rallier l'OLP en préservant notre stratégie politique propre, tout en recherchant les points communs avec les autres factions palestiniennes afin de réaliser l'unité nationale palestinienne. Des voix discordantes s'étaient élevées au sein du Hamas à Gaza, critiquant à demi-mot la ligne adoptée par la direction du mouvement, basée à Damas. Israël a dénoncé les tentatives de rapprochement entre le président Abbas et le Hamas. Le porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a affirmé que le Hamas n'est pas une organisation politique qui se sert du terrorisme, mais un groupe qui a le terrorisme pour vocation.