Un influent dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza, Mahmoud Zahar, a déclaré, hier, que le mouvement islamiste voulait préserver l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), prenant le contre-pied des appels du Hamas en exil à remplacer cette organisation. “Nous voulons préserver l'OLP et ses structures même si nous sommes opposés à son programme”, a dit le dirigeant palestinien sur la chaîne satellitaire Al-Jazeera.“Nous voulons adhérer à l'OLP”, a souligné M. Zahar dont le mouvement conteste le programme de la centrale palestinienne qui a été modifié après les accords israélo-palestiniens d'Oslo en 1993. Dans sa Charte initiale adoptée en 1964, l'OLP niait l'existence d'Israël et appelle à sa destruction par la lutte armée. Le Conseil national palestinien (CNP), Parlement de l'OLP, avait amendé cette Charte en 1996 pour reconnaître Israël. L'OLP, qui regroupe les principaux mouvements nationalistes palestiniens, notamment le Fatah et les Fronts — populaire et démocratique — de libération de la Palestine (FPLP et FDLP), est reconnue dans le monde comme “l'unique représentant légitime” du peuple palestinien. Le chef du Hamas en exil à Damas, Khaled Mechaal, a appelé ces dernières semaines à créer une nouvelle structure représentant “le peuple palestinien à l'intérieur et dans la diaspora”. “L'OLP est une maison (...) dont les institutions ont perdu leur légitimité depuis de longues années. Ces institutions sont contraires à la résistance et sont illégales”, a dit vendredi M. Mechaal devant un rassemblement à Damas. S'exprimant lundi à Paris, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait jugé “totalement inacceptable” l'appel de M. Mechaal. L'OLP est dirigée depuis 2004 par M. Abbas, chef de son comité exécutif et du parti Fatah, rival du Hamas. L'organisation chapeaute l'Autorité palestinienne, instaurée le 1er juillet 1994 au retour du chef de l'OLP, Yasser Arafat, à Gaza, en terre palestinienne, après 27 ans d'exil. Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, ne fait pas partie de l'OLP et exige, pour y adhérer, d'avoir une représentation reflétant son poids politique dans les territoires palestiniens. R. I. /Agences