Le premier argentier du pays, M.Karim Djoudi en l'occurrence, a assuré, hier, que les comptes d'affectation spéciale du Trésor, actuellement au nombre de 70, sont gérés et contrôlés au même titre que les dépenses budgétaires, balayant, d'un revers de la main, toute gestion opaque de ces comptes. "Qui a parlé d'une gestion opaque des comptes spéciaux ?", s'est-il interrogé en réponse à des journalistes en marge d'une journée parlementaire sur la loi relative au règlement budgétaire, organisée par l'APN. Selon le ministre des Finances, les comptes d'affectation spéciale du Trésor répondent,aux objectifs des politiques sectorielles et sont soumis aux règles de contrôle et de maîtrise budgétaire et gérés d'une manière identique à la gestion du budget de l'Etat. La seule différence entre la dépense budgétaire et la dépense des comptes d'affectation spéciale est que cette dernière n'est pas clôturée avec un exercice précis, mais reportée d'un exercice à un autre, a-t-il explicité. De son côté, le président de la Cour des comptes Abdelkader Benmaarouf a affirmé que la gestion des comptes spéciaux du Trésor était normale. Ces comptes sont "votés par le Parlement et contrôlés normalement", a t-il fait savoir. Plusieurs parties de la société civile et même des institutions internationales déplorent une gestion du moins inefficace des comptes spéciaux, dotés dans la plupart des cas de fonds importants sans pour autant pouvoir relever les défis de développement pour lesquels ils ont été créés, selon ces sources. A une question sur un éventuel passage à une loi du règlement budgétaire de l'exercice N-2, alors que la loi en vigueur évalue l'exécution de l'année N-3, M. Djoudi a répliqué : "Notre souhait est d'aller à N-2, nous avons mis en place un processus de modernisation du système budgétaire qui intègre la comptabilité et nous attendons la généralisation du système informatique intégré pour pouvoir réaliser cet objectif". Pour ce qui est de la loi organique des lois de finances, attendue depuis plusieurs années, le ministre a indiqué en filigrane qu'il "ne suffit pas de produire une loi mais il faut mettre en place tous les outils pour la rendre opérationnelle, la loi organique sera présentée une fois ces outils prêts". Enfin en ce qui concerne l'avancement des négociations sur l'acquisition par l'Etat de Djezzy, M. Djoudi a réaffirmé que "les choses avancent normalement" et que l'accord de confidentialité "sera signé avant la fin de l'année", c'est-à-dire dans moins d'une semaine et que l'accord final entre l'Algérie et OTA sera ensuite signé rapidement.