La Syrie se double aujourd'hui d'une agressive base contre les réformes instituées par le président Bachar al-Assad. Les positions européennes et américaines prises contre Damas et sont du reste " non sérieuses et hypocrites.Les sanctions engagées contre le régime syrien sont qualifiées de poudre aux yeux afin de renouveler le scénario libyen. L'arrivée des troupes étrangères dans ce pays est toujours qualifiée de " viol de Libye ", et la liquidation de feu Guedafi et son régime sont présentés comme la disparition d'un Etat devenu, pour les besoins de la cause, indépendant et défendant le monde arabe contre l'ingérence étrangère. Avec une absence totale de logique, on tente de donner l'impression que la Syrie est un lac de dictature et qu'elle s'est métamorphosée en un régime criminel. Il est parfaitement clair pour Nicolas Sarkozy et Barack Obama de maintenir la question de la Syrie à l'ordre du jour, tant il y a élections présidentielles dans ces deux pays dans un proche avenir.Cette démarche menée en Syrie pourrait bien être extrêmement préjudiciable à la stabilité dans la région et même aux intérêts occidentauxer général et américain en particulier, sans parler de la sécurité et de la paix mondiales.Il y a aussi cette flagrante contradiction de la Ligue arabe contrôlée jusqu'à présent par le Qatar. Un pays qui est train d'exploiter le " printemps arabe " pour accroître son influence partout notamment en Tunisie, en Egypte et en Libye, en fournissant, comme l'atteste diverses sources concordantes et fiables, les armes et l'argent aux islamistes extrémistes et aux salafistes et même aux partis islamistes. En effet, l'entrée de la coalition occidentale et américaine en Libye pour la destitution du régime de Guedafi via l'Otan et avec la complicité de la Ligue arabe a donné à cet impérialisme du XXIè siècle l'occasion qu'il cherchait et qu'il cherche toujours depuis des décennies d'affirmer sa supériorité morale et politique sur le monde arabo-musulman et d'affirmer sa ferme résolution de défendre partout ses propres réformes à imposer aux peuples pour qu'elles les endommagent plus qu'elles les corrigent. L'exemple de la Libye est là pour contredire ce vouloir de démocratie imposé par les chars et l'aviation de l'Otan, car en Libye, l'unité nationale a été complètement brisée au profit d'intérêts étrangers. Américains et Européens qui se disent pour une lutte acharnée contre le terrorisme international, se déjugent aujourd'hui en permettant et en soutenant la pénétration et l'intervention d'Al-Qaïda en territoire syrien. Une connexion qui ne dit pas son nom. En effet, le double attentat à la voiture piégée qui a ensanglanté, le 23 décembre dernier, le centre de Damas (44 morts et 150 blessés), a fait selon les analyses d'autant plus de bruit que ce ''modus operandi'' du terrorisme était resté, depuis le début des troubles, inédit en Syrie. " Qui du coup se trouve à l'heure de son voisin irakien où l'on en est plus à compter, depuis la chute de Saddam en 2003, ni le nombre des attentats à la voiture piégée ni celui de leurs victimes ". Dans le même registre, le journal Le Figaro vient de publier, dans son édition du 23 décembre un reportage sur les combattants islamistes libyens venus exporter leur " révolution " en Syrie. Et c'est édifiant : on a droit à une séance de prière collective associant des membres de l'ASL et un groupe de Libyens très " pros ", puisque vétérans de la prise de Tripoli et d'ailleurs conduits en Syrie par Abdel Mehdi al-Harati, qui commandait, du temps de la guerre civile libyenne, la " brigade de Tripoli " de l'armée rebelle. " Après la prière tout ce monde déballe ses " cadeaux " à la " résistance syrienne : des armes, bien sûr, fruit de collecte organisées ces derniers temps en Libye-CNT, et aussi des talkys-walkys, de téléphones satellitaires de marque Thuraya ". Le reporter du Figaro a indiqué que les Libyens sont en Syrie et qu'il " leur faut entrer en Turquie ". Pour préparer de nouvelles missions ? La région est aujourd'hui confrontée au risque d'une explosion globale à l'ombre des tentatives de l'impérialisme américain et occidental, et du sionisme mondial, d'y provoquer une série de guerres pour mettre la main sur ses ressources naturelles dont l'énergie. La crise financière et sociale aux Etats-Unis et dans les pays occidentaux a conduit ces derniers à penser que la guerre sur le sol d'autrui est devenue une nécessité inévitable pour contrôler les ressources pétrolières et gazières. " Encore une fois, tout ceci, qui pourrait émaner d'une déclaration du gouvernement syrien ou d'un article de l'agence Sana, vient d'être écrit noir sur blanc par un journaliste étranger du Figaro ! Même les adversaires les plus déterminés du régime de Damas ne peuvent plus cacher la réalité des groupes armés venant de, et soutenus par l'étranger. Voilà, sans doute, les relais utilisés par Paris, Washington, Londres et Ankara pour gonfler leur hystérie contre Damas.L'escalade de la violence, soutenue par les groupes terroristes à l'intérieur de la Syrie, soutenus par l'étranger exige du peuple syrien une vigilance et une mobilisation accrues pour protéger l'unité nationale, à savoir l'éradication de ces groupes armés, l'option vers un programme démocratique socio-économique comme défini par le président Al-Assad et l'entame d'un dialogue national global. Un dialogue national sur la base de l'unité nationale qui serait susceptible de faire sortir la Syrie de la crise qu'elle traverse et de fait un soutien au programme de réformes annoncé par la direction syrienne et le rejet de toute forme d'ingérence étrangère dans les affaires internes du pays. Il s'agit, en fait, pour le peuple syrien, d'affirmer sa volonté à déjouer toute tentative d'imposer l'hégémonie de l'impérialisme. B. Chellali