Des affrontements ont opposé des manifestants chiites aux forces antiémeute à Bahreïn avant-hier soir, lors des funérailles d'un adolescent tué la veille. Selon un premier bilan établit par l'opposition, l'on compte un blessé grave. La répression du régime continue de sévir à Bahreïn. Les forces de l'ordre n'ont pas hésité à faire usage de grenades lacrymogènes et de barres de fer pour disperser des centaines de jeunes chiites qui manifestaient à Sitra et dans d'autres localités chiites des environs de la capitale. Cette manifestation suivait les funérailles de Sayyed Hachem Saïd, 15 ans, tué samedi passé d'une bombe lacrymogène qui l'a atteint à la tête. "Après les obsèques, un grand nombre de fidèles ont commencé à manifester et la police a utilisé des grenades lacrymogènes et des bombes assourdissantes. Les échauffourées se poursuivaient toujours des heures plus tard", a déclaré un habitant du village de Sitra, au sud de la capitale Manama. L'agence officielle Bna a indiqué qu'"un groupe de saboteurs a mené une marche illégale, bloqué les rues et lancé des pierres, des barres de fer et des cocktails Molotov en direction de la police". Lors de ce rassemblement, un jeune homme, Hani al-Qanich, a été grièvement blessé par une grenade lacrymogène qui l'a également atteint à la tête, a indiqué un ancien élu de l'opposition chiite, Matar Matar. Un affrontement de plus dans des secteurs peuplés de chiites, communauté majoritaire dans le royaume gouverné par une monarchie sunnite. Le peuple durement réprimé, tente de relancer la contestation contre la dynastie sunnite commencée au printemps dernier, estimant qu'elle va à l'encontre d'une véritable monarchie constitutionnelle. Des jeunes chiites scandant des slogans hostiles à la famille régnante, ont déjà affronté les forces de police vendredi et samedi derniers. Le gouvernement avait fait état d'une embuscade tendue par les manifestants à une patrouille de police vendredi passé, pendant laquelle des cocktails Molotov ont été utilisés. Les autorités ont annoncé hier l'arrestation de 11 saboteurs liés à cet incident.