Les Bourses européennes, à l'exception de Londres et Lisbonne, ont terminé la semaine dans le rouge, rattrapées par les craintes sur la zone euro qui ont relégué au second plan les bons chiffres de l'emploi américain. L'euro évoluait tout juste au-dessus de 1,27 dollar vendredi, au plus bas depuis septembre 2010. Des indicateurs publiés en zone euro ont aussi plombé la tendance, avec un indice de confiance des chefs d'entreprise et des consommateurs en baisse pour le dixième mois consécutif dans la région, ainsi qu'une chute des commandes industrielles en Allemagne. "Le marché est uniquement soutenu par les bons chiffres américains, mais ce soutien est fragile alors que les mauvais indicateurs s'accumulent en Europe", a fait remarquer Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities. Aux Etats-Unis, l'économie a créé 200 000 emplois nets en décembre, deux fois plus qu'en novembre, et le taux de chômage a poursuivi sa baisse pour tomber à 8,5%, son niveau le plus bas depuis février 2009. L'Eurostoxx 50 a perdu 0,74% Paris, rattrapée par une reprise des rumeurs sur une dégradation imminente de la note de la France, a perdu 0,24%, à 3137,36 points, dans un volume d'échanges de 1,995 milliard d'euros. Du côté des bancaires, Crédit Agricole s'est distingué (+1,30% à 4,13 euros) tandis que BNP Paribas (-1,88% à 28,46 euros) et Société Générale (-3,20% à 15,57 euros) ont souffert. Dexia a perdu 2,01% à 0,29 euro. La nationalisation de la filiale française, Dexia crédit local (DCL), fait partie des scénarios actuellement à l'étude, a indiqué le président de la Commission de surveillance de la Caisse des dépôts. A Francfort, l'indice vedette Dax a fini en baisse de 0,62% à 6057,92 points. Les valeurs automobiles n'ont pas été à la fête: Volkswagen, qui a pourtant annoncé la construction d'une nouvelle usine en Chine, a perdu 1,74% à 124 euros, BMW 1,07% à 55,55 euros et Daimler 1,14% à 36,47 euros. Du côté des financières, Deutsche Bank a perdu 3,45% à 27 euros, Allianz 1,31% à 73,88 euros. Commerzbank en revanche est resté dans le vert (+0,16% à 1,22 euro). Sur le MDax, le groupe aéroportuaire Fraport a pris 3,45% à 40,07 euros. Exception notable, la Bourse de Londres a terminé dans le vert: l'indice FTSE-100 a gagné 0,45% car les bons chiffres américains ont profité aux valeurs bancaires et minières. Les banques Barclays (+1,50% à 186,4 pence) et Lloyds Banking Group (+2,88% à 27,11 pence) se sont inscrites parmi les plus fortes hausses. Pour les minières, Fresnillo a gagné 2,53% à 1.661 pence, Vedanta Resources 2,08% à 1.006 pence et Kazakhmys 1,38% à 995 pence. Le groupe de luxe Burberry a fini en tête de l'indice avec une hausse de 3,91% à 1250 pence. Le fonds d'investissement Man Group a pour sa part chuté de 8,37% à 112,7 pence, la plus forte baisse de l'indice. A Milan, le FTSE Mib a perdu 0,82%, le marché craignant que Rome ne doive faire appel aux fonds de l'UE et du FMI comme la Grèce, l'Irlande et le Portugal. Le secteur bancaire a particulièrement souffert, avec UniCredit en tête des baisses pour le 3e jour consécutif (-11,12%). Banco Popolare Milano a perdu 4,39% et Intesa Sanpaolo 4,37%. Madrid a clôturé en recul de 0,49% au terme d'une séance calme pour ce jour férié en Espagne. La première banque en zone euro par capitalisation, Santander, a perdu 1,43% à 5,45 euros et le numéro deux espagnol BBVA a cédé 1,13% à 6,229 euros. Mais Caixabank, troisième du pays, a, elle, gagné 0,19% à 3,756 euros. Le groupe de distribution espagnol Dia, numéro trois mondial du hard discount sorti du giron de Carrefour en juin, a grimpé de 2,69% à 3,742 euros, finissant ainsi sur une bonne note sa première semaine au sein de l'indice Ibex-35. La Bourse de Bruxelles a fini sur une légère baisse de 0,17% après avoir évolué en hausse pendant une bonne partie de la séance. L'assureur Ageas a enregistré la principale baisse (-3,20% à 1,24 euro) devant le groupe immobilier Cofinimmo-Sicafi (-1,52% à 88,16 euros) et la holding GBL du milliardaire Albert Frère (-1,33% à 51,79 euros). Parmi les hausses, le distributeur Delhaize (+3,44% à 45,31 euros) a connu la plus belle progression, devant le numéro un mondial du zinc Nyrstar (+3,27% à 6,59 euros). La Bourse suisse a terminé en repli, avec une perte de l'indice SMI des 20 valeurs vedettes de 0,21%. Les valeurs bancaires ont une nouvelle fois finie à la baisse: Crédit Suisse a chuté de 1,83% à 21,40 francs, suivi d'UBS qui a cédé 0,89% à 11,09 francs. Le spécialiste de la gestion de fortune Julius Baer a pour sa part reculé de 3,54% à 35,45 francs. Les titres des groupes pharmaceutiques ont en revanche été recherchés par les investisseurs: Novartis a ainsi gagné 0,55% à 54,70 francs, et Roche 0,92% à 164,30 francs. A la Bourse d'Amsterdam, l'indice AEX a clôturé en baisse de 0,26% à 311,11 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le géant de l'agroalimentaire et des cosmétiques Unilever, qui a cédé 2,42% à 26,32 euros, et par le groupe foncier Corio, qui a perdu 1,94% à 31,62 euros. A la hausse, la compagnie aérienne franco-néerlandaise Air France-KLM a gagné 3,85% à 3,96 euros et le groupe de courrier TNT Express a gagné 2,58% à 6,05 euros. A Lisbonne, l'indice PSI-20 a gagné 1,70%, tiré par le secteur bancaire avec 18 des 20 titres du PSI-20 dans le vert. La banque BCP a enregistré la meilleure performance de la séance avec un bond de 12,40% tandis que la BPI a gagné 4,35%, la BES 4,30 % et la Banif 2,97%. Parmi les poids lourds de la place lisboète, le pétroler Galp a progressée 3,71% mais Portugal Telecom a reculé de 0,23%. Wall Street partagée entre emploi aux USA et crise européenne La Bourse de New York a fini sans direction la semaine, peinant à se décider entre le recul du chômage aux Etats-Unis et la crise en zone euro: le Dow Jones a perdu 0,45% mais le Nasdaq a gagné 0,16%. Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a abandonné 55,78 points, à 12.359,92 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, grignotait 4,36 points à 2.674,22 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,25% (3,25 points) à 1.277,81 points. Comme la veille, les indices de Wall Street ont démarré dans le rouge puis remonté la pente en fin de matinée. Le marché reste dans une tendance à la hausse depuis le début de l'année, malgré l'affaiblissement de l'euro, a estimé Michael James, de Wedbush Securities. Les investisseurs parient sur une amélioration de la situation cette année et procèdent à des achats à chaque repli du marché. Si on avait eu un tel mouvement de l'euro il y a un mois, le marché aurait été bien plus faible, a-t-il poursuivi. La place new-yorkaise s'était orientée en baisse au début de la séance alors que l'euro passait sous 1,27 dollar pour la première fois depuis septembre 2010. Il a ensuite limité ses pertes, relâchant la pression sur les investisseurs, qui ont pu se concentrer sur les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis. Le taux de chômage officiel a reculé de 0,2 point par rapport à novembre, pour s'établir à 8,5%, son plus bas niveau depuis février 2009, alors que les analystes l'attendaient à 8,6%. Les chiffres des embauches sont également ressortis meilleurs que prévu puisqu'ils montrent que l'économie américaine a créé 200 000 emplois de plus qu'elle n'en détruisait en décembre. Ces statistiques envoient un signal positif au marché, a estimé Lindsey Piegza, de FTN Financial, mais constituent un très petit pas dans la bonne direction. Le marché obligataire est monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,961% contre 1,993% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,016% contre 3,057% la veille.