Les Bourses européennes ont marqué un léger recul, avant-hier, dans un marché peu animé, qui jouait la prudence face à la crise en zone euro. L'annonce d'une brève récession en France à la fin de l'année et la mauvaise opinion de l'agence Fitch sur les valeurs bancaires ont également plombé les places financières qui ressentent déjà "le calme d'avant les fêtes" de fin d'année, expliquait Carsten Klude, de M.M. Warburg. L'Eurostoxx 50 a perdu 1,00%. La Bourse de Londres a terminé en légère baisse. L'indice Footsie-100 des principales valeurs a perdu 13,51 points, soit 0,25% par rapport à la clôture de jeudi, à 5387,34 points. Parmi les principales baisses, la pétrolière Essar Energy a lâché 4,54% à 184,90 pence, BP perdant de son côté 0,47% à 445,75 pence. Le fonds d'investissement Man Group a cédé de son côté 4,42% à 127,60 pence, et Imperial Tobacco 3% à 2.325 pence. Les minières ont mené le train des hausses grâce à Antofagasta (+3,72% à 1.172 pence), Kazakhmys (+3,19% à 874 pence) et Fresnillo (+2,71% à 1.553 pence). La Bourse de Francfort a terminé en recul, l'indice Dax cédant 0,50% à 5701,78 points. Le MDax des valeurs moyennes a lui progressé de 0,15% à 8531,10 points. Deutsche Bank (-1,07% à 27,35 euros) n'a pas trop souffert de l'abaissement de sa notation financière par l'agence Fitch Ratings, aux côtés de cinq autres établissements européens. SAP a reculé de 2,55% à 42,24 euros. Deutsche Börse a également reculé (-2,75% à 40,89 euros), pénalisé par l'incertitude persistante sur son projet de fusion avec NYSE Euronext pour constituer un géant boursier mondial. Lufthansa a par contre terminé en nette hausse (+1,43% à 8,92 euros). Son patron Christoph Franz a prévenu de l'annonce d'un nouveau plan d'économies à l'échelle du groupe début 2012. La Bourse de Paris a terminé en baisse. Le CAC 40 a lâché 0,88% à 2972,30 points, dans un volume d'échanges de 4,079 milliards d'euros. L'indice vedette parisien a tourné autour des 3000 points tout au long de la séance. Les valeurs financières, à l'image du marché, ont été soumises à une certaine volatilité, comme BNP Paribas (-0,64% à 27,75 euros), Crédit Agricole (+0,07% à 4,04 euros) et Société Générale (+1,47% à 16,55 euros). L'indice SMI des 20 valeurs vedettes de la Bourse suisse a replongé, terminant la semaine sur une baisse de 0,88% à 5733,5 points. La majeure partie des valeurs a fini la séance dans le rouge, emmenées par Actelion qui a perdu 3,51% à 30,76 francs. Le réassureur Swiss Re a reculé de 2,41% à 47 francs et Credit Suisse a reculé de 2,19% à 21,41 francs. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé sur un repli de 0,38%. Parmi les plus fortes baisses, le fabricant de pneus Pirelli a cédé 4,26% à 6,30 euros tandis que les banques UniCredit et Intesa Sanpaolo ont lâché 3,95% à 0,681 euro et 3,34% à 1,216 euro et que le groupe automobile Fiat a reculé de 2,56% à 3,432 euros. D'autres valeurs bancaires ont en revanche clôturé en forte hausse comme Banca Popolare dell'Emilia Romagna (+11,52% à 6,29 euros) ou UBI Banca (+7,89% à 3,174 euros). Le groupe de télévision Mediaset a pris de son côté 5,15% à 2,042 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,20% à 294,03 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le groupe de distribution Ahold, qui a perdu 2,24% à 9,6 euros, et par le géant de l'électronique Philips, qui a perdu 1,30% à 14,75 euros. La Bourse de Bruxelles, un peu en décalage avec les autres places européennes, a terminé la séance en très légère hausse: elle a gagné 0,10% à 2003,57 points. Aucune tendance particulière ne s'est dégagée. Dexia a bondi de 18,28% à 34 centimes, mais ce sont surtout la société immobilière Cofinimmo-Sicafi (+3,24% à 86,98 euros) ou le chimiste Solvay (+2,39% à 62,96 euros) qui ont tiré l'indice Bel-20 à la hausse. La Bourse de Lisbonne a terminé en baisse de 0,47% à 5317,73 points. Le secteur de l'énergie a affiché les principales pertes. Le gestionnaire du réseau électrique REN et l'électricien EDP, que l'Etat s'apprête à privatiser, ont cédé 6,80 et 4,01% respectivement. En revanche, une partie des banques ont terminé dans le vert. BES a gagné 5%, tandis que BCP a progressé de 0,92%. L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a terminé en baisse de 0,57% à 8203,4 points. Les principales banques du pays ont fini la séance sur des résultats mitigés, le numéro un espagnol Santander gagnant 0,27% à 5,6 euros et le numéro deux, BBVA, perdant lui 0,13% à 6,15 euros tandis que Caixabank, troisième banque espagnole, reculait de 0,74% à 3,744 euros. Wall Street finit à l'équilibre: Dow Jones -0,02%, Nasdaq +0,56% La Bourse de New York a fini à l'équilibre, avant-hier, dans un marché sans grand volume d'échanges qui a observé une pause après la conclusion d'un accord crucial pour les finances du gouvernement américain: le Dow Jones a cédé 0,02% mais le Nasdaq a pris 0,56%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a abandonné 2,42 points à 11.866,39 points et le Nasdaq, à dominante technologique, a avancé de 14,32 points à 2.555,33 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a pris 0,32% (3,91 points) à 1.219,66 points. Après avoir ouvert sur une petite hausse, Wall Street a oscillé autour de l'équilibre, ne réagissant pas au nouvel avertissement lancé par l'agence de notation Fitch à la France et l'Union européenne. Jugeant que le sommet de Bruxelles des 8 et 9 décembre n'a pas apporté de solution globale à la crise de la dette dans la zone euro, Fitch a averti qu'elle envisageait d'abaisser la note de six pays européens et a placé la France sous perspective négative. Après Moody's et Standard and Poor's, elle devient la troisième grande agence de notation à placer le triple A français sous l'épée de Damoclès. Wall Street n'a toutefois pas réagi, les courtiers expliquant, depuis quelques jours, que le marché a déjà intégré une dévaluation de la note de Paris. Ainsi, le marché bruissait de rumeurs sur une possible dégradation imminente par Standard and Poor's de la note de la France et de l'Espagne après la clôture. “Il y a eu des tonnes de mises en garde ces derniers temps”, a remarqué Marc Pado, de Cantor Fitzgerald. “On risque d'avoir des raisons d'être nerveux en partant en week-end”, a-t-il noté, tout en estimant que si l'agence de notation agit maintenant, il n'est pas sûr que ça accentue la baisse du marché. En effet, a-t-il fait valoir, aux Etats-Unis, les résultats des entreprises continuent à être bons, comme les statistiques économiques. En outre, la Bourse new-yorkaise a été soulagée par l'accord intervenu au Congrès, jeudi soir, et définitivement adopté le lendemain, pour éviter une paralysie de l'Etat fédéral. Chambre républicaine et Sénat démocrate se sont mis d'accord pour voter sur un projet de loi de finance de plus de 1 000 milliards de dollars. Le Congrès a encore attendu la dernière minute, s'approchant du précipice pour finalement échafauder un compromis permettant au gouvernement fédéral de continuer à fonctionner, a noté Frederick Dickson, de DA Davidson. Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,854% contre 1,913% jeudi soir, et celui à 30 ans à 2,855% contre 2,926%.