L'Assemblée générale de l'Abef s'est réunie mercredi à Alger pour examiner et évaluer le développement de l'activité bancaire durant les années 2006-2007, et a confirmé le caractère prioritaire du nouveau système de paiement, l'impératif d'accélérer les conditions d'une expansion maîtrisée de la monétique et la nécessité de diversifier les financements bancaires au profit des entreprises, des ménages et des particuliers Elle a également arrêté des orientations visant la promotion de l'interbancarité et des actions communes avec les pouvoirs publics, la Banque d'Algérie et les institutions nationales en vue d'élargir la sphère d'intervention des banques Cette assemblée s'est tenue en présence du ministre des Finances, M. Karim Djoudi, la ministre déléguée à la Réforme financière, Mme. Fatiha Mentouri, et du gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci. Cette rencontre a permis d'évaluer la place bancaire algérienne et les conditions de développement des activités bancaires et de dégager les volets jugés prioritaires de l'action des banques dans les années à venir, a indiqué le délégué général de l'ABEF, M. Abderrahmane Benkhalfa, lors d'un point presse à l'issue de la réunion. Dans sa présentation de la configuration du paysage bancaire et financier algérien actuel, M. Benkhalfa a indiqué que la place bancaire se composait de 30 banques et établissements financiers ainsi que de caisses spécialisées, s'étendant sur un réseau de plus de 1.300 agences. La place bancaire, a-t-il énuméré, se compose de 9 banques et établissements financiers publics, d'une banque mutualiste (Caisse nationale de mutualité agricole-CNMA), de 17 banques et établissements financiers à capitaux mixtes à prédominance internationale, d'une banque off-shore algéro-libyenne, d'une Caisse de garantie des marchés publics (CGMP), et d'une Caisse de garantie des exportations (Cagex). S'exprimant sur le marché du crédit bancaire, le délégué de l'Abef a indiqué que les crédits à l'économie ont enregistré une évolution importante passant de 1.200 milliards de DA en 2002 à 1.941,2 milliards de DA à fin 2006 avec un ''rééquilibrage'' de cette catégorie de portefeuille en faveur du secteur privé qui a raflé près de 53% de l'ensemble des crédits. Sur un autre volet, le représentant de l'ABEF, qui a dressé un bilan positif de la scène bancaire nationale, a évalué le nombre des comptes devises dans les banques nationales à 3,5 millions pour un montant de 1 milliard de dollars. "L'Algérie est l'un des pays qui a le plus grand nombre de comptes devises", a-t-il noté à ce sujet. Concernant les portefeuilles bancaires (en d'autres termes, les stocks), ils sont passés de 1 200 milliards de dinars en 2002 à 1 941 milliards de dinars en 2006, soit une hausse de 53% en l'espace de quatre ans. Aussi, de 2000 à 2006, les banques ont financé 92 500 PME, dont 80 000 microentreprises. Le taux d'évolution de ces crédits est passé à 17% en 2006. "Il y a un marché de crédits en Algérie et non une politique d'octroi de crédits", a relevé M. Benkhalfa dans ce cadre. L'autre point important soulevé par l'ABEF est la tendance baissière des taux d'intérêt. Entre autre et selon M. Benkhalfa, le processus de l'assainissement des banques se poursuit à travers plusieurs chapitres (gouvernance, gestion...) C'est le cas pour le système de payement de masse. D'ailleurs, 30 000 opérations jour se font entre les banques avec l'application de ce nouveau système qui sera complètement généralisé d'ici à fin 2008. En somme, l'Abef estime que la place bancaire nationale se met de plus en plus au diapason des standards internationaux. L'idée du partenariat avec les banques étrangères est même évoquée par certains acteurs de la scène financière. Toutefois, un grand travail reste à faire notamment pour la collecte des ressources qui étaient de l'ordre de 3 400 milliards de dinars en 2006. De même pour l'amélioration de la couverture bancaire même si certaines places sont surbancarisées. L'Algérie compte un réseau de 1 350 agences, soit une pour 29 000 habitants. Enfin, le PDG de la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep-banque), M. Djamel Bessa, a annoncé que la banque qu'il dirige allait reprendre l'activité des crédits véhicules, suspendue en 2004. Il ajoute que la Cnep-banque va réinvestir le marché du crédit à la consommation-véhicule à partir de la mi-juillet 2007.