La compagnie aérienne allemande Lufthansa a annoncé cette semaine la fin d'un projet-pilote d'utilisation de biocarburant sur certains vols, qui n'aura pas de suite tant que les matières premières nécessaires ne font pas l'objet d'une production à grande échelle. L'expérience, à l'œuvre depuis juillet dernier, a eu un résultat positif, à partir duquel nous voulons continuer à travailler, a déclaré lors d'une conférence téléphonique Joachim Buse, responsable du projet. Mais cela ne sera pas pour toute suite. L'objectif est d'arriver à un prix (du carburant) sur la base duquel nous pouvons travailler, a-t-il dit, ce qui ne sera possible que quand la production atteindra une masse critique. Dans un premier temps, Lufthansa, première compagnie européenne, va donc se concentrer sur des projets de coopération dans les pays producteurs, en Afrique et en Asie essentiellement, pour stimuler la production. Ces six derniers mois, Lufthansa a opéré quatre vols par jour entre les villes allemandes de Hambourg (nord) et Francfort (ouest) où l'un des deux réacteurs était alimenté pour 50% par du carburant biosynthétique à base d'huiles végétales. Pour l'essentiel, il s'agissait d'huile de jatropha, une plante cultivée en Indonésie. Le projet, d'un coût de 6,6 millions d'euros dont une partie subventionnée par le gouvernement allemand, a permis d'économiser 1 500 tonnes de dioxyde de carbone, pour 1 187 vols, et a démontré la compatibilité technique du carburant. Il s'est conclu, avant-hier, avec un vol de Francfort à Washington pour écouler le carburant qui reste. D'autres compagnies, Air Japan ou Air New Zealand par exemple, ont réalisé des expériences dans ce domaine, mais Lufthansa se targue d'être la première à avoir introduit du biocarburant dans son plan de vol. La compagnie avait évoqué par le passé un objectif d'alimentation de tous ses vols avec du biocarburant, à hauteur de 5% à 10%, à l'horizon 2020. M. Buse s'est montré plus vague, refusant de s'engager sur une date. Lors de son projet-pilote, et à l'avenir, Lufthansa veut utiliser des matières végétales qui ne soient pas en concurrence avec des cultures alimentaires. Les biocarburants sont accusés par leurs détracteurs d'empiéter sur les cultures destinées à l'alimentation, ce qui aggraverait les problèmes de faim dans certaines régions du monde. La compagnie a transporté 106 millions de passagers en 2011 Le groupe allemand Lufthansa, premier groupe aérien européen, a annoncé une hausse de 7,5% de ses passagers en 2011 sur un an à plus de 106 millions et de 11,1% en décembre sur un an, à 7,81 millions. Au total, 106,3 millions de personnes ont voyagé avec l'une des compagnies du groupe l'année dernière, avec une offre elle en hausse de 9,8%. Le taux de remplissage des avions du groupe a en revanche accusé un recul de 2% en 2011 sur un an, à 77,2%, et de 1,1% en décembre sur un an, à 75,5%, a précisé Lufthansa. Dans le détail, la compagnie mère Lufthansa a transporté 65,5 millions de personnes, un chiffre en hausse de 11,1%, sa filiale Swiss 16,4 millions de personnes (+8%), Austrian Airlines 11,3 millions (+3,4%) et Germanwings 7,5 millions (-2,7%). La filiale britannique en difficulté British Midland (BMI), que Lufthansa vient de vendre à IAG, la holding qui regroupe British Airways et Iberia, a elle enregistré 5,7 millions de passagers, un recul de 7,4% sur un an. Confronté notamment à la concurrence des compagnies à bas coût en Europe, Lufthansa prépare un nouveau plan d'économies à l'échelle du groupe. Selon la presse allemande, ce nouveau plan viserait à réduire ses coûts de 1,5 milliard d'euros, après déjà un milliard d'euros lors d'un précédent programme de deux ans qui s'est achevé fin 2011. Austrian Airlines a annoncé la vente des avions Boeing de sa flotte et la réorganisation de son réseau de destinations pour sortir de son déficit structurel. Quant à l'activité fret de Lufthansa Cargo, elle a progressé de 5% à 1,88 million de tonnes transportées en 2011, mais son activité décélère depuis plusieurs mois, parallèlement au ralentissement de l'économie mondiale: en décembre la filiale a ainsi convoyé 151 000 tonnes, en hausse de 1,6%.