Pour marquer leur désaccord avec la tenue des innombrables foires, les commerçants de Béjaïa, ont décidé la fermeture de leurs magasins le 26 de ce mois de juin. La réunion qui a regroupé les commerçants de Béjaïa affiliés à l'UGCAA s'est soldée par “ la décision d'observer une journée de grève le 26 juin et d'un sit-in devant le siège de la wilaya ”. Selon M. Mammasse responsable de l'Union des commerçants. Cette décision qui, il faut le dire, a été prise à l'unanimité, suite au débat qui a eu lieu entre les commerçants, et au cours duquel ces derniers n'ont pas manqué de relever des points noirs concernant leurs activités, dont le plus important est relatif à la tenue des innombrables foires qui se tiennent au niveau de l'ex-souk El Fellah d'Ihadadene. Des manifestations, selon les commerçants rencontrés, “ permettent à n'importe qui de se proclamer commerçant car, il suffit tout simplement de louer un espace d'exposition ”. Cette situation n'étant pas du goût des commerçants qui jugent que leurs activités sont régulées par des tentes, contrairement à ceux qui seront installés aux niveau de ces foires, où la nécessité d'un registre de commerce n'est pas observée. Il faut noter que même les foires sont régies par des textes de lois, et qu'il existe une différence entre les quinzaines commerciales, les foires et les espaces de vente comme c'est le cas de “ la surface du lac ” appelée communément par les Bédjaouis, souk el-fellah, qui, en réalité s'est converti plus tôt en marché et ceci, durant toute l'année. On rappellera, par ailleurs, que vocation de cet espace est venue après la dissolution des souks el-fellah au moment où celui-ci a été repris par les ex-employés, et que ces derniers louent, aujourd'hui, l'espace à des organisateurs de foire. Selon les commerçants que nous avons abordés : “Ce qui se passe à l'ex-souk el-fellah est pire qu'au marché informel des Babors” (El Khemis) puisque au souk el-fellah, quelle que soit la manifestation, la rentrée est payante et ils ajouteront: “ Le marché informel est légalisé à Béjaïa par ce genre de manifestations commerciales répétitives ”. Il suffirait d'un contrôle rigoureux concernant la provenance des produits et de la demande de présentation des factures pour saisir toutes les marchandises exposées. A cet effet, les commerçants pointent du doigt les services de la direction du contrôle et des prix qu'ils “ estiment briller par leur absence comme à l'accoutumée à Béjaïa ”. Quoi qu'il en soit, si la grève vient à être tenue ce 26 juin, le consommateur sera, comme toujours, le dindon de la farce que cela soit pour “ les commerçants ” ou les pseudo-commerçants ”.