Déjà tôt dans la matinée, des indices révélateurs que la grève des commerçants allait être largement suivie. En effet, les buralistes montraient déjà des signes que, après la vente des quotidiens, leurs rideaux allaient être abaissés. A 11h tous les commerçants avaient répondu favorablement à l'appel de l'UGCAA. A Ihadadene, Ighil-Ouazoug, Amriou, Bd Krim Belkacem, rue de la Liberté, Bd Amirouche et dans la haute ville, seuls les cafés et boulangeries étaient ouverts. La fermeture des commerces était suivie d'un sit-in devant le siège de la wilaya où les commerçants ont tenu à rappeler aux autorités leur plate-forme de revendications. Béjaïa avait l'air d'une ville morte. En rappellera que cette action a été menée par les commerçants de la ville pour marquer leur désaccord avec la tenue des innombrables foires qui se tiennent à la “ surface du Lac ” ex-Souk-el-fellah (voir notre édition du 24 juin 2007). Si du côté des commerçants, cette grève a été approuvée à l'unanimité, du côté des citoyens les avis sont partagés. Pour certains qui puisent leur argumentation dans les prix affichés lors de ces foires qui, selon eux, sont “ à la portée des petites bourses ” et que “ cette grève est, initiée par des commerçants qui veulent sauver leur propre intérêt, tout en appelant à l'ouverture du marché; une contradiction qui ne dit pas son mot ”. Pour cette même tranche de citoyens “ les commerçants n'ont jamais pensé au citoyen, seules leurs caisses les intéressent. L'exemple des fruits et légumes est révélateur ”. Contrairement à ces citoyens, d'autres appuient la démarche des commerçants de la ville de Béjaïa car pour ces derniers “ ceux qui prennent part à ces foires sont tout simplement des trabendistes venus d'autres wilayas. Alors que les véritables commerçants de Béjaïa voient leurs activités diminuer à cause de ces foires ”. Béjaïa aura vécu une journée de grève où seul le citoyen a été pénalisé. Le hic de cette journée est que la dernière foire vient de prendre fin, ce qui a fait penser à certains que cette fermeture est le résultat de la grève. Alors, qu'en réalité, c'était son dernier jour. Quoiqu'il en soit, cette grève aura permis à l'UGCAA d'estimer ses adhérents et de resserrer ses rangs et, aux pouvoirs publics de penser à appliquer la réglementation concernant la foire, la braderie et la quinzaine économique où chacune d'elle est régulée par des textes de loi relatifs à chaque intitulé.