Une mission de haut niveau de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se rendra en Iran fin janvier pour clarifier les soupçons sur une possible visée militaire du programme nucléaire de la République islamique, ont indiqué des diplomates occidentaux, hier. Cette visite interviendra sur fond de tensions grandissantes entre Téhéran et les puissances occidentales après l'annonce le 9 janvier par l'Iran de la mise en service d'une deuxième installation d'enrichissement d'uranium et le mystérieux assassinat à Téhéran d'un scientifique nucléaire iranien le 11 janvier. La visite, menée par l'inspecteur en chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le Belge Herman Nackaerts, doit avoir lieu probablement le 28 janvier et durer jusqu'à la première semaine de février, mais cela n'est pas encore définitif, a indiqué un diplomate occidental. Cette visite interviendra deux mois après qu'un retentissant rapport de l'agence onusienne ait renforcé les soupçons sur le développement d'armes nucléaires par Téhéran. La délégation sera composée, outre M. Nackaerts, du numéro deux de l'AIEA, l'Argentin Rafael Grossi, et de la directrice des affaires juridiques de l'agence, l'Américaine Peri Lynne Johnson. Le but de cette mission est d'essayer d'obtenir des réponses une fois pour toutes à toutes les questions soulevées dans le rapport de l'AIEA en novembre, a dit un diplomate occidental, sous couvert d'anonymat. De son côté, l'AIEA s'est refusée à tout commentaire. L'Iran nie vouloir développer des armes nucléaires et assure que son programme nucléaire est purement civil. Mais les pays occidentaux soupçonnent le contraire et le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) a déjà pris quatre séries de sanctions contre Téhéran. Dans un rapport publié le 8 novembre, que Téhéran avait jugé sans fondement, l'AIEA avait affirmé détenir des informations crédibles, indiquant que l'Iran a mené des activités visant à développer un engin explosif nucléaire. Depuis la publication du rapport, les pays occidentaux ont accentué la pression sur la République islamique, les Etats-Unis et l'Union européenne visant avec de nouvelles sanctions l'industrie locale du pétrole et la Banque centrale iranienne, qui gère les paiements relatifs à l'or noir. En revanche, la Chine et la Russie continuent à s'opposer au Conseil de sécurité de l'ONU à l'adoption de sanctions supplémentaires, privilégiant la voie diplomatique.