Dans son chapitre relatif au secteur de l'énergie, le programme du gouvernement, à l'examen à l'APN, précise que les tarifications des produits énergétiques (électricité, gaz et produits pétroliers) vont évoluer, mais en tenant compte des conditions particulières des zones éloignées et des citoyens défavorisés. Ce qui ne fait donc aucun doute sur l'application d'augmentation sur les tarifs de ces produits, dans un avenir proche. Il faut dire que l'idée d'augmenter les tarifs des produits énergétiques n'est pas nouvelle, notamment ceux de l'électricité. Le gouvernement semble donc avoir tranché concernant l'augmentation des tarifs de l'électricité et du gaz que Sonelgaz veut appliquer. En effet, le PDG de la Sonelgaz, favorable à ce réajustement des tarifs, a déclaré que la balle est dans le camp du gouvernement qui doit se déterminer sur la question. Chose faite puisque le programme du gouvernement dit clairement que l'augmentation des tarifs des produits énergétiques, donc de l'électricité, n'est plus une question de oui ou de non. Il y aura une augmentation des tarifs. Le tout est de savoir à quel niveau se situera cette augmentation. La demande de révision à la hausse des tarifs de l'électricité de Sonelgaz, qui s'est éternisée sur la table du gouvernement, a suscité des interrogations. Nombre d'observateurs ont noté que les autorités étaient préoccupées par l'impact social de telles augmentations et l'objectif était de trouver les modalités d'application de ces augmentations de prix et les mesures ciblées pouvant être adoptées pour protéger les groupes les plus vulnérables. En conditionnant cette évolution des prix par la prise en compte des conditions particulières des zones éloignées et des citoyens défavorisés, les pouvoirs publics entendent couper la poire en deux en sauvegardant les intérêts des consommateurs et ceux de la Sonelgaz. Par ailleurs, cette orientation du gouvernement qui tend à faire évoluer les prix des produits énergétiques, confirme les résultats des consultations de 2006 au titre de l'article IV du FMI avec l'Algérie. En effet, le rapport a noté que les responsables algériens avec lesquels l'équipe du FMI a eu à discuter "ont indiqué qu'ils réduiraient progressivement les subventions en augmentant les prix énergétiques intérieurs après 2007", sans toutefois indiquer les modalités des augmentations. D'un autre côté, l'Algérie est confrontée, dans son processus d'adhésion à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), à la question de la double tarification du gaz naturel algérien vendu aux étrangers à un prix élevé comparé à celui appliqué à l'intérieur du pays. Un point sur lequel insistent certain pays pour faire pression sur les négociateurs algériens.