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Le gaz naturel, prochain combustible d'intégration maghrébine
Les relations avec l'Italie et l'Espagne carburent aux contrats énergétiques
Publié dans El Watan le 20 - 11 - 2006

Le partenariat énergétique est un socle solide pour bâtir de fortes relations économiques entre deux pays. La visite euphorique du président du Conseil italien à Alger, Romano Prodi, vient encore de le rappeler. Mais pourquoi ce modèle n'arrive-t-il pas à fonctionner un peu plus au Maghreb ? Les plans gaz de la Tunisie et du Maroc peuvent être l'occasion d'une relance d'un Maghreb intégré par l'énergie. Petite prospective des enjeux.
Des 85 milliards de m3 que l'Algérie exportera en 2010, 30 milliards iront vers l'Italie. C'est le résultat des nouveaux flux qu'acheminera le GALSI, le prochain gazoduc direct entre l'Algérie et la Sicile. La densité de cette relation fournisseur-client déteint positivement sur le volume des affaires entre l'Algérie et l'Italie et maintient une qualité de relation économique que même le long passage du très islamophobe Silvio Berlusconi à la tête de l'Exécutif italien n'est pas arrivé à altérer politiquement. Cette exemplarité de la relation Algérie-Italie soudée par les fournitures énergétiques, et largement confirmée par son modèle symétrique de l'Ouest, le partenariat Algérie-Espagne, peut-elle faire tache d'huile au Maghreb ? La proximité des champs gaziers algériens de la Tunisie et du Maroc auraient dû permettre une plus forte présence de ce produit dans la consommation énergétique de ces deux pays. Le fait est que le gaz naturel, pour des raisons le plus souvent liées à la politique, est encore faiblement utilisé dans les balances énergétiques des deux principaux voisins maghrébins : 10 % en Tunisie et moins de 1% au Maroc où il n'est pas encore distribué par canalisations. La moyenne mondiale du gaz dans la consommation énergétique primaire est de 23%, elle est près de 25% en Algérie. L'électricité est l'autre vecteur de l'intégration énergétique des pays du Maghreb central. Là également les interconnections, réalisées pour la plupart il y a plus de 20 ans, demeurent faibles compte tenu des potentiels de l'offre et des besoins dans les zones frontalières notamment. Les choses peuvent-elles changer ? Le virage clair amorcé vers le gaz naturel au Maroc et mis à jour en Tunisie fournissent une occasion historique pour établir des liens plus forts d'intégration énergétique entre l'Algérie et ses voisins.
La Tunisie et le Maroc veulent promouvoir le gaz
Le gouvernement tunisien envisage de faire passer la part du gaz naturel dans la balance énergétique nationale de 8% en 2006 à 24% en 2020. Au Maroc par contre, le gaz naturel n'a fait son apparition dans le bilan énergétique seulement en 2005 avec la montée en pleine production de la grande centrale électrique de Tahaddart qui consomme 500 millions de m3 de gaz par an. Ce retard n'empêche pas le gouvernement marocain de fixer l'objectif de hisser la part du gaz naturel à 23% des énergies primaires utilisées au Maroc à l'horizon 2020. La Tunisie et Maroc affichent donc la même volonté de recourir plus fortement au gaz naturel dans le proche avenir. Ils ont maintenu jusque-là l'un et l'autre « le souci » de ne pas dépendre fortement des fournitures algériennes. Dans le cas de la Tunisie, sans doute parce qu'il existait pendant longtemps l'ambition de s'autosuffire avec la production nationale d'hydrocarbures, essentiellement pétrolière mais aussi gazière avec le gisement d'El Borma et celui, off-shore, de Miskar dans le golfe de Gabes, détenu et exploité par British Gas. Mais en 2000, la Tunisie est devenue un importateur net de pétrole et a dû subir les contrecoups financiers du triplement de son prix entre 2002 et 2006. M. Ben Arfa, le directeur général de la STEG (Société tunisienne de l'électricité et du gaz), a présenté le 31 août 2006 un véritable programme de substitution du fuel lourd par le gaz naturel dans la consommation intérieure à l'échéance 2009. Le Maroc a systématiquement tourné le dos au gaz naturel pour des raisons géopolitiques que l'on peu comprendre lorsqu'on se replonge dans le contexte de la forte tension des années 70 avec l'Algérie, son fournisseur naturel. La normalisation entre les deux pays en 1988 a permis le passage du gazoduc Maghreb-Méditerranée (GME) reliant l'Algérie à l'Espagne par le territoire marocain. Mais, signe de la défiance qui s'est maintenue entre les deux pays, le Maroc a mis six ans après son entrée en service du GME en 1996 pour se décider à utiliser sa redevance de passage en produit – et non plus en argent – en lançant en partenariat public-privé les travaux de la centrale électrique à turbines à gaz de Tahaddart. La Tunisie utilise elle depuis le début en nature sa redevance de passage du gazoduc Transmed qui transite sur 370 km par la Tunisie pour relier l'Italie. Tunis prélève 5,5 % et 7,5% au titre de la redevance, ce qui représente moins de 1 milliard de m3 de gaz sur les 4,5 consommés par le pays en 2005.
Les atouts incontournables du gaz algérien
Le fait est donc là. En 2006, Sonatrach n'a pas de contrats commerciaux de fournitures de gaz naturel avec la Tunisie ni avec le Maroc. Le gaz algérien est utilisé dans ces deux pays au titre de la redevance de passage de gazoducs destinés à l'Europe du Sud. La Tunisie et le Maroc peuvent-ils faire élever significativement la part du gaz naturel dans leurs balances énergétiques sans recourir massivement au gaz naturel algérien ? La réponse n'est pas encore tranchée à Tunis et à Rabat. Elle est étonnamment escamotée à Alger. Le Maroc souhaite diversifier ses sources d'approvisionnements afin de compléter les apports prélevés sur le GME mais butte sur la difficulté de la tâche. La construction d'un terminal de regazéification est projetée sur le littoral atlantique afin d'importer du gaz naturel liquéfié (GNL) sur un marché mondial débarrassé des limites géographiques des livraisons par canalisation. Problème : l'investissement est estimé à 650 millions de dollars en dehors de tout recours au budget de l'Etat. La Tunisie attend le passage de 2 milliards de m3 de gaz libyen vers l'Europe (2010) pour de nouveaux prélèvements, mais demeure loin de faire face ainsi à la croissance de la demande intérieure de son marché gazier supérieure à 5,5% annuellement. Le gaz algérien présente donc sur les deux marchés voisins, les deux avantages décisifs de la compétitivité (proximité, investissement de transports déjà réalisés) et de la disponibilité grâce à la croissance prévisionnelle de la production sur les nouveaux gisements gaziers du Sud. Il reste le handicap politique, évidemment plus fort dans le cas des fournitures au Maroc. Il n'est pas infranchissable. Recourir commercialement au gaz algérien dans l'avenir suppose pour la Tunisie et le Maroc une politique d'intégration régionale de la filière gaz. Les solutions strictement marchandes sont trop coûteuses et n'arrivent pas à attirer des investisseurs privés comme le montrent les difficultés du projet de construction d'un terminal GNL au Maroc. Le plan de rattrapage de la distribution du gaz naturel en Tunisie dans le résidentiel et le secteur industriel est porté par l'opérateur public la STEG. La commercialisation du gaz naturel tendra, avec l'émergence de marchés spot et de distributeurs concurrentiels, à ressembler de plus en plus à celle du pétrole dans les dix prochaines années. La Tunisie et le Maroc gagneraient donc à privilégier les contrats de longue durée avec un partenaire impliqué industriellement. Un contexte politique constructif verrait se développer des investissements croisés entre les entreprises du secteur énergétiques des trois pays. Il reste qu'à la clé d'une telle évolution Alger doit faire un geste politique maghrébin fort en proposant son gaz à un tarif préférentiel. C'est le moindre des coûts pour relancer l'intégration économique du Maghreb.


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