L'Iran n'a jamais de son histoire tenté de fermer le détroit d'Ormuz, par lequel transite une quantité importante (40%) du pétrole transporté par voie maritime dans le monde, a affirmé, avant-hier, le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi. De son histoire, l'Iran n'a jamais tenté d'empêcher, de faire des obstacles sur cette route maritime importante, au débouché du Golfe, a-t-il dit dans un entretien, lors d'une visite en Turquie, à la chaîne privée NTV. Fin décembre, Téhéran avait menacé de fermer le détroit face aux sanctions engagées par les pays occidentaux pour empêcher les exportations pétrolières de l'Iran, et pousser ce pays à renoncer à son programme nucléaire controversé. Nous voulons la paix et la stabilité dans la région (...) Mais les Américains, qui sont à 12 000 milles de cette zone, veulent diriger certains pays de notre zone, a souligné le ministre iranien. J'en appelle à tous les pays de la région, s'il vous plaît ne vous laissez pas entraîner dans une position dangereuse, a-t-il continué. M. Salehi a ajouté que les Etats-Unis devraient être disposés à des négociations sans préalable avec l'Iran, en réponse à une question sur une lettre adressée par l'administration américaine à Téhéran sur la situation dans le détroit d'Ormuz. Les Etats-Unis disposent d'une importante présence militaire dans cette zone. Deux porte-avions américains sont déployés à proximité du Golfe et des dizaines de milliers de soldats sont basés au Moyen-Orient. Le détroit, par lequel transite 35% du pétrole transporté par voie maritime dans le monde, est au centre du jeu d'échec entre l'Iran et les Etats-Unis, qui mènent campagne pour durcir les sanctions contre Téhéran en raison de son programme nucléaire. L'Iran en retour souffle le chaud et le froid, répétant, manoeuvres navales à l'appui, qu'elle a la capacité de fermer ce passage. L'Iran a en 1987 et 1988 miné les eaux d'Ormuz et du Golfe pour empêcher les pétroliers venant d'Irak ou s'y rendant, alors qu'il était en guerre à l'époque avec ce pays, d'emprunter le détroit. En avril 1988, dans le cadre d'une opération de déminage, une frégate américaine a été gravement endommagée par une mine iranienne. Les Etats-Unis ont ensuite lancé une opération de représailles sous le nom de code Praying Mantis (mante religieuse), détruisant deux plates-formes pétrolières iraniennes et plusieurs bateaux de guerre.