Les revendications salariales des employés des mines de cuivre alimentent la tension sur le marché londonien des non ferreux. La semaine dernière, le cuivre a gagné près de 200 dollars en raison des menaces de grèves susceptibles de réduire l'offre de métal. Le premier coup de semonce est venu du Canada où le groupe Xstrata s'est déclaré la semaine dernière dans l'impossibilité d'honorer ses contrats à cause de la grève suivie par les employés d'une raffinerie. Outre ce cas de force majeure qui rend toujours les marchés nerveux, d'autres éventuelles baisses de la production motivées par des mouvements sociaux se précisent, d'où le rebond des cours observé hier à Londres ; la tonne livrable dans trois mois valait 7 490 dollars. Aujourd'hui au Chili, les employés de la Codelco, le plus gros producteur au monde de métal rouge, votent pour décider de la grève. Les salariés d'un autre groupe chilien pourraient leur emboîter le pas la semaine prochaine, leur assemblée générale est prévue lundi. La fronde concerne aussi le Pérou, où un mouvement commencerait ce samedi sur trois sites. Au Mexique enfin, les représentants syndicaux de l'industrie des mines et de la métallurgie sont prêts à appeler à l'arrêt du travail sans préavis si les conditions de sécurité ne sont pas améliorées sur les mines de Grupo Mexico. Les salariés des mines comme de l'industrie métallurgique demandent des augmentations en rapport avec l'évolution des prix du métal. Car le cours du cuivre évolue toujours sur les hauteurs : après le pic historique à 8 800 dollars la tonne atteint en mai 2006, il est retombé dans la zone des 5 000 dollars, pour mieux repartir vers les sommets depuis le début de l'année. Pour ce qui est des intrants de la production agricole, c'est les céréales qui jouent aux trouble-fêtes. En effet, après le blé, l'on risque de faire face à une pénurie de riz dans les prochains moi", avertit un négociant européen qui achète en Asie pour vendre en Afrique. Jamais les prix n'ont grimpé aussi vite et aussi haut. D'une saison à l'autre, les cours ont bondi de 30%. 290 dollars la tonne de riz au départ du Pakistan, c'est le niveau de prix entrevu cette année. Une hausse provoquée en partie par la diminution de l'offre, en partie par l'inflation du fret qui affecte l'ensemble des matières premières transportées en vrac. Cela a néanmoins contribué à donner un coup de pousse au maïs. La Commission de Bruxelles profite de la flambée des céréales pour vider ses silos à grains. Elle a annoncé, la semaine dernière, la mise en vente de 500 000 tonnes de maïs hongrois, deux millions de tonnes seront encore à écouler.