Les prix du maïs, du blé et du soja ont connu une semaine volatile sur le marché à terme de Chicago, subissant les influences contradictoires d'un temps plus favorable aux cultures aux Etats-Unis et de l'affaiblissement du dollar. "Le marché a été agité", reconnaît Jason Roose, de US Commodities. "Les marchés extérieurs ont été très perturbants, le dollar est faible". La monnaie américaine, qui avait repris des couleurs la semaine précédente, a reperdu du terrain, ce qui pousse les fonds d'investissements à placer leurs avoirs dans les matières premières pour se protéger d'une perte de valeur de leur capital. Un dollar plus faible est en outre de nature à rendre plus compétitive la production agricole américaine à l'exportation, et pousse donc les prix vers le haut. "Les marchés agricoles suivent les marchés extérieurs (marchés des changes, mais aussi Bourse, ndlr), mais l'attention se porte surtout sur la récolte", en cours pour le maïs et le soja, ajoute Jason Roose. "Le temps devient plus sec, plus chaud, on devrait avoir un temps parfait pour la récolte dans les 5 à 10 jours à venir, et des rendements records pour le maïs et le soja". Après deux mois marqués par de fortes précipitations dans les grandes régions agricoles américaines, surtout le Midwest (centre), les conditions météorologiques se sont améliorées, permettant le retour des agriculteurs dans les champs. Les opérateurs craignaient en effet que des gelées ne viennent provoquer des dégâts dans les champs, réduisant la production. Dans le sud du pays également, un temps plus sec permet aux agriculteurs de semer les blés d'hiver. Vers 16H00 GMT vendredi, le contrat de maïs à échéance décembre valait 3,70 dollars le boisseau (environ 25 kg) contre 3,66 dollars en fin de semaine dernière. Le contrat de blé pour livraison en décembre s'échangeait à 5,08 dollars contre 4,9450 vendredi dernier en clôture. Le contrat de graines de soja à échéance janvier reculait lui à 9,64 dollars contre 9,7650 dollars.Pour leur part, les cours des métaux de base ont fini la semaine en légère baisse, le marché du London Metal Exchange semblant entré dans une période de consolidation après plusieurs mois de vigoureux redressement. Après un mouvement de net recul la semaine dernière, les prix des métaux ont joué au yoyo cette semaine, sans parvenir à progresser, et ils ont tous fini vendredi en légère baisse ou stables. Ainsi, le marché n'a pas tiré franchement partie des bons indicateurs parus dans la semaine, notamment des indicateurs industriels positifs parus lundi (aux Etats-Unis, au Roayaume-Uni, en Chine et en zone euro). De la même façon, un bond de la productivité américaine a échoué à tirer les prix jeudi. "Les craintes sur l'offre et la demande reviennent au centre de l'attention, avec des stocks importants de cuivre et d'aluminium", avance Andrey Kruychenkov, analyste du fonds VTB Capital.Selon lui, le repli des prix n'est toutefois qu'une saine réaction sur un marché en situation de "surchauffe" fin octobre. "A long terme, la correction va s'avérer positive, surtout pour le cuivre, qui avait trop grimpé. Le métal rouge pourrait bien revisiter ses sommets récents quand la Chine se sera remise à acheter", écrit-il.Fin octobre, le cuivre avait touché un plus haut depuis 13 mois (à 6714 dollars la tonne), le zinc un plus haut depuis 17 mois (à 2297 dollars), l'étain et le nickel des pics depuis la fin de l'été (à respectivement 15'600 dollars et 19'600 dollars). Les cours du CUIVRE ont terminé la semaine en léger repli, sans profiter des craintes grandissantes sur l'extraction de métal dans les mines. "Les discussions visant à mettre fin à la grève de la mine de Spence, opérée au Chili par BHP Billiton, ont échoué", rapportait Nicholas Snowdown, analyste chez Barclays Capital. Le conflit entre ainsi dans sa quatrième semaine, entraînant, selon M. Snowdown, une perte de production de 500 tonnes par jour. Par ailleurs, une grève menace dans la mine d'Antamina, au Pérou, opérée conjointement par Xstrata et BHP Billiton. "Sachant que la mine devrait produire 335'000 tonnes en 2009, une grève pourrait sérieusement éroder l'offre" de cuivre, observait M. Snowdown. Les producteurs "Angofagasta, Xstrata et BHP Billiton ont annoncé une baisse de leur production de cuivre au troisième trimestre, notamment en raison d'une baisse de la qualité des minerais et de travaux" de maintenance, observait de son côté Anne-Laure Tremblay, analyste chez BNP Paribas. De ce fait, "les prix du cuivre ont un potentiel de hausse" et, selon elle, ils pourraient atteindre 7000 dollars à court terme, voire 7760 dollars dans les prochaines semaines. R.T.M.