En hiver, les stations thermales de l'antique Calama, connaissent un rush exceptionnel de curistes accourant des quatre coins du pays dès que le mercure entame sa "dégringolade". Dans la commune de Hammam Debagh par exemple où se trouve le célèbre Hammam Meskhtoutine, situé à quelque 25 km du chef-lieu de wilaya, les rues, les jardins et les places publiques sont invariablement pris d'assaut, particulièrement durant les week-ends, par des centaines de voitures et d'autobus immatriculés dans de nombreuses wilayas du pays. Les passagers de ce carrousel de véhicules n'ont qu'une idée en tête : profiter, par ces journées froides, des vertus curatives et du soulagement procuré par les eaux chaudes jaillissant des sources naturelles. Célèbre pour ses cascades ensorcelantes, son lac souterrain à Bir Ben Osmane et ses prestigieux et nombreux complexes, hôtels et centres de repos, Hammam Debagh est sans conteste le "fer de lance" du thermalisme dans cette wilaya et une destination privilégiée pour ses hôtes. Cette localité conserve à ce jour son ancienne appellation de Hammam Meskhoutine qui rappelle toujours aux visiteurs le mythe tissé par l'imaginaire populaire autour des formes imposantes des pierres que l'érosion a taillées au fil des siècles. Des pierres qui évoquent des figures humaines de convives pétrifiées qui ont été damnés pour avoir assisté à une fête de mariage incestueux, selon une croyance populaire. A une vingtaine de km plus au nord, l'unique artère d'Ouled Ali, un petit village de la commune d'Héliopolis niché au creux de paysages naturels vierges, se révèle également, en cette période, trop étroite pour contenir le flux de véhicules qui l'envahissent. Des curistes parcourent plusieurs centaines de kilomètres, rien que pour s'immerger dans les eaux ardentes des bains d'Ouled Ali. Les données de la direction du tourisme de la wilaya estiment à plus de 1.000 lits les capacités d'accueil des installations thermales de la wilaya, dont 700 au complexe de Chellala et à l'hôtel Bennadji, à Hammam Debagh, et 300 aux complexes El Baraka et Bouchahrine à Ouled Ali. Seul handicap, les nombreux curistes venant de wilayas lointaines regrettent l'insuffisance de l'offre en équipements, ainsi que les déficits en matière d'aménagement des espaces publics et des routes. Selon un recensement réalisé en 1983 par l'entreprise nationale des études touristiques, il existe 15 sources thermales à travers les communes de Hammam Debagh, d'Héliopolis, de Ain Larbi, de Hammam N'bails et Bou Hachana. Soulignons enfin que les eaux de ces sources dont le débit varie entre 6 et 25 litres par seconde, possèdent des caractéristiques physico-chimiques très indiquées pour le traitement des arthrites et de diverses maladies cutanées, neurologiques et respiratoires.