Constat - L'hiver à Guelma est une aubaine pour les curistes qui accourent des quatre coins du pays dès que le mercure entame sa «dégringolade». Dans la commune de Hammam Debagh (le célèbre Hammam Meskhoutine, situé à quelque 25 km de Guelma), par exemple, les rues, les jardins et les places publiques sont invariablement pris d'assaut, particulièrement durant les week-ends, par des centaines de voitures et d'autobus immatriculés dans de nombreuses wilayas du pays. Les passagers de ce carrousel de véhicules n'ont qu'une idée en tête : profiter, par ces journées froides, des vertus curatives et du soulagement procuré par les eaux chaudes jaillissant des sources naturelles. Célèbre pour ses cascades ensorcelantes, son lac souterrain à Bir Ben Osmane et ses prestigieux et nombreux complexes, hôtels et centres de repos, Hammam Debagh est sans conteste le «fer de lance» du thermalisme dans cette wilaya et une destination privilégiée pour ses hôtes. Cette localité conserve à ce jour son ancienne appellation de Hammam Meskhoutine (Bain des damnés) qui rappelle toujours aux visiteurs le mythe tissé par l'imaginaire populaire autour des formes imposantes des pierres que l'érosion a taillées au fil des siècles. Des pierres qui évoquent des figures humaines de convives pétrifiées qui ont été damnés pour avoir assisté à un mariage incestueux, selon une croyance populaire. A une vingtaine de km plus au nord, l'unique artère d'Ouled Ali, un petit village de la commune d'Héliopolis niché au creux de paysages naturels vierges, se révèle également, en cette période, trop exiguë pour contenir le flux de véhicules qui l'envahissent. Des curistes parcourent plusieurs centaines de kilomètres, rien que pour s'immerger dans les eaux ardentes des bains d'Ouled Ali. Mme Halima, une Algéroise, accompagnée de ses deux fillettes de 7 et 9 ans et qui vient pour la première fois à Ouled Ali témoigne : «Je m'attendais à trouver de banals bassins d'eau chaude et voilà que je découvre des établissements offrant les prestations de soins thermaux des plus évoluées, encadrées, qui plus est, par des médecins spécialistes.» Djamel, enseignant originaire de Sétif, affirme, de son côté, que depuis qu'il a découvert la région en 2005, il vient, chaque hiver, avec sa petite famille, passer plusieurs jours à sillonner les divers bains de la wilaya, «même les moins connus», comme ceux de Aïn Larbi, Hammam N'bails et Belhachani. Selon un recensement réalisé en 1983 par l'Entreprise nationale des études touristiques, il existe 15 sources thermales à travers les communes de Hammam Debagh, Héliopolis, Aïn Larbi, Hammam N'bails et Bou Hachana. Les eaux de ces sources dont le débit varie entre 6 et 25 litres par seconde, possèdent des caractéristiques physico-chimiques très indiquées pour le traitement des arthrites et de diverses maladies cutanées, neurologiques et respiratoires.