La Chine a appelé, hier, à la libération immédiate de 29 de ses ressortissants retenus en otages par des rebelles soudanais, tout en émettant une protestation officielle auprès de Khartoum et en envoyant une équipe sur place pour tenter de dénouer la crise. Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Xie Hangsheng a convoqué, hier, le chargé d'affaires du Soudan à Pékin, auquel il a fait part de la protestation officielle de Pékin concernant ces enlèvements, a rapporté, hier, la presse officielle chinoise. La Chine appelle toutes les parties à rester calmes et à faire preuve de retenue, à assurer la sécurité du personnel chinois et à le libérer rapidement pour raisons humanitaires, a par ailleurs déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Liu Weimin. La Chine a envoyé une équipe sous la direction du ministère des Affaires étrangères pour aider à dénouer la crise, a ajouté M. Liu dans un communiqué publié sur le site internet du ministère. Les rebelles du Kordofan-Sud ont déclaré, avant-hier, que les 29 ouvriers chinois, décrits comme des otages par l'armée soudanaise, étaient en bonne santé et seraient libérés dès que la situation le permettrait. Ils vont bien, a déclaré Arnu Ngutulu Lodi, porte-parole des rebelles de la branche Nord du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM-N), qui avaient revendiqué dimanche l'enlèvement des Chinois, perpétré lors de l'attaque la veille d'un convoi de l'armée soudanaise dans le nord-est du Kordofan-Sud. Il a rejeté une affirmation du gouverneur de cet Etat selon lequel 14 ouvriers chinois enlevés par les rebelles auraient été libérés. Le Kordofan-Sud, dernier Etat pétrolier du Soudan depuis la partition, est le théâtre depuis juin 2011 d'affrontements qui auraient fait des centaines de morts entre l'armée soudanaise et les rebelles du SPLM-Nord. La Chine est un partenaire économique et politique crucial pour Khartoum, sous le coup de sanctions économiques américaines depuis 1997. Elle est le principal investisseur étranger dans le secteur pétrolier, le plus gros acheteur de brut soudanais et un important fournisseur de matériel militaire.