Les investisseurs continuent, hier, à jouer la prudence dans l'attente des chiffres mensuels de l'emploi américain. Les places boursières européennes ont ouvert en légère baisse dans la foulée de la clôture indécise de Wall Street, l'indice Cac 40, le FTSE 100 et le Dax perdant entre 0,1% et 0,3%. La Bourse de Tokyo a fini en repli après trois séances de hausses consécutives. Dans le dossier grec, la Banque centrale européenne (BCE) étudie comment contribuer au renflouement de la Grèce et pourrait rendre à Athènes les profits perçus sur les obligations grecques qu'elle détient, en contournant l'interdiction de financer directement des Etats. Les économistes tablent sur la création de 175 000 emplois et sur un taux de chômage stable, à 8,5% de la population active. La publication de l'indice ISM dans les services sera aussi très suivie par les investisseurs. Ces indicateurs ne devraient pas remettre en cause la tendance positive observée récemment aux Etats-Unis, aux yeux des analystes. "La reprise de l'économie reste lente mais elle montre des signes d'amélioration". Telle est l'opinion du président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, qui s'exprimait jeudi soir devant le Congrès, souligne Inna Mufteeva, économiste chez Natixis. M. Bernanke a aussi exhorté les députés à faire de l'assainissement des finances de l'Etat fédéral "une priorité absolue". En Grèce, les négociations entre le gouvernement et l'association des grandes banques internationales traînent en longueur, alors même que le pays s'approche dangereusement d'un défaut de paiement. Le Premier ministre, Lucas Papademos, réunira à la mi-journée les chefs des trois partis soutenant son gouvernement en vue de la finalisation de cet accord qui doit permettre une réduction de la dette supportée par le pays. Paris: le CAC 40 en légère baisse, prudence avant chiffres de l'emploi US La Bourse de Paris était en légère baisse, hier, dans les premiers échanges, les investisseurs faisant preuve de prudence avant la publication des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 cédait 0,22% à 3369,30 points. Les investisseurs digéraient plusieurs publications d'entreprises. LVMH reculait de 2,06% à 123,85 euros, victime de prises de bénéfices après ses résultats record en 2011. Le géant du luxe a hissé son chiffre d'affaires annuel au-dessus de 23 milliards et son bénéfice net à plus de 3 milliards d'euros, ce qui confirme l'éclatante santé du secteur du luxe malgré la crise. Lafarge cédait 0,84% à 31,82 euros. Le cimentier va supprimer 460 emplois, dont 90 en France, pour faire face à la crise et adapter ses structures de direction à sa réorganisation annoncée en novembre dernier. Le fabricant de lasers Quantel reculait de 3,61% à 3,20 euros, affecté par des ventes en sensible retrait sur la fin de l'année 2011. L'action de la société de biotechnologies AB Science, qui s'est envolé de plus de 70% jeudi, poursuivait sur sa lancée (+30,09% à 13,79 euros) toujours porté par les "résultats encourageants" de sa molécule phare, le masitinib, dans le traitement des tumeurs gastro-intestinales stromales (GIST). Londres en mode prudence avant l'emploi américain La Bourse de Londres évoluait en légère hausse vendredi matin, les investisseurs optant comme ailleurs pour la prudence avant la publication des chiffres mensuels de l'emploi américain. Peu après l'ouverture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 10,05 points, soit 0,17% par rapport à la clôture de la veille, à 5806,09 points. L'assureur Admiral Group se distinguait avec un bond de 8,87%, à 1047,75 pence, profitant selon les analystes de l'annonce d'une reconduction à des conditions favorables de ses contrats de réassurance avec des géants du secteur comme Munich Re et Swiss Re. L'opérateur de télécoms britannique BT Group gagnait 1,99% à 210,70 pence après avoir fait état d'une hausse de près de 50% de son bénéfice imposable pour son troisième trimestre d'activité, et s'être dit optimiste pour ses performances 2012. Les banques évoluaient également dans le vert, HSBC prenant par exemple 1,25% à 552,50 pence et Lloyds Banking Group 0,91% à 33,03 pence. Les minières étaient en revanche en baisse, y compris Glencore (-1% à 457,10 pence) et Xstrata (-0,20% à 1228 pence) qui faisaient l'objet de prises de bénéfices après leur bond de la veille à la suite de l'annonce de discussions en vue d'un rapprochement. Rio Tinto cédait 1,75% à 3911,50 pence et BHP Billiton 1,64% à 2160 pence.
Francfort: le Dax stable, Deutsche Bank malmenée L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort était stable (+0,01%) à 6656,35 points dans les premiers échanges, dans une séance dont le cours futur dépendra surtout de la publication de chiffres du chômage aux Etats-Unis. Le MDax des valeurs moyennes gagnait 0,45% à 10'258,14 points. Deutsche Bank continuait à payer pour les résultats jugés décevants publiés la veille, accusant la plus forte baisse du Dax (-1,14% à 33,51 euros). Deutsche Boerse subissait le contrecoup de ses progressions des derniers jours, perdant 0,61% à 47,02 euros sur des prises de bénéfices. En hausse, Munich Re prenait 0,97% à 104,60 euros au lendemain de résultats meilleurs que prévu. Sur le MDax, Sky Deutschland s'envolait de 7,57% à 2,43 euros. "La publication anticipée de résultats et l'annonce d'une levée de capital de 300 millions d'euros (jeudi) étaient une surprise. (...) Le message semble être " Nous voulons croître plus vite et nous avons la flexibilité nécessaire "", commentaient vendredi les analystes de Berenberg Bank. Suisses: ouverture plus faible, attente de l'emploi US La Bourse suisse a entamé la séance, d'hier, sur une note retenue, cédant un peu de terrain. Dans les premiers échanges, le SMI perdait 0,175 à 6054,17 points, le SLI 0,31% à 926,86 points et le SPI 0,17% à 5491,68 points. En relation avec la question de la dette de la Grèce, le secteur bancaire reste en point de mire. CS perdait 1,3% et UBS 1,0%. Les deux grandes banques publient leurs résultats la semaine prochaine. L'évolution de la question du différend fiscal entre Suisse et USA pèse aussi sur le secteur. Le Département de justice américain a déposé plainte contre la banque Wegelin pour des questions liées à la fraude fiscale. Dans l'attente des données US, la tendance n'était pas claire. Parmi les cycliques, Transocean (+0,3%), ABB (+0,2%) et Sonova (+0,2%) gagnaient du terrain, alors que Logitech (-0,7%), Holcim (-0,9%) et Geberit (-0,4%) en perdaient. Givaudan reculait de 0,7%, ne profitant pas d'un relèvement d'objectif de cours par UBS, qui n'a fait qu'adapter cette donnée au cours actuel de l'action, notaient des observateurs. Les valeurs du luxe Richemont (-1,2%) et Swatch (-0,3%) abandonnaient une partie des gains de la veille, réalisés dans le sillage de la nette progression des exportations horlogères en décembre et sur 2011. Les poids lourds pharma Novartis (-0,1%) et Roche (+0,4%) étaient discrets. Roche paraît avoir retrouvé un plancher. Le bon de jouissance a nettement reculé depuis la publication des résultats annuels, mercredi dernier. Nestlé, qui avait souffert jeudi des chiffres décevants d'Unilever, était inchangé. Sur le marché élargi, Temenos grimpait de 6,7% après que la société spécialisée dans les logiciels bancaires ait confirmé évaluer des options de fusion avec le britannique Misys, actif dans le même domaine d'activités. La société suisse envisage une "combinaison stratégique possible" avec son rival. Selon les analystes, une telle fusion pourrait avoir un sens stratégique à long terme. Nationale Suisse augmentait de 1,4%. L'assureur va bénéficier à court terme d'un effet positif de la dissolution d'une réserve de 85 millions de francs sur l'exercice 2011. Autoneum (56 francs) a pu maintenir ses ventes exprimées en francs en 2011. Le chiffre d'affaires est un peu inférieur aux prévisions des analystes.
Tokyo finit en baisse de 0,51%, mauvais résultats d'entreprises La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en baisse de 0,51%, les investisseurs digérant une série de mauvais résultats d'entreprises japonaises, et restant prudents avant les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 44,89 points à 8831,93 points. Sur l'ensemble de la semaine, il est resté quasi stable (-0,11%). L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau s'est effrité de son côté de 0,23%, lâchant 1,76 point à 760,69 points. L'activité a été assez intense, avec 2,33 milliards d'actions échangées sur le premier marché. L'opérateur de téléphonie mobile Softbank a chuté de 3,63% à 2149 yens, après avoir publié jeudi un bénéfice net réduit de moitié au dernier trimestre. Le deuxième fabricant japonais de verre, Nippon Sheet Glass (NSG), a plongé de 12,00% à 132 yens. Il a annoncé la veille devoir supprimer 3500 emplois dans le monde, du fait d'une aggravation de ses pertes précipitée par la crise en Europe où il est très actif. La vigueur persistante du yen a rendu maussade les constructeurs d'automobiles: Toyota s'est effritée de 0,24% à 2899 yens, Nissan de 0,41% à 731 yens et Honda de 1,25% à 2688 yens. Les fabricants d'électronique Sony et Sharp ont à l'inverse repris des plumes, gagnant respectivement 8,06% à 1435 yens et 2,84% à 543 yens. Ils ont pourtant tous deux annoncé des pertes colossales lors des neuf premiers mois de leur exercice 2011-2012, payant les conséquences du séisme du 11 mars 2011 au Japon, de la flambée du yen et de la féroce concurrence sud-coréenne. Mais Sony a décidé de remplacer son PDG, le quasi septuagénaire Howard Stringer, par Kazuo Hirai, 51 ans, en qui les actionnaires placent leurs espoirs pour amorcer un rebond de la firme. L'action Sharp a été rachetée quant à elle par des chasseurs de bonnes affaires, après s'être effondré de près de 16% la veille. L'autre grand nippon du secteur, Panasonic, a gagné 1,18% à 599 yens juste avant d'annoncer des pertes historiques, après la clôture.