Les Bourses européennes ont ouvert en baisse, hier, les marchés s'inquiétant toujours pour la zone euro, dont la crise de la dette publique est loin d'être réglée vu la montée des taux d'intérêts de l'Italie, de l'Espagne et même de la France. A l'ouverture, la Bourse de Paris reculait de 0,94%, Francfort de 1,08%, Londres de 0,31%, Madrid de 0,7% et Milan de 1,1%. Persistantes, les inquiétudes des investisseurs ont fait douter Wall Street puis les Bourses asiatiques. Dans ce contexte, les Bourses asiatiques se sont également repliées, hier matin, Tokyo terminant notamment en baisse de 0,72% et Hong Kong de 0,82%. Mario Monti, nommé dimanche pour succéder à Silvio Berlusconi, est un train de former son gouvernement, il devra ensuite obtenir la confiance du Parlement italien d'ici la fin de la semaine. Cette période d'attente ne joue pas en faveur du pays et explique en partie le résultat mitigé de l'émission obligataire de la veille. L'Italie est parvenue à lever comme prévu 3 milliards d'euros de titres à cinq ans mais à des taux très élevés, supérieurs à 6%, alors qu'en parallèle les taux à 10 ans sont repartis à la hausse, se rapprochant des 7% dépassés la semaine dernière. De son côté, l'Espagne, qui votera dimanche pour élire un nouveau Parlement, s'est de nouveau retrouvée dans la ligne de mire des marchés, avant-hier. Le spread, ou écart de taux, entre les obligations à 10 ans de l'Allemagne et de l'Espagne a atteint un record, reflétant l'envolée du taux d'intérêt à 10 ans espagnol à plus de 6%. La France est venue s'ajouter à ce sombre tableau, le spread avec l'Allemagne touchant, hier matin, un nouveau record à 172,6 points de base, soit 1,726 point de pourcentage. Ces fortes tensions sur le marché de la dette ont amoindri la portée de statistiques plutôt rassurantes en France et en Allemagne, au lendemain de l'annonce surprise d'un recul de la production industrielle en septembre de la zone euro. L'économie française a rebondi davantage que prévu au troisième trimestre, avec une croissance de 0,4% portée par la consommation des ménages, a indiqué, hier, l'Insee qui a toutefois révisé à la baisse le chiffre du deuxième trimestre, avec un recul de 0,1% du Produit intérieur brut au lieu d'une stagnation. L'Allemagne de son côté a enregistré une croissance de 0,5% sur la même période. Paris: le CAC ouvre en baisse, la zone euro n'arrive pas à rassurer La Bourse de Paris était en baisse de 0,59%, hier, dans les premiers échanges, sapée par les inquiétudes sur la stabilité de la zone euro, en dépit des chiffres plutôt rassurants de la croissance française et allemande publiés un peu plus tôt en matinée. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 perdait 18,21 points à 3090,74 points. La veille, l'indice vedette de la place parisienne avait terminé en recul de 1,28%, après de nouvelles tensions sur les taux d'intérêt des pays européens et un mauvais indicateur en zone euro. Une fois de plus, les valeurs financières étaient mal orientées. BNP Paribas lâchait 1,74% à 31,26 euros, Société Générale 2,01% à 18,25 euros, Crédit Agricole 0,85% à 4,80 euros et Axa 1,01% à 10,30 euros. Le titre Orpéa chutait (-6,15% à 28,99 euros), après l'annonce par le groupe spécialisé dans la prise en charge médicalisée de personnes dépendantes d'une augmentation de capital de 203 millions d'euros.Une minorité de valeurs du CAC 40 s'affichaient dans le vert. GDF Suez reprenait 0,76% à 19,95 euros après sa chute de la veille. Technip montait de 0,94% à 68,41 euros: le groupe de services pétroliers va non seulement lancer un projet d'offre d'achat sur le reste des titres Cybernetix, mais a aussi remporté auprès de Michelin un contrat "clés en main" pour la construction d'une usine de fabrication de caoutchoucs en Thailande. Londres: le Footsie en baisse La Bourse de Londres était en nette baisse, hier, les investisseurs s'inquiétant de la situation de plusieurs grands pays de la zone euro qui pourrait devenir incontrôlable. Dans les premiers échanges, l'indice Footsie-100 des principales valeurs perdait 48,63 points, soit 0,88% par rapport à la clôture de lundi, à 5470,41 points. Les banques étaient une fois encore à la peine: Barclays cédait 2,79% à 169,15 pence, Lloyds Banking Group 1,89% à 27,84 pence et HSBC 1,33% à 498 pence. Les valeurs minières étaient elles aussi en baisse, comme Xstrata (-2,06% à 991,20 pence) et Vendanta (-2,14% à 1.096 pence). Le groupe de luxe Burberry cédait quant à lui 5,30% à 1.345,70 pence, après l'annonce d'un résultat semestriel en hausse mais qui a entraîné un mouvement de vente des titres sur des prises de bénéfices. Du côté des hausses, le fournisseur britannique d'énergie Centrica, maison-mère de British Gas, gagnait 0,36% à 304,80 pence. Suisses : Le SMI ouvre en baisse, grandes banques dans le rouge La Bourse suisse a ouvert en baisse, hier, comme le laissaient prévoir les indices US et japonais. Le marché reste fragilisé par les inquiétudes sur la stabilité de la zone euro. Peu après l'ouverture, le SMI s'effritait 0,07% à 5657,48 points, le SLI perdait 0,31% à 854,90 points, le SPI cédait également 0,07%, à 5147,47 points. UBS perdait 1,8%.Parmi les valeurs des banques en rouge, y a Credit Suisse qui reculait de son côté de 2,6%, plombé par la menace de Moody's de dégrader sa note de crédit à long terme. La banque a par ailleurs annoncé son intention d'intégrer pleinement Clariden Leu d'ici à fin 2012, ce qui devrait réduire les coûts annuels de 200 million frans CHF environ et améliorer les bénéfices du private banking de 800 million frans d'ici 2014. Julius Bär (+0,2%) se comportait nettement mieux que les deux grandes banques. Des rumeurs de rachat de Sarasin circulent toujours, constatent des intervenants. Swiss Life (action -0,5%) a enregistré au troisième trimestre 2011 un net recul de son volume d'affaires. Les recettes de primes brutes, accessoires de primes et dépôts ont baissé de 20%. Ce résultat n'est pas tout à fait inattendu, ont commenté les intervenants. L'ampleur du recul étonne toutefois. L'aspect positif est que les décisions relatives aux coûts sont en bonne voie. Sonova (-1,3%) a subi au premier semestre une baisse du bénéfice avoisinant les 40%. La société met ce résultat au compte du franc fort. A cela vient s'ajouter le rappel d'un implant auditif cochléaire en novembre de l'année passée. Dans l'ensemble, les chiffres se sont révélés à peu près conformes aux prévisions des analystes, l'entreprise a toutefois légèrement revu à la baisse ses objectifs de marge EBITA. Tout en haut du tableau SMI/SLI figurait la défensive Nestlé (+0,5%), qui soutient largement le marché. Les titres pharma Novartis (+0,1%) et Roche (-0,1%) passaient plus inaperçus.Dans le petit groupe de gagnants, on trouvait aussi Clariant (+0,4%), Givaudan (+0,4%) et Syngenta (+0,5%).Sur le marché élargi, Tornos progressait de 0,5%. Les analystes parlent de "bons" résultats. VZ Holding prenait 1,4%. Le CEO du groupe de services financiers Matthias Reinhart a déclaré à AWP être confiant dans l'évolution des affaires et a annoncé de nouvelles phases d'expansion. M. Reinhart place également quelques espoirs dans le portail financier lancé en été. Francfort gagnée par la déprime ambiante, le Dax perd -2,01% La Bourse de Francfort était dans le rouge, hier matin, les bons chiffres de la croissance allemande ne suffisant pas à dissiper les inquiétudes sur la suite des événements en zone euro. A l'ouverture, l'indice Dax des trente valeurs vedettes lâchait 2,01% à 5884,79 points et le MDax des valeurs moyennes perdait 1,91% à 8856,72 points. Les valeurs financières accusaient le coup: Allianz perdait 3,35% à 72,49 euros, Commerzbank 2,84% à 1,54 euros et Deutsche Bank 2,78% à 27,85 euros. Chez cette dernière, aux inquiétudes sur les conséquences de la crise s'ajoute le choc de l'annonce surprise lundi soir que le patron actuel Josef Ackermann renonçait à briguer le poste de chef du conseil de surveillance l'an prochain.Sur le MDax, Hugo Boss faisait mieux que le marché (-0,79% à 67,44 euros), après une grosse perte la veille, suite à un placement de 4,5 millions d'actions de son actionnaire principal Permira. Tokyo: le Nikkei clôture en baisse de 0,72% La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier, en baisse de 0,72%, dans un climat empreint de prudence face à la crise d'endettement en Europe. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 61,77 points à 8541,93 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté diminué de 0,67%, lâchant 4,94 points à 730,91 points. Les constructeurs d'automobiles en ont fait les frais: Toyota a freiné de 0,48% à 2471 yens, Nissan de 1,11% à 711 yens et Honda de 0,53% à 2273 yens. Pour les mêmes raisons, les fabricants d'électronique ont aussi perdu du terrain: Sony 1,46% à 1353 yens, Panasonic 1,28% à 692 yens, Sharp 1,68% à 703 yens et Canon 0,73% à 3385 yens. Confrontés à cette conjoncture difficile qui a déjà rejailli sur la croissance mondiale, les grandes entreprises nippones ont présenté des résultats semestriels décevants ces dernières semaines. Les trois "mégabanques" nippones ont toutefois réussi à limiter les dégâts, dégageant des bénéfices malgré les difficultés financières en Europe. Sumitomo Mitsui Financial Group a gagné en conséquence 1,35% à 2.094 yens, tandis que Mizuho Financial Group (103 yens) comme Mitsubishi UFJ Financial Group (334 yens) terminaient inchangées. L'action du groupe d'appareils photo Olympus a poursuivi son rebond après avoir perdu les trois-quarts de sa valeur en un mois à cause d'un scandale: elle a encore bondi de 18,52% à 640 yens, nombre d'investisseurs croyant désormais au maintien de la cotation du titre qu'ils voyaient condamné encore la semaine dernière. La plupart des sociétés cotées n'ont toutefois pas connu de mouvements brutaux de leur valeur en raison de l'attentisme général.