Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh a indiqué, hier, que 25.000 travailleurs concernés par le problème des salaires impayés parmi plus de 27.000 travailleurs recensés à ce propos ont perçu leurs salaires. Néanmoins, les montants payés ne couvrent pas la globalité des périodes de retard puisque l'opération se fait au fur et à mesure. Il serait utile de rappeler dans ce contexte que le nombre de mensualités à payer varie d'une entreprise à l'autre, car celles-ci peuvent s'étaler sur 2 mois comme sur 6 mois. Cela dépend des problèmes financiers que connaissent les entreprises publiques concernées. Dans une déclaration à la presse, en marge des débats à l'APN autour du programme du gouvernement, M. Tayeb Louh a expliqué que la question des salaires impayés a été posée pour la première fois en 2001 avec une facture estimée à 7 milliards de dinars, et en 2002 le même problème s'est encore posé. Il a ajouté que pour cette fois, il y a eu une rencontre entre les représentant de la Centrale syndicale, son propre département ministériel ainsi que le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements. Cette réunion a abouti à un accord pour régler le problème. A cet effet, le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité social a chargé les inspecteurs du travail de contrôler la mise en œuvre de cet accord, et selon le ministre, le rapport établi indique que 25.000 travailleurs ont reçu des salaires en soulignant que l'opération continue. Pour rappel, le problème des salaires impayés a été posé avec acuité à la veille des élections législatives tenues le 17 mai dernier. D'ailleurs, le SG de la centrale syndicale avait déclaré, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du travailleur, que suite à une instruction du chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, les salaires impayés allaient être versés dans une période de 10 jours, chose qui n'a pas eu lieu. Pour sa part , M. Salah Djenouhet, secrétaire national chargé de l'organique au niveau de l'UGTA, avait affirmé dans une déclaration au Maghreb que le dossier était bloqué du fait que les entreprises publiques concernées connaissaient des problèmes financiers. Par ailleurs, la question du retour au week-end universel réclamé avec insistance par les opérateurs économiques et le FCE a été évoquée par le ministre. Il faut dire que le FCE estime qu'avec l'ouverture de l'économie algérienne sur le marché mondiale, le week-end actuel cause des pertes considérables à l'économie en général et aux différents opérateurs en particulier, puisque ces derniers ne travaillent en réalité que 3 jours ouvrables. Il serait également utile de rappeler que le sidérurgiste Arcelor-Mittal Annaba a décidé d'adopter un week-end intermédiaire vendredi -samedi. Dans ce contexte, M. Tayeb Louh a affirmé que cette question est un faux problème et que l'entreprise Mittal Steel n'a pas violé la législation algérienne puisque le règlement identifie le week-end dans la journée de vendredi. D'ailleurs, a-t-il expliqué, même les organismes de sécurité sociale ne travaillent pas les vendredis et les samedis. Concernant le nouveau code de travail, M. Louh a indiqué qu'il y a une concertation à l'heure actuel entre les trois partenaires, notamment, l'UGTA, la tutelle et le patronat portant sur les modalités à suivre afin d'établir un contrat de travail qui prend en compte les intérêts de l'entreprise et ceux des travailleurs. Il a également expliqué que son département a plusieurs propositions qui seront introduites une fois adoptées dans la loi des finances pour 2008, notamment, le changement à apporter dans les différents mécanismes d'aide à l'emploi, et l'augmentation de la prime destinés au pré-emploi, à la formation professionnelle et l'enseignement supérieur. Celle-ci devrait se rapprocher du SNMG. Il s'agit aussi de trouver le moyen de faciliter l'intégration des stagiaires au monde du travail. Le ministre rappellera, dans ce contexte, la réduction des charges sociales pour les employeurs dans le cadre de la nouvelle loi portant sur l'encouragement de l'emploi. Pour ce qui est du système de rémunération dans la Fonction publique, il a souligné que rien n'a été déterminé pour le moment ajoutant que cette question va être débattue avec les statuts particuliers qui permettront également l'augmentation des salaires dans le cadre de la nouvelle grille des salaires.