Dans une déclaration à la presse, en marge d'une visite d'inspection effectuée jeudi dans la wilaya de Boumerdès, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, a indiqué que l'Etat a déboursé un montant de 121 milliards de dinars depuis 2001 pour le règlement des arriérés salariaux des travailleurs. Dans le même cadre, il a annoncé que 3000 travailleurs n'ont toujours pas reçu leurs salaires à ce jour. Concernant ces derniers, il a signalé que les services du ministère s'attellent, en coordination avec les partenaires sociaux, à l'étude de ce dossier afin de lever toutes les contraintes en vue de la régularisation des situations pendantes dans les plus brefs délais. Il faut préciser, dans ce cadre, que la Centrale syndicale avait trouvé des difficultés pour recenser le nombre exact des travailleurs concernés par ce dossier afin de déterminer le montant exact que pourrait dégager l'Etat, d'autant que cette situation n'est pas nouvelle et persiste depuis 2001. Une situation expliquée par l'étape de transition par laquelle passe l'économie nationale et les entreprises nationales qui font face à des difficultés financières. Sur un autre volet, le ministre a réaffirmé qu'il y a un large plan de travail en cours d'élaboration, en prélude au lancement de réformes globales touchant l'ensemble de son secteur et les dispositifs d'emploi étatique. Tout en annonçant que ce projet sera soumis au Conseil de gouvernement en septembre prochain. Ce plan portera, selon M. Tayeb Louh, sur une dimension essentiellement économique, en plus de sa portée sociale, consistant en la lutte contre le chômage, notamment, par la dépermanisation des emplois dans le respect des droits des travailleurs et tout en poursuivant le soutien aux entreprises nationales dans leur aspiration à la compétitivité. Il s'agit également de la création d'une main-d'œuvre qualifiée dans les métiers manuels notamment. A ce titre, le ministre n'a pas manqué d'appeler les jeunes à changer de mentalité et à opter davantage pour les emplois professionnels et les métiers manuels, porteurs de revenus dépassant de loin ceux procurés par la Fonction publique. M. Louh a réaffirmé à ce propos que l'économie nationale a un besoin pressant de ces spécialités qui accusent actuellement "un déficit" en expliquant le manque à gagner en métiers manuels qui a conduit au "recours à la main-d'œuvre étrangère spécialisée pour la réalisation des grands projets, à l'instar de l'autoroute est-ouest". En outre, il a affirmé que la nouvelle politique des réformes engagées s'appuie, également, sur l'octroi d'avantages plus consistants aux opérateurs économiques qui recruteront plus de main-d'œuvre et l'encouragement des citoyens à la création d'activités. Dans ce contexte, il a annoncé la programmation d'une rencontre avec les banques, sous l'égide probable du chef du gouvernement, en vue de trouver des solutions adéquates au problème de financement des projets des jeunes. Il a, en outre, donné un délai de 3 mois, au maximum, à la direction de l'emploi pour la création d'une banque de données réunissant toutes les informations concernant l'emploi et la lutte contre le chômage dans la région en vue, a-t-il dit, "d'assurer une coordination, via le réseau Internet, entre tous les organismes concernés par la sécurité sociale, le suivi et le contrôle". Il est à noter que la visite d'inspection dans la wilaya de Boumerdès vise à faire le bilan de l'opération de la carte magnétique "Chiffa" au niveau de cette région, qui fait partie des cinq wilayas pilotes retenues pour cette expérience. Elle vise également à inspecter les mécanismes d'emploi et de lutte contre le chômage, soumis actuellement à une sérieuse révision en vue de leur mise en conformité avec la dynamique du développement. Il a aussi visité le centre national de sécurité sociale, des antennes locales de l'Ansej et de l'Angem ainsi que la Direction locale de l'emploi.