La visite en Algérie du commissaire européen à l'énergie, M. Andris Pielbags, à l'occasion de la 5e Conférence internationale sur les opportunités d'investissement en Algérie, dans le secteur de l'énergie, qui se tient à Oran, et les entretiens qu'il a eu, avec le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, ont constitué un grand pas vers la concrétisation de l'accord stratégique entre l'Algérie et l'Union européenne dans le domaine de l'énergie. En effet, les préparatifs pour la signature de cet accord stratégique "sont en phase d'achèvement", a déclaré, dimanche, le commissaire européen à l'Energie. Tout en ne s'avançant sur une quelconque échéance, M. Pielbags a souligné que "tous les éléments de base de cet accord ont été définis et il ne reste que quelques finitions à faire pour signer cet accord stratégique". Cet accord, souhaité vivement par l'UE dans le cadre de la sécurisation de ses approvisionnements en gaz par l'un de ses partenaires "les plus fiables", porte notamment, selon le commissaire européen, sur le domaine de régulation du secteur énergétique. Il s'agit également, a-t-il ajouté, de la coopération entre les deux parties dans les projets d'intérêt commun tels que les gazoducs "Medgaz" (Algérie-Espagne), "Galsi" (Algérie-Italie), et "particulièrement le projet transsaharien devant relier le Nigeria à l'Algérie vers l'Europe (Nigal)". "Nous accordons un intérêt particulier pour ce projet, pas seulement pour la sécurité de nos approvisionnements mais aussi pour le développement de l'Afrique", a-t-il indiqué, en relevant que ce gazoduc permettra, d'ici à 2015, date de sa mise en production, de fournir du gaz à l'Europe, dont la production connaîtra une baisse à cette échéance. Cette visite du commissaire européen a, également, permis de clarifier le malentendu concernant le mémorandum sur le gaz entre Sonatrach et le russe Gazprom. L'accord, conclu en août entre Sonatrach et Gazprom, deux des principaux fournisseurs de gaz de l'Europe, avait provoqué de vives réactions des clients européens, dont la France et l'Italie, qui craignent la création d'une "Opep du gaz", à l'instar du cartel du pétrole. M. Andris Piebalgs a indiqué, à ce sujet, que l'inquiétude de l'Union européenne (UE) concernant ce mémorandum a diminué. Il a ajouté que "nous devons aller de l'avant tout en restant en garde, car il s'agit de notre sécurité d'approvisionnement". Du côté algérien l'éventualité d'un "cartel du gaz" a vite été écartée. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, qui avait reçu, samedi, dans la soirée, le commissaire européen, avait estimé, dans une déclaration à la presse, que "les gazoducs relient l'Algérie à l'Europe. S'il y a un cartel d'un côté, il devrait y avoir un cartel de l'autre. Ce sont des gazoducs qui relient deux parties. Quand on a un gazoduc, on ne peut pas vendre le gaz autre part qu'au bout du gazoduc qui est l'Europe". Le message délivré par le commissaire européen à l'Energie, lors de sa visite, est des plus clairs. Précis dans ses déclarations, il a expressément annoncé que " la sécurité énergétique européenne pour la prochaine décennie devait être garantie avec l'Algérie, car arrêter d'approvisionner l'Europe en ce produit serait une véritable catastrophe. Nous devons travailler ensemble pour parvenir à contrôler les prix du gaz dans le marché Européen, et ce, en intensifiant les investissements en Algérie. L'Union européenne et l'Algérie doivent unir leurs forces, en plus, l'Algérie gagne à commercialiser ses produits gaziers en Europe ".