L'ouverture, samedi dernier, à Oran, de la 3e Semaine de l'énergie en Algérie, qui se tient du 25 au 29 novembre, par le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a surtout été marquée par le très long entretien qu'il a eu, dans la soirée, avec M. Andris Pielbags, commissaire européen à l'Energie. De l'inauguration de la “cinquième Conférence stratégique internationale sur les opportunités d'investissement” et de la “troisième Exposition internationale sur le pétrole et le gaz”, deux manifestations prévues lors de cette Semaine de l'énergie, c'est bien ce tête-à-tête entre les deux hommes qui a été le fait marquant de la première journée alors que “la situation de dépendance de l'UE pour ces besoins énergétiques notamment en gaz” est au cœur de l'actualité des relations entre l'UE et l'Algérie pour ce secteur. D'ailleurs au terme de cette entrevue, les deux hommes ont tenu un point de presse conjoint où le commissaire européen à l'Energie a longuement expliqué les enjeux de l'Europe : “L'UE doit renforcer ses relations avec des fournisseurs fiables... et cela pour la sécurité de nos approvisionnements énergétiques !” L'allusion à la situation de dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie qui assure le quart de la consommation de gaz de l'Europe et les tensions qui s'en sont suivies ont été récurrentes dans les propos de l'orateur qui répétera à maintes reprises : “Les besoins de gaz de l'Europe sont en augmentation et vont continuer.... Le gaz est une énergie propre... La production de gaz en Europe ne cesse de diminuer, donc il faut la sécurité d'approvisionnement pour l'Europe !” a encore déclaré M. Andris Pielbags, avant d'ajouter : “Il est important d'avoir de bonnes relations avec nos fournisseurs pour avoir des perspectives à long terme”. D'où aujourd'hui le forcing de l'UE pour concrétiser le mémorandum avec l'Algérie et arriver à un doublement des exportations du gaz algérien vers l'Europe comme l'a rappelé le ministre de l'Energie à cet instant : “À l'horizon 2010, les exportations de gaz vers l'UE devaient atteindre les 85 milliards de m3 dont une partie de GNL.” Mais pour le commissaire européen à l'Energie, il s'agit pour les Européens d'avoir une sécurité d'approvisionnement énergétique mais également de ne pas subir “les monopoles”. Il faut une concurrence, une compétition sur le marché pour les prix également. D'où encore les nombreux projets de gazoducs existants en Europe ces dernières années. Pour l'Algérie, le mémorandum avec Gazprom, qui a, semble-t-il, inquiété les Européens n'a rien de particulier et ne signifierait pas une entente. F. B.