La 3e édition de la Semaine de l'énergie d'Algérie, qui se déroule depuis le 25 novembre dernier à Oran, et qui devrait se clôturer aujourd'hui, si elle a drainé beaucoup de monde, elle n'a pas permis pour autant d'atténuer complètement le sentiment de flottement et d'imprécision qui se dégage cette année, plus particulièrement depuis l'introduction des modifications de la loi sur les hydrocarbures qui, déjà, n'avait pas vu la publication des décrets d'application. Certes, au cours de la 5e Conférence stratégique internationale sur les opportunités d'investissement, l'une des trois manifestations de la Semaine de l'énergie, il y eut bien des effets d'annonce comme la signature d'un contrat d'études liant Shell à l'activité Aval, la mise en service pour 2015 du gazoduc transsaharien, l'engagement de Statoil et Gaz de France à investir plus, etc. Pour l'essentiel, les réponses très attendues n'ont pas été apportées. Ainsi, l'un des points importants abordés et qui a été à peine effleuré, alors qu'il s'avère vital pour les grands groupes pétroliers, est la date de démarrage des activités de l'Alnaft. Question qui a, par ailleurs, été soulevée même par le conseiller de la Présidence M. Benachenhou, sans obtenir de réponse claire et encore moins de calendrier fixe. Le fait marquant jusqu'ici restera la longue entrevue entre le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, et le commissaire européen à l'énergie, M. Andris Pielbags, lors de la première journée. C'est au terme de cette rencontre que le commissaire européen a ainsi pu annoncer officiellement la signature prochaine de l'accord stratégique entre l'UE et l'Algérie dans le domaine de l'énergie. En effet, l'UE, soucieuse de trouver de nouveaux “fournisseurs fiables” pour ses approvisionnements en gaz lui permettant ainsi de se libérer de sa dépendance avec la Russie, tenait particulièrement à la concrétisation de ce mémorandum avec la perspective que les exportations de gaz algérien soient doublées pour passer en 2010 à 85 milliards de m3. Par ailleurs, cette Semaine de l'énergie a encore été l'occasion pour le P-DG de Sonatrach de réaffirmer la position de la compagnie nationale qui s'engage à investir quelque 33 milliards de dollars en Algérie d'ici 2010, notamment dans l'exploration de pétrole et de gaz. Mais M. Meziane a aussi réaffirmé la nécessité de développer les activités de la pétrochimie. Le P-DG de Sonatrach déclarera, lors de la signature du contrat avec Shell, que “pour l'activité Aval en matière de pétrochimie, cela n'a pas été très efficace, très positif...” Et d'ajouter plus loin : “Nous lançons la revalorisation de nos produits. Nous ne pouvons pas le faire seuls, il faut un marché national, une maîtrise de la technologie, des capacités de recherche, des financements.” Et de lancer encore des appels au partenariat en précisant que ces partenaires doivent être majoritaires. Un programme de développement dans le secteur de la pétrochimie est en cours avec 8 projets pétrochimiques comme dans le méthano, l'éthane, le craquage Nafta, le craquage de fuel, la déshydrogénation du propane, etc., sans oublier la raffinerie de Tiaret pour 15 millions de tonnes et les deux projets d'ammoniac à Béni Saf. C'est surtout pour le projet de production de méthanol que le plus grand nombre d'offres a été enregistré, la production actuelle étant de 120 000 t/an. Des compagnies comme ExxonMobil, Itochu, Total, LG, Basf, Man Feros Taal, etc. sont en lice. La clôture de la Semaine de l'énergie devrait se dérouler encore aujourd'hui et s'achever justement par la tenue de tables rondessur des thèmes importants et sensibles comme les ressources humaines, les risques industriels et surtout les énergies renouvelables. Un domaine où là encore, la Sonatrach compte beaucoup sur le partenariat pour développer ce secteur et en acquérir le savoir-faire et la maîtrise technologique. F. BOUMEDIENE