Les tentatives de certains pays d'isoler le régime du président syrien Bachar al-Assad sont une erreur, a estimé, hier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, selon qui le projet de la nouvelle Constitution syrienne est un pas en avant. Malheureusement, certains de nos partenaires ont depuis longtemps fait une croix sur le gouvernement syrien. Au lieu d'un dialogue, il y a une tentative d'isoler le gouvernement syrien, a déclaré M. Lavrov à l'issue d'une rencontre à Wassenaar, au nord de La Haye, avec son homologue néerlandais Uri Rosenthal. Nous pensons que seul le dialogue politique peut apporter une solution, mais le dialogue doit inclure la Syrie, a-t-il ajouté, assurant que Moscou est favorable au rejet des interférences extérieures. Principal soutien du régime du président Bachar al-Assad, la Russie a bloqué à deux reprises des résolutions au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression sanglante en cours depuis près d'un an en Syrie. Moscou juge que ces textes doivent reconnaître la part de responsabilité de l'opposition dans les violences. M. Lavrov a accueilli positivement le projet de nouvelle Constitution présentée, hier, en Syrie et qui doit être soumis à un référendum le 26 février. La nouvelle Constitution prévoit notamment la disparition de la clause sur la primauté du Baas, mettant ainsi fin au monopole de ce parti depuis près de cinquante ans. Nous pensons très certainement qu'une nouvelle Constitution qui va mettre un terme à la domination d'un seul parti en Syrie est un pas en avant, a souligné M. Lavrov. Le ministre russe a assuré qu'il se rendrait aujourd'hui, à Vienne, où il rencontrera notamment son homologue français Alain Juppé afin de discuter notamment du souhait français d'instaurer des couloirs humanitaires en Syrie. M. Juppé a de nouveau souhaité, hier matin, au micro de la radio France Info que l'ONU discute de cette idée, déjà présentée par Paris en novembre 2011 et qui doit permettre aux ONG d'atteindre les zones qui font l'objet de massacres absolument scandaleux. M. Lavrov avait indiqué, lundi dernier, que la Russie étudiait la proposition de la Ligue arabe de déployer une force conjointe ONU-Arabes en Syrie, tout en jugeant qu'un cessez-le-feu était nécessaire avant l'envoi de soldats de maintien de la paix. L'Assemblée générale des Nations unies doit se prononcer jeudi sur un projet de résolution qui condamne la répression en Syrie, quelques jours après le blocage d'un texte similaire au Conseil de sécurité. En ce qui concerne la résolution, nous préférons ne pas être guidés par le fait qu'il y ait une résolution. Nous serons guidés par le contenu de la résolution, a déclaré M. Lavrov. Si la résolution est partisane et ignore le fait que des gens sont tués par des groupes armés de l'opposition, alors elle ne sera pas utile, a-t-il ajouté. Damas accuse des bandes terroristes armées de se tenir derrière les violences dans le pays depuis le début de la contestation le 15 mars 2011, réprimée au prix de plusieurs milliers de morts. La nouvelle Constitution est bienvenue et un pas en avant La nouvelle Constitution en projet présentée, hier, en Syrie et prévoyant la disparition de la clause sur la primauté du Baas, mettant ainsi fin au monopole de ce parti depuis près de 50 ans, est bienvenue et un pas en avant, a estimé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Cette idée (la nouvelle Constitution) est la bienvenue et nous espérons que la Constitution sera adoptée, a déclaré M. Lavrov à l'issue d'une rencontre à Wassenaar, au nord de La Haye (ouest), avec son homologue néerlandais Uri Rosenthal. Nous pensons très certainement qu'une nouvelle Constitution qui va mettre un terme à la domination d'un seul parti en Syrie est un pas en avant, a en outre ajouté le ministre russe. Les médias officiels syriens ont annoncé, hier matin, que doit être soumis le 26 février à un référendum un projet de nouvelle Constitution, basé sur le pluralisme politique. Selon le projet de la nouvelle Constitution, le président sera élu directement par le peuple pour deux mandats successifs et la religion du président est l'islam. Le régime prend d'assaut Hama, bombarde un oléoduc à Homs Les forces du régime syrien ont pris d'assaut, hier, la ville rebelle de Hama et bombardé un oléoduc à Homs, un autre haut lieu de la contestation dans le centre du pays pilonné sans relâche depuis 11 jours, ont rapporté des militants. En outre, des forces de sécurité ont pris d'assaut le quartier de Barzé, à la périphérie de Damas, érigeant des barrages et procédant à des perquisitions et arrestations, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les troupes ont de nouveau attaqué ce matin Hama (centre) et de fortes explosions ont été entendues dans plusieurs quartiers, rapporte l'OSDH. Les lignes de téléphone fixe et portable ainsi qu'internet y sont coupées, selon l'ONG. Dans cette ville, l'hôpital al-Barra a été en outre bombardé la veille par les troupes, ont affirmé les Comités locaux de coordination (LCC), un groupe qui anime la révolte populaire contre le régime du président Bachar al-Assad, entrée dans son douzième mois et réprimée dans le sang. A Homs, assiégée et bombardée depuis le 4 février, un oléoduc a été bombardé par des avions militaires selon les militants, tandis que Damas a soutenu qu'il s'agissait d'un sabotage mené par des groupes terroristes. Vers 06H00 (04H00 GMT), deux avions militaires ont bombardé l'oléoduc de Homs situé à la périphérie du quartier de Baba Amr, a affirmé Hadi Abdallah, membre du Conseil de la révolution de Homs, citant des témoins. C'est la première fois selon lui que l'oléoduc était bombardé par des avions, après avoir été précédemment visé par des tirs d'artillerie. Il n'était pas possible de confirmer de source indépendante ces raids aériens. Les Comités locaux de coordination (LCC), qui chapeautent la contestation sur le terrain, ont rapporté de leur côté des cas de suffocation parmi les habitants de Baba Amr en raison de la fumée dégagée par l'explosion. Pour sa part, l'agence officielle Sana a dit qu'un groupe terroriste a fait exploser un oléoduc à Homs, entre Baba Amr et al-Soultaniyé, approvisionnant Damas et la région sud en mazout. Des vidéos diffusées en direct sur internet par des militants montraient de très hautes colonnes de fumée épaisse noire couvrant le ciel et présentées comme l'impact du bombardement. L'OSDH a fait état également d'un incendie qui a ravagé un oléoduc traversant le quartier de Baba Amr qui est bombardé. Damas accuse des bandes terroristes armées d'être derrière les violences dans le pays depuis le début de la contestation le 15 mars 2011, réprimée au prix de plusieurs milliers de morts. La veille, le régime a lancé son assaut le plus violent sur Homs, surnommée la capitale de la révolution. Des centaines de personnes y ont péri depuis le 4 février, selon l'ONU et les ONG. Dans la province de Deraa (sud), berceau de la contestation, une écolière de 16 ans a été tuée par balle près du village d'al-Nouaïmi où une campagne de perquisitions et d'arrestations est en cours, selon l'OSDH. Dans la même province, dans une vallée proche du village de Sehm el-Joulane, l'armée encercle depuis le matin environ 30 déserteurs et lance des bombes dans cette vallée, toujours selon l'organisation basée en Grande-Bretagne. Dans la province d'Alep (nord), neuf civils, sept soldats et quatre déserteurs ont été tués ces dernières 24 heures dans des affrontements dans la localité d'Al-Atareb, a affirmé le chef de l'OSDH Rami Abdel Rahmane. Les combats se poursuivent, selon lui. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), trois civils ont été tués près de la ville de Jisr el-Choughour à la suite de l'explosion d'une bombe. Et à Deir Ezzor (est), des perquisitions ont lieu dans la localité al-Achara, où 16 personnes ont été arrêtées, selon l'ONG. Avant-hier, la répression avait tué 18 civils en Syrie.