Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zhai Jun, en visite à Damas, a appelé, hier, toutes les parties en Syrie à cesser immédiatement les violences qui secouent le pays, à l'issue d'un entretien avec le président Bachar al-Assad, selon la télévision publique. La position de la Chine est d'appeler le gouvernement, l'opposition et les hommes armés à arrêter immédiatement les actes de violences, a déclaré M. Zhai. Il a jugé nécessaire un retour au calme le plus rapidement possible, car cela est dans l'intérêt de tout le peuple syrien, ajoutant que l'expérience chinoise a montré qu'il ne pouvait pas y avoir d'essor économique en l'absence de la stabilité. L'émissaire chinois a en outre souhaité que les prochaines législatives en Syrie, ainsi que le référendum sur la nouvelle Constitution se déroulent sans obstacle. Le président Assad a décidé d'organiser un référendum le 26 février sur une nouvelle Constitution fondée sur le pluralisme en supprimant toute référence au parti Baas, au pouvoir depuis près de 50 ans en Syrie. Mais l'opposition et les militants pro-démocratie ont annoncé leur volonté de boycotter cette consultation. La veille, après son arrivée dans la capitale syrienne, le vice-ministre chinois s'était entretenu avec son homologue syrien Fayçal Meqdad sur les moyens de renforcer la coopération entre les deux pays, selon l'agence officielle syrienne Sana. Nous avons échangé les points de vue sur les moyens de renforcer notre coopération face à cette période difficile en Syrie, a déclaré M. Zhai à la fin de l'entretien, selon Sana. La souveraineté, l'unité, l'indépendance et l'intégrité territoriale de la Syrie doivent être respectées par toutes les parties et par la communauté internationale, a-t-il ajouté. La Chine espère que le dialogue national et les réformes avanceront en Syrie. Jeudi, avant son départ pour Damas, M. Zhai avait rappelé que son pays n'approuverait pas une intervention armée en Syrie, ni l'avènement par la force d'un soi-disant " changement de régime ", selon la presse chinoise. La Chine, qui s'est pourtant souvent montrée proche des positions de la Ligue arabe dans la région, n'a pas non plus appuyé la décision de l'organisation panarabe de fournir un soutien politique et matériel à l'opposition syrienne et de demander la formation d'une force conjointe ONU-Arabes pour mettre fin aux violences. Opération de paix: flou occidental, selon Moscou L'Occident a une idée floue concernant la mission du contingent de paix qu'il compte envoyer en Syrie, a déclaré, avant-hier, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov. "Nos entretiens avec des diplomates occidentaux montrent qu'ils n'ont pas de vision claire de la mission qu'on doit assigner aux éventuelles forces de maintien de la paix en Syrie", a indiqué le vice-ministre. Réunis d'urgence le 12 février dernier au Caire, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe ont appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à envoyer des casques bleus en Syrie et ont exhorté la communauté internationale à accorder une aide "politique et économique" à l'opposition syrienne. Damas a catégoriquement rejeté cette proposition. Selon Mikhaïl Bogdanov, représentant spécial du président russe pour le Proche-Orient, le Conseil de sécurité de l'ONU doit d'abord examiner et donner son feu vert à l'envoi d'une mission internationale ou d'un contingent de paix en Syrie. Depuis mars 2011, le régime syrien fait face à une contestation populaire sans précédent. La Russie et la Chine ont bloqué le 4 février, pour la deuxième fois, l'adoption d'une résolution condamnant la répression en Syrie, Moscou et Pékin étant préoccupés par une possible réédition du "scénario libyen". Jeudi, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution condamnant les autorités syriennes et soutenant l'appel de la Ligue arabe à la démission du président syrien Bachar al-Assad. La Russie et la Chine ont voté contre, 17 autres pays se sont abstenus.