La Russie est prête à proposer au Conseil de sécurité de l'ONU, avec la Chine, un projet de résolution plus «équilibré» que celui sur lequel Moscou et Pékin ont mis leur veto la semaine dernière, a déclaré lundi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. «Nous proposons d'adopter une résolution équilibrée qui condamnera les violences des deux côtés», celles du régime du président Bachar al-Assad et celles de l'opposition, a déclaré M. Lavrov dans une interview à l'hebdomadaire Profil. «Dans le même temps, il faut que nous demandions à Assad de poursuivre les réformes qu'il a déjà engagées», a-t-il ajouté. «A côté de cela, nous devons encourager l'opposition syrienne à se mettre à la table des négociations et à trouver un accord. Nous sommes prêts à proposer une telle résolution avec nos partenaires chinois», a souligné M. Lavrov. Membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie et la Chine ont opposé le 4 octobre leur veto à un projet de résolution condamnant la sanglante répression des manifestations en Syrie par le régime de Bachar al-Assad, qui a fait selon l'ONU quelque 2.900 morts depuis la mi-mars. Moscou avait proposé son propre projet de résolution écartant toute idée de sanction et insistant sur la nécessité d'un dialogue politique. Alliée de longue date de la Syrie, à laquelle elle fournit des armements, la Russie s'est défendue d'être l'avocate du régime de Damas et a fait valoir qu'elle accueillerait en octobre deux délégations de l'opposition syrienne comme elle l'a déjà fait par le passé. Lundi, le représentant du Kremlin pour les crises dans le monde arabe, Mikhaïl Marguelov, a reçu à Moscou une délégation syrienne présentée comme étant une branche « modérée » de l'opposition. Le président russe, Dmitri Medvedev, avait envisagé vendredi pour la première fois le départ de Bachar al-Assad, estimant que le régime syrien devait engager des réformes ou partir.