Les cours du pétrole étaient en nette hausse, hier, en Asie, après l'annonce de l'arrêt des ventes de pétrole iranien à la France et au Royaume Uni, une décision symbolique mais qui renforce la crainte d'une "escalade" de Téhéran. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 1,52 dollar US à 121,10 USD le baril dans les échanges électroniques du matin. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars prenait 1,70 USD à 104,94 USD. "Le pétrole commence la semaine à un plus haut de huit mois (pour le Brent) car l'Iran continue sa politique d'escalade", a déclaré Justin Harper, de chez IG Markets à Singapour. Le ministère iranien du Pétrole a annoncé la veille avoir cessé de vendre du pétrole aux compagnies pétrolières françaises et britanniques. Deuxième pays de l'Opep, l'Iran produit 3,5 millions de barils de pétrole par jour et en exporte 2,5 millions. En ciblant Paris et Londres, l'Iran s'en est pris aux deux capitales à la pointe des sanctions prises contre lui depuis deux ans par l'Union européenne, de concert avec les Etats-Unis. Cette annonce est avant tout symbolique, selon les experts, mais elle risque d'accentuer la pression sur les cours de l'or noir en renforçant sur le marché la crainte d'une "escalade" de Téhéran dans le détroit d'Ormuz. L'annonce iranienne risque d'accentuer la pression sur les cours L'annonce de l'arrêt des ventes de pétrole iranien à la France et au Royaume Uni est avant tout symbolique, mais elle risque d'accentuer la pression sur les cours de l'or noir en renforçant sur le marché la crainte d'une escalade de Téhéran dans le détroit d'Ormuz. En ciblant Paris et Londres, l'Iran s'en est pris aux deux capitales à la pointe des sanctions prises contre lui depuis deux ans par l'Union européenne, de concert avec les Etats-Unis. Les gouvernements français et britanniques ont fortement milité, notamment en faveur de la décision prise fin janvier par l'UE d'arrêter d'ici l'été tout achat de pétrole brut à Téhéran. La décision iranienne n'a pas de conséquences pratiques directes, a expliqué Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Dans les faits, souligne-t-il, la France a pratiquement cessé d'importer du pétrole iranien depuis 2011 et ces livraisons représentaient une très faible part de l'approvisionnement hexagonal, de l'ordre de 3 à 4%. "Le problème, ce n'est pas tant la production iranienne, même si elle est importante puisqu'elle représente 4 à 5% de la production mondiale. Le problème, c'est la menace sur le détroit d'Ormuz, par lequel transitent 15 millions de barils/jour (mbj) et ça, c'est dix fois la consommation française", expliquait-il. Le Royaume Uni est lui aussi dans la même situation. Dès le 24 novembre, le Quai d'Orsay avait annoncé que Paris, à titre national, entendait devancer l'embargo décidé deux mois plus tard au niveau européen. Total a indiqué depuis lors avoir stoppé fin 2011 ses achats de brut iranien, remplacé en partie par du brut d'Arabie saoudite, pour des volumes non communiqués. En 2010, le géant pétrolier français avait acheté à l'Iran 45 millions de barils, soit l'équivalent d'environ 123 000 barils/jour, pour un montant de plus de 2,5 milliards d'euros Dans ce contexte, l'annonce de Téhéran relève de l'affichage pur, cela confirme la cessation des livraisons, selon M. Schilansky. Par contre, elle a des conséquences indirectes: elle confirme que les Iraniens sont dans un processus d'escalade. Et quand on sait que la " prime de risque sur l'Iran ", c'est ce qui fait aujourd'hui le prix (du brut), ça va certainement avoir un impact, estime-t-il. Le problème, ce n'est pas tant la production iranienne, même si elle est importante puisqu'elle représente 4 à 5% de la production mondiale. Le problème, c'est la menace sur le détroit d'Ormuz, par lequel transitent 15 millions de barils/jour (mbj) et ça, c'est dix fois la consommation française, explique Jean-Louis Schilansky. Le bras de fer entre l'Occident et l'Iran sur son programme nucléaire controversé, et la crainte d'un éventuel blocage du détroit par Téhéran ont largement contribué depuis deux mois à soutenir les cours du pétrole, qui ont terminé vendredi à New York à leur plus haut niveau depuis neuf mois. L'Iran, dont l'essentiel des exportations pétrolières part vers l'Asie, vend environ 20% de son pétrole aux pays de l'UE, parmi lesquels ses principaux clients sont l'Italie, l'Espagne et la Grèce.