Les prix des métaux industriels au London Metal Exchange (LME) ont rebondi cette semaine, alors qu'un assouplissement monétaire en Chine, une éclaircie de l'économie mondiale et le soulagement après l'accord sur la Grèce incitaient les investisseurs à revenir sur les actifs à risque. Après avoir trébuché la semaine précédente, les cours des métaux de base ont repris leur ascension. "Une des plus grandes inquiétudes des investisseurs, à savoir la crise de la dette en Europe et la menace d'un défaut de paiement désordonné de la Grèce, a été grandement apaisée par le nouveau plan de sauvetage" décidé mardi matin par la zone euro, a observé Gayle Berry, analyste de Barclays Capital. La progression, pour le quatrième mois consécutif, du baromètre Ifo du moral des entrepreneurs allemands a également conforté le regain d'optimisme sur les perspectives de l'économie européenne. En outre, après une première salve d'indicateurs encourageants aux Etats-Unis la semaine dernière, l'espoir d'une éclaircie de l'économie américaine était entretenu par une stabilisation des inscriptions au chômage et un rebond plus fort qu'attendu des ventes de logements anciens en janvier. Mais c'est la Chine, premier consommateur de métaux industriels, qui a surtout retenu l'attention des investisseurs. "Les prix ont connu un sursaut en début de semaine, après que la Banque centrale de Chine a annoncé la réduction du ratio de réserves obligatoires des banques d'un demi-point de pourcentage" pour alléger les restrictions sur le crédit, a constaté Dan Smith, analyste de Standard Chartered. Selon lui, "cette annonce est largement considérée comme le signe annonciateur de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire", susceptible d'encourager les banques du pays à prêter davantage et donc grossir les investissements dans les matières premières. Mercredi, l'annonce d'une nouvelle contraction de l'activité manufacturière en Chine en février, selon un indice de la banque HSBC, n'a pas désarmé l'enthousiasme du marché: "la tendance reste à l'amélioration et augure plutôt d'une amélioration de la demande de métaux", commentait Mme Berry. Cependant, "les fortes hausses des stocks de métaux en Chine (ces deux derniers mois) inquiètent malgré tous les investisseurs et entraînent une consommation locale terne" a tempéré Dan Smith, tout en reconnaissant que "les risques pour le marché devraient s'estomper" avec la reprise de l'économie chinoise. Or, les stocks de cuivre entreposés à la Bourse des métaux de Shanghai, qui évoluaient à des niveaux historiques, ont diminué, jeudi, pour la première fois depuis début décembre. "Peut-être le signe que l'excédent sur le marché chinois s'atténue" malgré une demande toujours morose, a suggéré Gayle Berry. Le CUIVRE est par ailleurs toujours soutenu par le déficit structurel de métal rouge sur le marché mondial. Selon un rapport du Groupe international d'études sur le cuivre (ICSG) publié, jeudi, ce déficit s'est creusé à 382 000 tonnes sur les onze premiers mois de l'année 2011. Sur le seul mois de novembre, la demande mondiale a dépassé la production de cuivre de 119 000 tonnes. L'ALUMINIUM est monté cette semaine à 2 314 dollars la tonne, son plus haut niveau depuis le 22 septembre. La production mondiale d'aluminium (hors Chine) a reculé de 2,2% en janvier par rapport à décembre, à 2,14 millions de tonnes (avec un taux de production quotidien au plus bas depuis 12 mois), selon les derniers chiffres de l'Institut international de l'aluminium (IAI). La production en Chine, en revanche, a progressé de 1%, à 1,52 million de tonne, contribuant à grossir les stocks du pays. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8 502 dollars cette semaine contre 8293 dollars sept jours auparavant. L'aluminium valait 2304 dollars la tonne contre 2168 dollars. Le plomb valait 2 190 dollars la tonne contre 2 048 dollars. L'étain valait 24 125 dollars la tonne contre 24 000 dollars. Le nickel valait 19 975 dollars la tonne contre 19 670 dollars. Le zinc valait 2 078 dollars la tonne contre 1 971 dollars.