Les cours du pétrole étaient stables, avant-hier matin, en Asie, alors que les sanctions occidentales contre l'Iran freinent les exportations de brut du deuxième plus gros exportateur de l'Opep, ont indiqué les analystes. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril cédait 1 cent, à 106,15 USD, dans les échanges électroniques du matin. Le Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance reculait de 2 cents à 124,10 USD. Les livraisons de pétrole iranien pourraient avoir reculé de 25% maintenant que les menaces verbales (de sanctions contre l'Iran) ont été remplacées par des actes. Tant que cette prime de risque existe, nous continuerons d'avoir une pression à la hausse, a déclaré Justin Harper, analyste chez IG Markets. Les Etats-Unis et l'Europe soupçonnent Téhéran de vouloir fabriquer la bombe atomique sous le couvert de son programme nucléaire civil, ce que dément l'Iran. Pour faire fléchir la République islamique, ils ont adopté de nombreuses sanctions, notamment dans le secteur pétrolier. Avant ces sanctions, l'Iran était le deuxième exportateur de brut au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), après l'Arabie saoudite, et le troisième mondial, derrière l'Arabie saoudite et la Russie. Le pétrole progresse en Europe Les prix du pétrole poursuivaient leur hausse, avant-hier, en fin d'échanges européens, confortés par la prévision d'un niveau de participation élevé des créanciers privés à un plan de réduction de la dette grecque, nécessaire pour éviter un défaut de paiement au pays. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 125,97 dollars, en hausse de 1,85 dollar par rapport à la clôture de la veille. Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et la forte baisse des exportations de brut de l'Iran en raison des sanctions internationales continuent de tirer les prix du pétrole vers le haut, soulignait Peter Bassett, analyste du courtier Westhouse Securities. Les Etats-Unis ont récemment durci les sanctions financières contre Téhéran, tandis que l'Union européenne (UE) a décidé en janvier de mettre en place de façon progressive d'ici à juin un embargo contre le pétrole iranien, des mesures destinées à enrayer le programme nucléaire de l'Iran, soupçonné d'avoir des visées militaires. Les livraisons de pétrole iranien pourraient avoir reculé de 25% maintenant que les menaces verbales (de sanctions contre l'Iran) ont été remplacées par des actes, estimait Justin Harper, analyste chez IG Markets. Les pays européens étant contraints de chercher des approvisionnements alternatifs, l'embargo décidé par l'UE entretient les tensions sur l'offre de brut, mais le marché s'inquiète également d'une escalade militaire alors qu'Israël menace l'Iran de frappes préventives. Tant que cette prime de risque persistera, il y aura un biais à la hausse sur les prix, soulignait M. Harper. Le pétrole finit en hausse à New York Les prix du pétrole ont poursuivi leur rebond, avant-hier, à New York dans un marché saluant des avancées cruciales dans l'opération de restructuration de la dette grecque, essentielle pour éviter au pays un défaut de paiement. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril a pris 42 cents par rapport à la clôture de la veille, pour finir à 106,58 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Dans le sillage des places boursières, le marché du brut a été soutenu par l'anticipation d'une réussite de l'opération d'échange de dette grecque, a commenté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. La participation des créanciers privés de la Grèce à l'opération d'effacement de dette dépasse 75% depuis, mercredi soir, a indiqué une source gouvernementale grecque, avant-hier. Les banques, les fonds spéculatifs et de pension et autres compagnies d'assurance détenant des obligations souveraines grecques avaient jusqu'à 20H00 GMT pour dire si oui ou non elles participaient à l'opération d'échange d'obligations. Cette opération est une condition essentielle préalable au versement d'une nouvelle aide financière à la Grèce destinée à éviter au pays un défaut de paiement sur sa dette courant mars. Les courtiers espéraient qu'une réussite de cette opération se traduise par le retour d'une certaine stabilité économique en Grèce, favorisant ainsi la reprise de l'économie (européenne) et de la croissance mondiale, et donc d'une demande accrue en produits pétroliers, a précisé M. Lipow. Ces avancées renforcent l'optimisme du marché et permettent aux cours du brut d'accentuer son rebond de la veille, a relevé de son côté Tom Bentz, de BNP Paribas. En outre, l'attente d'une issue positive en Grèce soutenait l'euro et l'affaiblissement du billet vert face à la monnaie unique, rendant plus attractifs les achats de matières premières libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises. Par ailleurs, les investisseurs américains accueillaient avec enthousiasme les rumeurs sur une possible nouvelle opération d'assouplissement monétaire de la Réserve fédérale américaine, a dit M. Smith. Il semble que la probabilité que cela arrive soit toujours plus grande, a ajouté l'analyste, mettant en avant la hausse des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis. Les nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis sont remontées au tournant du mois de mars, en hausse de plus de 2% entre le 26 février et le 3 mars par rapport à la semaine précédente. C'est plus qu'attendu par le marché.