Une augmentation des importations et des exportations a fortement renforcé la position commerciale de l'Algérie en 2011, a indiqué, hier, le cabinet international d'intelligence économique, Oxford Business Group. Selon OBG, les chiffres avancés par le Centre national de l'information et des statistiques des douanes indiquent, en effet, une croissance à tous les niveaux en 2011, avec un volume des exportations supérieur à celui des importations tout au long de l'année, favorisant ainsi la position financière de l'Algérie. Selon les données provisoires de la fin d'année du Cnis, l'excédent annuel de la balance commerciale atteindrait 20 milliards d'euros en 2011, soit une croissance de 62.46 % en glissement annuel. L'augmentation des recettes provenant des exportations résulte en grande partie des meilleures performances du secteur pétrolier et gazier. Bien que le volume des exportations de pétrole ait affiché un léger repli de l'ordre de -4.89 % en 2011, la hausse des prix mondiaux du pétrole a soutenu l'économie en général. En revanche, le prix du panier OPEP, qui comprend le Sahara Blend, s'établissait en moyenne à 107.46 dollars le baril en 2011, une forte croissance par rapport aux prix affichés au plus fort de la crise économique. En 2009 par exemple, le prix du baril se maintenait autour des 61.01 dollars avant de progresser légèrement pour atteindre les 77.45 dollars en 2010. Les exportations de pétrole et de gaz devraient continuer de progresser en 2012. En janvier 2012, le baril d'or noir s'échangeait en moyenne à 111.76 dollars et compte tenu du climat d'instabilité en Libye et en Iran, le cours du pétrole devrait se maintenir à un niveau élevé au cours du premier semestre 2012. En 2011, l'Algérie a opté pour des prévisions budgétaires prudentes. Par conséquent, la hausse des recettes du pétrole et du gaz lui a permis d'accroître les réserves de change et d'épurer la dette. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a déclaré à la presse locale que les réserves de change de l'Algérie avaient progressé pour atteindre les 135.3 milliards d'euros fin 2011, dotant ainsi l'Algérie d'une solide assise financière à l'approche de 2012. Toutefois, un léger recul de l'intérêt étranger pour les sociétés pétrolières et gazières affiché au cours des dernières années pourrait imposer un nouveau défi à la croissance du secteur énergétique algérien. Ce recul a été suscité par divers facteurs. Par exemple, les sociétés pétrolières internationales ont réduit leurs investissements en capital à l'échelle mondiale et le secteur doit se soumettre à une réglementation plus stricte. L'Algérie examine actuellement ses lois de finances afin de stimuler à nouveau les investissements, qui seront nécessaires si le pays veut maintenir ses niveaux actuels de production et d'exportation. Le secteur pétrolier et gazier contribue considérablement au produit intérieur brut (PIB) de l'Algérie, mais d'autres initiatives menées en dehors du secteur énergétique méritent également soulignées. En effet, la stratégie de diversification du pays commence lentement à porter ses fruits. Par exemple, les exportations hors hydrocarbures, bien qu'elles représentent pour l'instant moins de 3 % du trafic sortant, ont connu une croissance soutenue en 2011, poursuivant ainsi une tendance à la hausse depuis 2009. Selon les chiffres avancés par le ministère du Commerce, les exportations hors hydrocarbures ont généré 1.2 milliard d'euros au cours des trois premiers trimestres de 2011, soit une hausse de plus de 40 % en glissement annuel. Les produits semi-finis continuent de porter le secteur et ont représenté 73.66 % des exportations hors hydrocarbures au cours des trois premiers trimestres de 2011. Parmi les demi-produits, ce sont les produits dérivés du pétrole qui représentent la majorité des exportations, la production de solvants et d'autres produits dérivés du goudron atteignant les 442 500 tonnes et générant 449 millions d'euros de recettes. La production d'ammoniac a fortement accru, les exportations ont atteint les 507 860 tonnes en septembre 2011 et généré 191 millions d'euros de recettes. Selon les chiffres de fin d'année avancés par le Cnis, les exportations d'ammoniac auraient progressé de 91.38 % par rapport à 2010. Les produits alimentaires se placent en deuxième position après les demi-produits et ont représenté 16.7 % des exportations au cours des trois premiers trimestres de 2011. Durant l'année 2011, la production de sucre a fortement augmenté et a franchi la barre des 150.2 millions d'euros en septembre. Le volume des autres produits agricoles destinés à l'exportation, dont les dattes, la purée de tomate et l'huile d'olive, demeure relativement faible et a connu une croissance stagnante en glissement annuel. Le gouvernement commence à verser des subventions et à mettre sur pied d'autres programmes d'incitation afin de dynamiser la production et les investissements agricoles, ce qui aidera peut-être à renverser la tendance au cours des prochaines années. Les ressources en phosphate sont également perçues comme prometteuses et leur production a atteint les 10 870 tonnes et généré 67.3 millions d'euros de recettes entre janvier et septembre 2011. D'après le Cnis, l'augmentation de la production de ressources en phosphate a entraîné une augmentation de 70 % de l'ensemble des exportations de produits bruts en glissement annuel. Les importations ont également augmenté de 14.78 % en 2011. Il faut essentiellement y voir le reflet d'une politique gouvernementale visant à accroître les importations alimentaires, notamment de blé, en réponse aux manifestations contre la hausse des prix de biens de consommation menées en janvier. Il s'agit là certainement d'une mesure ponctuelle qui va à l'encontre des efforts du gouvernement visant à réduire la dépendance du pays à l'égard des importations. Toutefois, une forte augmentation a pu être constatée au niveau des importations de biens d'équipement industriels, qui a représenté plus d'un tiers de l'ensemble des importations. Plus de deux millions de véhicules ont été importés entre janvier et septembre 2011, soit un signe de bon augure pour l'économie locale.