Les cours des métaux précieux ont nettement accentué leur repli cette semaine, les investisseurs se trouvant échaudés par un billet vert solide et par un regain d'inquiétudes pour la vigueur de la croissance chinoise. Or Le prix du métal jaune a accentué un repli amorcé la semaine précédente, tombant même jusqu'à 1 628,22 dollars l'once au cour de la semaine, son niveau le plus faible depuis le 13 janvier, plombé notamment par un dollar toujours fort qui rend moins attractifs les achats de matières premières, comme les métaux précieux, libellées dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. "Les prix de l'or se sont trouvés sous pression, jeudi, plongeant dans le sillage des marchés d'actions et plombés par un renforcement du dollar", a observé Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital. Pour l'analyste, les mouvements du métal jaune, traditionnelle valeur refuge en temps d'incertitude et de crise, suivent ces derniers temps les fluctuations du marché au sens large, se trouvant pénalisé par toute nouvelle inquiétante sur la santé des principales économies mondiales. Ainsi, l'or, comme les autres métaux précieux, n'a "pas pu résister au tourbillon baissier qui s'est emparé des marchés de matières premières et d'actions entraînant de fortes pertes", ont abondé les analystes de Commerzbank. "Des indicateurs économiques décevants en Chine et en Europe ont provoqué un renforcement du dollar, ce qui a eu un impact négatif sur le cours de l'or", a-t-on expliqué chez Commerzbank. Selon une première estimation diffusée, jeudi, l'activité du secteur privé dans la zone euro s'est contractée plus fortement que prévu en mars, l'indice PMI s'étant établi à 48,7 points contre 49,3 points le mois précédent. A ces chiffres décevants pour la zone euro s'est ajoutée une contraction de l'activité manufacturière chinoise en mars, qui est tombée à son niveau le plus bas en quatre mois, selon un indice provisoire publié par la banque HSBC confirmant un ralentissement de la croissance dans le pays, moteur de la reprise économique mondiale. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1664 dollars au fixing du soir contre 1658 dollars une semaine auparavant. Argent Le métal gris, alternative meilleur marché à l'or, a comme à son habitude suivi la même trajectoire que le métal jaune. Le cours de l'once d'argent est tombé au cour de la semaine à 31,10 dollars, son niveau le plus faible depuis le 20 janvier. L'once d'argent a terminé la semaine à 31,54 dollars contre 32,27 dollars sept jours auparavant. Palladium/Platine Les métaux platinoïdes ont également reculé cette semaine, suivant le même mouvement que les autres métaux précieux. Au cour de la semaine, le cours de l'once de platine est tombé à 1603,25 dollars, un plus bas depuis le 16 février, et l'once de palladium à 649,82 dollars, son niveau le plus faible depuis le 18 janvier. Mais pour les analystes de Commerzbank, "aucun élément dans les fondamentaux de l'offre et de la demande ne justifie la forte baisse des cours des métaux précieux et surtout du platine et du palladium", du fait notamment d'inquiétudes sur l'offre mondiale de ces deux métaux. Le platine et le palladium, dont l'industrie automobile est le principal débouché, devraient de plus profiter de tout rebond dans la croissance de la production automobile dans le monde, et d'une demande chinoise qui reste solide malgré la hausse des prix. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 617 dollars contre 1 677 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 658 dollars contre 703 dollars la semaine précédente.