Les membres du Conseil de la nation ont appelé, lundi, le gouvernement à fixer des délais précis pour la réalisation du contenu de son programme et à accélérer le processus de la réconciliation nationale. Les intervenants, qui ont exprimé leur soutien à ce programme en débat depuis dimanche, ont estimé que celui-ci "ne peut pas se réaliser sur le terrain en raison de l'absence d'échéances". Au sujet de la mise en oeuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, les membres du Conseil de la nation ont salué les efforts fournis par le gouvernement pour son application, l'exhortant, toutefois, à accélérer le processus, notamment par le règlement des tous les dossiers en instance. Les intervenants ont aussi exprimé leur adhésion au projet de révision des codes communal et de wilaya, appelant le gouvernement à donner plus de prérogatives aux élus locaux, notamment dans la commune, afin, ont-ils dit, "de réaliser un équilibre entre elle, la daïra et la wilaya". Sans négliger l'importance qu'il faut accorder au wali vu sa place en tant que représentant de l'Etat. Evoquant le volet social, les sénateurs ont demandé au gouvernement de trouver des solutions urgentes permettant de réduire le taux de chômage, "qui prend de l'ampleur" et de réviser la grille des salaires, notamment celle de la Fonction publique. La liberté de la presse et d'expression, la crise du logement, la corruption, la bureaucratie, le problème du foncier et l'investissement, ont, par ailleurs, été abordés par les membres du Conseil, qui ont rappelé la nécessité de leur prise en charge. Les sénateurs ont aussi affirmé que le programme du gouvernement permet notamment de poursuivre la politique de réconciliation nationale qui reste la condition sine qua non d'une relance économique. "La poursuite de la politique de réconciliation nationale visant le retour de la paix et de la stabilité nationale est la condition sine qua non de la réussite des investissements économiques nationaux et étrangers", ont souligné des membres de la chambre haute du Parlement, lors d'une séance plénière consacrée au débat autour du programme du gouvernement. M. Ahmed Belaâlia, du FLN, a estimé que cet "ambitieux" programme, basé sur sept axes centraux, vise à "tourner une nouvelle page à l'ombre de la cohabitation pacifique et fraternelle", ainsi que l'amélioration du niveau et du cadre de vie des citoyens. Pour sa part, M. Kadour Daouadji, du MSP, a considéré que le programme du gouvernement est "riche", avant d'ajouter que la poursuite de la politique nationale de réconciliation permet la consécration de la paix et donc "du démarrage économique". M. Daouadji a indiqué, également, que la politique de la bonne gouvernance, menée par le gouvernement, permettra "une meilleure" gestion des institutions et des intérêts de la nation ainsi que "la consolidation" de la confiance du citoyen en son Etat. Il a, toutefois, affirmé que "la concrétisation" d'une bonne gouvernance nécessite notamment la réforme du secteur de la justice. M. Abdellah Ben Toumi, du RND, qui a mis en relief "les aspects positifs" de la politique de la réconciliation nationale, a, cependant, déploré que la catégorie des citoyens civils ayant contribué à la lutte antiterroriste (les patriotes) ne soit pas "convenablement" prise en charge. La majorité des intervenants ont, par ailleurs, insisté sur la nécessité de développer une économie basée sur des ressources outre que les hydrocarbures, citant l'agriculture, le tourisme et les petites et moyennes entreprises.