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Gerard Lambret, directeur général SOCIAD (conseil en entreprise) au Maghreb : " Il y a en Algérie des entreprises qui fonctionnent aux standards internationaux "
Les premières assises nationales sur les ressources humaines en Algérie ont été clôturées, hier, à Alger, sur un ton de relance et de développement des directions des ressources humaines (DRH) au niveau de nombreuses entreprises algériennes en tant que partenaire business, social, économique et même de veille technologique, selon les experts qui ont présenté à l'occasion des communications sur des thèmes assez pertinents notamment de productivité pour l'entreprise et de reploiement sur la formation en tant que facteur d'investissement. La situation des ressources humaines a été débattue en long et en large au cours de cette première rencontre du genre qui ne s'est pas contentée de faire l'état des lieux seulement ; mais les experts ont proposé aussi des pistes pratiques de redéploiement de ces directions, durant les deux jours d'information et de formation ; organisées au profit des cadres algériens d'entreprises publiques et privées à l'hôtel El riadh d'Alger par le Magazine du Conseil et Formation (BIP) dirigée par Dihia Djellal. Nous avons rencontré en marge de cet événement Gerard Lambret, directeur général de SOCIAD spécialiste en conseils en entreprise qui a bien voulu accorder un entretien à notre quotidien…
Le Maghreb : Qu'en-est-il de l'état des lieux des ressources humaines en Algérie ?
Gérard Lambret Souvent on organise des rencontres sur les ressources humaines et on fait l'état des lieux. On dit trop souvent qu'il faudra faire ceci ou cela. Et puis l'année d'après on fait la même rencontre sans pour autant que les choses changent dans ce domaine. Pour nous, nous voulons montrer qu'il y a des entreprises en Algérie qui fonctionnent aux standards internationaux. Il s'agit de dire qu'il faut arrêter de se plaindre et d'insister sur la bureaucratie. Mais il s'agit de savoir ce qu'on doit faire maintenant. C'est pourquoi l'objectif principal de ces assises nationales est de montrer qu'il y a des entreprises qui font des choses conformes aux standards internationaux dans ce domaine des ressources humaines. C'est ainsi que nous avons montré hier ces entreprises algériennes qui recèlent de vraies compétences. Et c'est le cas notamment de Watanya Telecom Algérie qui dispose d'un bon service de ressources humaines. Aujourd'hui, nous allons présenter la société qui s'occupe de l'évaluation des compétences et de la Société Générale Algérie qui a de vrais outils dans la DRH. Nous avons aussi développé les voies et moyens nécessaires pour promouvoir en Algérie la sous-traitance des ressources humaines. Il s'agit donc de montrer des exemples concrets de RH qui fonctionnement en Algérie pour que les petites entreprises se mettent progressivement à le pratiquer. Cet objectif est vraiment la philosophie de ces assises pour montrer le fonctionnement des ressources humaines en Algérie selon des normes internationales. Le deuxième objectif est de faire rencontrer les DRH aussi bien du secteur public que secteur privé ; même si les modes de fonctionnement sont différents, la problématique est la même. On travaille avec des personnes. Donc il faut faire en sorte que ces personnes travaillent dans des structures qui fonctionnent bien. Nous regrettons que les chefs d'entreprises ne soient pas présents en force à ces assises. Car nous voulons monter que les patrons et chefs d'entreprises doivent être derrière les DRH pour qu'elles bougent et font bouger les choses. Il faut que le tandem PDG-DGH fonctionne bien. Nous allons essayer de faire mieux l'année prochaine avec les P-DG d'entreprises dont nous espérons la présence. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. J'essaie donc de semer les petites graines pour qu'elles poussent et faire avancer les choses en Algérie. Il faut donc s'investir dans le concret et non n'importe quoi qui ne fait pas avancer les choses.
Comment peut-on expliquer le blocage des DRH ? Il y a plusieurs explications à mon avis. Toutes les DRH viennent du secteur public. elles sont donc formatées dans un système assez ancien et un peu bolchevique pour préciser ma pensée. Ce formatage public est totalement inadapté à la réalité d'aujourd'hui comme celle du privé. Pour ma part, nous n'avons pas encore beaucoup de DRH à l'esprit privé. La fonction DRH n'est pas occupée pleinement en Algérie. La plupart des DRH gèrent la paie, les congés et les absences. Elles ne s'occupent pas, entre autres, de l'évolution des compétences, des plans de carrières, de l'environnement social et du business. Mais la prise de conscience commence à prendre forme au sein des entreprises.
Peut-on parler de l'éveil des DRH en Algérie selon des standards internationaux? Moi je suis content des résultats de cette manifestation. La rencontre d'aujourd'hui est donc un commencement important, car elle a réuni, sans aucun support publicitaire si ce ne sont le BIP et mes réseaux, une centaine de personnes. Cela prouve qu'il y a un intérêt quand on sait qu'il y a des participants du secteur public comme ceux du GIPLEC et de la CNEP.