Le secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algériens, M. Salah Souilah, a affirmé, hier, que la spéculation et la multiplicité des mandataires sur le marché de gros sont à l'origine de la hausse des prix des fruits et légumes enregistrée depuis des semaines en Algérie. "Les intempéries qui ont touché, en février dernier, plusieurs wilayas du pays ont suscité un recul de l'offre des produits agricoles, ce qui a encouragé la spéculation et la multiplicité des mandataires sur le marché de gros des fruits et légumes", a laissé entendre M. Souilah qui ajoutera un peu plus loin que ces facteurs expliquent la hausse sensible des prix des fruits et légumes. "Les produits agricoles commercialisés sont achetés au marché de gros en troisième, voire quatrième main", a-t-il affirmé, expliquant que cette situation est due à un manque d'organisation au niveau du marché. Le secteur du commerce nécessite davantage de règles pour mettre un terme au phénomène des mandataires, a-t-il ajouté. Outre les fruits et légumes, le marché de détail connaît ces dernières semaines une flambée des prix des légumes secs, notamment des pois chiches, des haricots blancs et des lentilles. Une baisse générale des prix y compris de la pomme de terre, dont le prix est de 100 Da/kg est prévue dans les prochaines semaines, selon le SG de l'UGCAA qui a ajouté que nombre de wilayas productives ont entamé la récolte saisonnière de la pomme de terre, dont le prix connaîtra une nette baisse, dès la fin de la semaine prochaine. Les dispositions contenues dans le nouveau décret exécutif fixant les conditions et modalités d'organisation des espaces commerciaux, ainsi que l'exercice de certaines activités commerciales favoriseront prochainement la stabilité des prix des produits de première nécessité. Figure parmi ces dispositions, l'obligation pour l'agriculteur de traiter avec le marchand de gros des fruits et légumes à travers une lettre d'accompagnement contenant des informations sur le fournisseur, les quantités commercialisées, ainsi que la date et le lieu de chargement et de déchargement. Ce qui au demeurant contribuera à la stabilité des prix et permettra aux services compétents de jouer leur rôle dans le contrôle des commerçants et agriculteurs. Le nouveau texte réglementaire vise notamment à organiser les structures commerciales, notamment les marchés de gros des fruits et légumes, des produits agroalimentaires, des produits industriels, ainsi que les marchés de proximité des fruits et légumes et pour la première fois les pêcheries et autres halles à marées. Le nouveau décret interdit également l'exercice de toute activité commerciale à la périphérie du marché de gros et au niveau des travées. Plus de transparence dans les transactions Les dispositions contenues dans la nouvelle réglementation organisant les activités commerciales, entrées en vigueur récemment, vont assurer plus de traçabilité et de transparence aux transactions commerciales surtout au stade de gros, a affirmé mardi dernier un responsable au ministère du Commerce. Selon M.Amara Bousshaba, directeur de l'Organisation des marchés, des activités commerciales et des professions régulées'', le décret exécutif fixant les conditions et modalités d'implantation, d'organisation et de fonctionnement des espaces commerciaux, ainsi que l'exercice de certaines activités commerciales, publié récemment au journal officiel, va mieux organiser les transactions commerciales à travers notamment la lettre d'accompagnement que l'agriculteur doit remettre désormais au mandataire afin d'assurer la traçabilité du produit'', a-t-il indiqué. Selon M. Bousshaba, cette mesure va contribuer à lutter contre la multiplication des intermédiaires qui opèrent dans le circuit de distribution des fruits et légumes, dont les prix ont sensiblement augmenté ces dernières semaines. Il a précisé que ce document, appelé lettre d'accompagnement, contient le nom ou la raison sociale du fournisseur, la nature et la quantité des fruits, des légumes et des produits de la pêche ainsi que la date et le lieu de chargement et de déchargement. La nouvelle réglementation a pour objectif, également, de ''réguler le marché de façon pérenne et globale en assainissant les circuits de distribution dans les marchés de gros, de détail et au niveau des grandes surfaces'', selon lui. ''Un marché mieux organisé, signifie des transactions commerciales plus transparentes'', a-t-il affirmé, soulignant que le nouveau décret va faciliter les opérations du contrôle des marchés des fruits et légumes. M. Bousshaba a expliqué dans ce sens que cette hausse des prix a été déclenchée en février dernier, marqué par des intempéries qui ont touché plusieurs wilayas du nord du pays parmi lesquelles des wilayas à vocation agricole. Les prix de tous les légumes et fruits, la pomme de terre en tête, ont gardé leur tendance haussière amorcée depuis des semaines, a-t-on constaté dans plusieurs marchés de fruits et légumes d'Alger-centre. Pour rappel, il existe en Algérie 1.597 marchés dont 43 dédiés au commerce de gros de fruits et légumes et 654 de détail et 623 sont des marchés hebdomadaires, mais mal répartis à travers le territoire national surtout pour les marchés de gros.