Ahmed Ben Bella "a été l'un des symboles du mouvement national pour la liberté et l'indépendance". Dans son message, le Front du changement a estimé que l'Algérie perd en la personne de Ben Bella "un membre prestigieux de la direction de la glorieuse Révolution algérienne" et rendu hommage au rôle de "politicien exemplaire et de sage" qu'il a assumé de son vivant. Le parti d'Ahmed Ouyahia, le rassemblement national démocratique, tout en qualifiant le défunt de "symbole national" a souligné qu'il a été "l'un des artisans de l'indépendance et consacré sa vie pour la patrie". "Sa mort a été une perte pour l'Algérie, le monde arabo-musulman et le reste du monde, et tout particulièrement au moment où l'Algérie s'apprêtait à entrer dans une nouvelle étape importante de son histoire qu'elle souhaite être celle du changement que feu Ben Bella appelait de tous ses voeux durant sa longue marche de militant". Le Mouvement pour la Justice et la Liberté a mis en relief le rôle joué par le défunt "qui a servi l'Algérie avec courage et abnégation". Dans son message de condoléances, le parti de la Liberté et de la Justice a, pour sa part, indiqué que "l'Algérie perdait l'un de ses vaillants enfants qui ont sacrifié leur jeunesse pour la libération de l'Algérie de l'oppression coloniale". "La jeunesse algérienne se doit d'étudier les parcours de tels hommes, qu'ils soient morts ou vivants, pour raffermir l'unité nationale", a ajouté ce parti, estimant que "le principal enseignement qu'il convient de tirer de la mort du moudjahid Ben Bella est de renouveler le serment de fidélité à la patrie et d'attachement à la déclaration du 1er novembre". De son côté l'organisation nationale des moudjahidine a souligné dans son message de condoléances adressé à la famille du défunt "ses qualités et son parcours militant, avant et après la Révolution". L'organisation nationale des enfants de Chouhada a exprimé quant à elle "sa profonde émotion" à la suite du décès de "l'un des artisans de la Glorieuse Révolution du 1er Novembre, au moment où l'Algérie s'apprête à célébrer le cinquantenaire du recouvrement de son indépendance". Le Conseil supérieur de la langue arabe a mis l'accent dans son message de condoléances sur "les qualités d'une personnalité qui a accompagné la lutte du peuple algérien pour sa liberté". L'association "El-Djahidhia" a exprimé dans un communiqué "sa profonde tristesse" à la suite de la mort du moudjahid Ahmed Ben Bella "héros et symbole d'un peuple qui a mis au défi une puissante force du mal". Elle a souligné les qualités de "modestie, de sincérité et d'amour" qu'il éprouvait à l'égard de la patrie, et de "pardon" vis-à-vis de ceux qui ont été injustes à son égard". Au plan externe, le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) a souligné dans un message qu'il a adressé à la famille du défunt que Ben Bella "a été l'ami de la Révolution palestinienne et des peuples épris de liberté". Un dernier hommage a été rendu jeudi au défunt au palais du peuple. Les obsèques de feu Ben Bella auront lieu après la prière du vendredi au carré des martyrs à El-Alia à Alger. La presse nationale rend hommage à un homme combatif La presse algérienne, paraissant hier, a réservé de larges espaces à la disparition, à l'âge de 96 ans, du premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, survenue mercredi, rendant hommage à ''l'homme combatif" et à un "symbole" de la lutte pour l'indépendance du pays. "Personne ne conteste son habileté politique", celle de cet ''homme combatif", écrit El Watan dans son édition du week-end, Ben Bella "fut un élément majeur à des moments de l'histoire algérienne" ajoute le journal, citant les propos de l'historien Amer Mohand Amer. "L'homme politique a su s'inscrire dans les rapports de force de l'époque, voulant incarner au côté du cubain Fidel Castro,de l'égyptien Gamel Abdenasser et du chinois Mao Tsé-toung la lutte anti-impérialiste et le non-alignement du tiers-monde émergents", a ajouté le journal. De son côté, le quotidien El Chourouk parle de la peine des Algériens devant la disparition de celui qui présidait, depuis 2007, jusqu'à sa mort, le Groupe des sages de l'Union africaine. "Les Algériens pleurent la disparition du révolutionnaire et du symbole", écrit le quotidien, ajoutant que "des personnes se sont évanouies sous l'effet de l'émotion" à la vue de la dépouille du défunt. "Ben Bella considérait tous les algériens comme ses enfants. Il était un homme intègre. Pour preuve, les membres de sa famille à Tlemcen vivent simplement, loin de toute opulence, travaillant dur pour gagner leur vie", relève le journal, citant un cousin de l'ancien président. "Ben Bella rouvre le palais du peuple au peuple", titre, pour sa part, le journal El Khabar, relevant que des citoyens se sont déplacés de wilayas lointaines du pays pour jeter un dernier regard sur la dépouille du défunt. Pour le journal, l'Algérie perd en la personne de Ben Bella "une personnalité rare" et "un symbole national". Départ d'un grand sage, selon M. Bensalah Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a qualifié le décès de l'ancien président Ahmed Ben Bella de moment tragique et de fin du parcours d'une grande personnalité qui fut parmi "les sages d'Algérie". "L'Algérie a perdu en la personne d'Ahmed Ben Bella une personnalité nationale hors pair de la trempe des grands leaders qui ont contribué à l'édification de l'Etat indépendant", écrit M. Bensalah dans un message de condoléances adressé à la famille du regretté. "C'est un moment tragique et douloureux et la fin du parcours d'une grande personnalité qui fut parmi "les sages d'Algérie", un parcours riche en hauts faits accomplis pendant la guerre de libération nationale", a-t-il ajouté. "Il a également été un des combattants de la première heure qui ont préparé le terrain à la lutte armée et adhéré au mouvement national avec bravoure et vaillance. Il a joué un rôle actif aux côtés des dirigeants historiques dans l'orientation de l'action armée", a indiqué M. Bensalah. Evoquant les grandes qualités de feu Ben Bella, le président du Conseil de la Nation a indiqué qu'il "a poursuivi son parcours en tant que président d'un pays qui venait de sortir d'une guerre implacable contre un colonialisme abominable. Son cœur ne battait que pour l'Algérie qu'il voulait grande". "Nous perdons en la personne du Président Ben Bella une personnalité nationale hors pair. Il comptait parmi les dirigeants éminents qui ont contribué à la construction d'un Etat indépendant. Sa réputation a transcendé les frontières de l'Afrique et du monde arabe grâce à une présence remarquable qui lui valut la qualité d'homme sage qu'on écoute et qu'on respecte", a conclu M. Bensalah. François Hollande salue un symbole d'une étape historique décisive de l'Algérie et la France Dans un communiqué largement diffusé par la presse française, le candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle en France, François Hollande, a salué jeudi dernier, en la personne d'Ahmed Ben Bella, un symbole de l'histoire de l'Algérie et de la France. "Il restera, pour les Français et pour les Algériens, l'un des symboles d'une étape historique décisive de nos deux pays", a écrit le responsable socialiste. Rappelant qu'il avait rencontré le défunt Ben Bella lors de son dernier séjour en Algérie en décembre 2010, il a tenu a salué la mémoire de celui qui fut en 1962 le premier Président de la République algérienne. "Cinquante ans après l'indépendance de l'Algérie, et quelques semaines après l'anniversaire des accords d'Evian, je forme le voeu que les peuples algérien et français puissent s'engager dans une nouvelle ère de coopération", a ajouté François Hollande. Jean-Pierre Chevènement " Avec la disparition d' Ahmed Ben Bella, l'Algérie perd l'un des premiers artisans de son indépendance "M. Jean-Pierre Chevènement, sénateur du Territoire de Belfort, et président de l'Association France- Algérie, a salué, jeudi dernier, la mémoire d'Ahmed Ben Bella, premier président de la République algérienne, soulignant qu' avec sa disparition, l'Algérie perd l'un des premiers artisans de son indépendance". "Au nom de l'Association France Algérie, je salue la mémoire d'Ahmed Ben Bella, premier président de la République algérienne. Avec lui, l'Algérie perd l'un des premiers artisans de son indépendance qui a combattu le colonialisme, insupportable au peuple algérien, dont notre pays n'avait pas su se départir", a écrit M. Chevènement. Rappelant qu' "au lendemain des terribles épreuves de la guerre, il a dû affronter, dès 1962, les tâches immenses de la construction d'un Etat " M. Chevènement a souligné qu'il " a su en 1964, renouveler les liens de coopération de son pays avec la France". " Ahmed Ben Bella incarne, aux yeux des peuples du Tiers- Monde, l'émancipation des jeunes nations au milieu du XXe siècle. Celle de l'Algérie a été, dans le monde entier, un moment de la conscience humaine ", a-t-il poursuivi, ajoutant que l'Association France-Algérie " partage l'émotion du peuple algérien devant la disparition de cette figure si décisive de son Histoire".