Les premiers observateurs envoyés par l'ONU pour surveiller le cessez-le-feu en Syrie sont arrivés sur place, hier, a indiqué un porte-parole de l'ONU. Cinq ou six observateurs militaires ont pris l'avion dès que le Conseil de sécurité a approuvé l'envoi d'une mission préparatoire de supervision du cessez-le-feu, a souligné Kieran Dwyer, porte-parole du département des opérations de maintien de la paix de l'ONU. Ces observateurs non armés proviendront, notamment, des contingents de Casques bleus opérant dans la région, a-t-il précisé, afin d'avoir du personnel expérimenté. Selon des diplomates, il pourrait s'agir de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban), de la mission de l'ONU sur le Golan, ou de celles au Soudan et au Soudan du Sud. La première tâche de cette mission préparatoire d'une trentaine d'hommes sera d'établir un quartier général opérationnel, a expliqué M. Dwyer. Ils prendront contact avec le gouvernement syrien, les forces gouvernementales et celles de l'opposition afin que les deux camps comprennent ce que sera leur rôle de surveillance du cessez-le-feu et qu'ils puissent mettre en place un système de contrôle. Ils se rendront aussi rapidement dans plusieurs villes de Syrie pour décider où établir des bases pour surveiller le cessez-le-feu sur l'ensemble du territoire, a-t-il ajouté. Aux termes de la résolution 2042 adoptée, avant-hier, le Conseil de sécurité a autorisé l'envoi d'une mission préparatoire de trente observateurs militaires non armés, en prélude au déploiement d'une mission complète. Celle-ci devrait compter au total 250 observateurs, avec leurs moyens de transport et de communications, selon les estimations de l'ONU. Son déploiement prendra plusieurs semaines et nécessitera une nouvelle résolution. Coopérer avec les observateurs de l'ONU Le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a appelé la Syrie à coopérer avec les observateurs de l'ONU dont l'envoi a été décidé par le Conseil de sécurité. J'appelle le gouvernement syrien à saisir cette occasion de changer d'orientation et à coopérer pleinement avec l'équipe initiale d'observateurs, a-t-elle déclaré dans un communiqué. La résolution de l'ONU représente un appel sans ambiguïté de la communauté internationale au régime syrien afin qu'il mette fin aux violences contre sa population et satisfasse d'urgence les besoins humanitaires, poursuit Mme Ashton. La première priorité consiste à garantir un arrêt complet des violences en Syrie et d'autoriser un accès complet et sans entrave pour l'aide humanitaire, ajoute-t-elle. Le Conseil de Sécurité de l'ONU a approuvé, avant-hier, à l'unanimité l'envoi d'une équipe avancée d'une trentaine d'observateurs non armés en Syrie où de nouvelles violences menacent un fragile cessez-le-feu. Mme Ashton a estimé que la résolution constituait un pas supplémentaire dans la bonne direction du plan de l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan. Même si la situation sur le terrain demeure très instable et incertaine, j'espère que cette résolution va ouvrir la voie à l'envoi d'une mission d'observation à part entière, conformément au plan de Kofi Annan, souligne Mme Ashton. Un million de déplacés Au moins un million de personnes ont été déplacées à l'intérieur de la Syrie au cours des treize derniers mois de violences, a déclaré, avant-hier, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. Nous sommes très préoccupés par le fait qu'au moins un million de personnes ont été déplacées à l'intérieur de la Syrie et qu'il y a aussi beaucoup de réfugiés syriens dans les pays voisins, a indiqué le secrétaire général dans des déclarations publiées par l'Onu après une réunion avec l'émissaire pour la paix Kofi Annan à Genève. La responsable des opérations humanitaires de l'Onu Valérie Amos organisera la semaine prochaine à Genève une réunion sur l'aide à la Syrie, a par ailleurs annoncé le secrétaire général. Valerie Amos va convoquer un forum humanitaire sur la Syrie le 20 avril à Genève et j'espère qu'il sera en mesure de mobiliser les ressources humanitaires nécessaires de sorte que les personnes dans le besoin reçoivent toute l'assistance humanitaire nécessaire, indique M. Ban.