Un premier groupe d'observateurs de l'ONU est attendu dimanche en Syrie pour surveiller l'application du cessez-le-feu qui reste fragile avec la reprise des violences à Homs et à Alep, alors que le nombre de déplacés à l'intérieur du pays a atteint un million de personnes, selon les Nations unies. Un nombre de cinq ou six observateurs militaires non armés sont attendus dans la journée dans ce pays pour surveiller l'application du cessez-le-feu qui reste fragile en raison de nouvelles violences survenues dans la matinée à Homs (centre) et à Alep, selon des sources locales. Ces observateurs ont pris l'avion dès que le Conseil de sécurité onusien a approuvé samedi l'envoi d'une mission préparatoire de supervision du cessez-le-feu en Syrie, a indiqué Kieran Dwyer, porte-parole du département des opérations de maintien de la paix de l'ONU. Ils "seront suivis de 25 autres dans les prochains jours", a-t-il ajouté, précisant que ces observateurs non armés "proviendront notamment des contingents de Casques bleus opérant dans la région". Selon des diplomates, il pourrait s'agir de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban), de la mission de l'ONU sur le Golan, ou de celles au Soudan et au Soudan du Sud. Kieran Dwyer a expliqué que la première tâche de cette mission préparatoire d'une trentaine d'hommes sera "d'établir un quartier général opérationnel", et de prendre contact avec le gouvernement syrien, les forces gouvernementales et celles de l'opposition "afin que les deux camps comprennent ce que sera leur rôle de surveillance (du cessez-le-feu) et qu'ils puissent mettre en place un système de contrôle". Ils se rendront aussi "rapidement" dans plusieurs villes de Syrie pour "décider où établir des bases" pour surveiller le cessez-le-feu sur l'ensemble du territoire, d'après ce responsable onusien. L'arrivée des observateurs internationaux entre dans le cadre la résolution 2042 adoptée samedi à l'unanimité par les 15 Etats membres du Conseil de sécurité de l'ONU afin de surveiller le cessez-le-feu entré en vigueur jeudi dernier, conformément au plan de l'émissaire international, Kofi Annan. Afin d'assurer le bon fonctionnement de la mission, le Conseil de sécurité a demandé au gouvernement syrien de faciliter ''le déploiement rapide et sans entrave de son personnel et des moyens nécessaires à l'exécution de son mandat'' et lui garantir "la liberté de communiquer de manière confidentielle". Le représentant de la Syrie à l'ONU, Bachar Djaafari, a souligné ''l'appui de sa délégation à la mission de M. Annan dont la Syrie veut le succès''. De son côté, la représentante des Etats-Unis et présidente en exercice du Conseil de sécurité, Susan Rice, a affirmé que le déploiement de la mission préparatoire ''est un test pour voir si le gouvernement syrien coopère''. La Russie et la Chine, qui se sont opposées à deux précédentes résolutions de l'ONU, ont appelé toutes les parties à soutenir la médiation de Kofi Annan et à coopérer avec la mission d'observation onusienne. Cette résolution du Conseil de sécurité a été saluée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qui s'est engagé avec l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie Kofi Annan, lors d'entretiens samedi soir à Genève à faire de leur mieux pour un déploiement rapide de la mission d'observation onusienne. Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition syrienne, s'est également félicité de la résolution onusienne, en se disant "prêt à agir pour faire réussir le plan Annan", selon un communiqué de son président Burhan Ghalioun. "Nous accueillons favorablement la résolution 2024 votée à l'unanimité par le Conseil de sécurité. Cette décision, qui a tardé à être prise, constitue le premier fruit politique international de la lutte et des sacrifices des Syriens, et le premier pas important de la communauté internationale dans ses responsabilités à l'égard du peuple syrien", a écrit le CNS dans son communiqué. Alors les observateurs onusiens sont attendus en Syrie, le cessez-le-feu reste fragile avec la reprise des violences dans la journée. Selon l'Observatoire syrien de droits de l'Homme (OSDH), les forces gouvernementales syriennes ont bombardé de façon "intensive" quartier de Khaldiyé à Homs (centre). Par ailleurs à Alep, de violents affrontements ont éclaté à l'aube entre forces de sécurité et rebelles, a indiqué l'OSDH. La veille, au moins douze personnes ont trouvé la mort dans des violences, la journée la plus meurtrière depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, toujours d'après l'observatoire syrien. Sur le plan humanitaire, les violences qui secouent la Syrie depuis plus d'un an ont provoqué le déplacement d'au moins un million de personnes à l'intérieur du pays alors que d'autres se sont réfugiés dans les Etats voisins, a révélé le chef de l'ONU. M. Ban qui a exprimé son inquiétude concernant cette situation a annoncé que la responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valérie Amos "va convoquer un forum humanitaire sur la Syrie le 20 avril à Genève" pour mobiliser l'aide internationale en faveur de ce pays.