Six premiers observateurs de l'ONU sont arrivés, avant-hier soir, à Damas pour superviser l'entrée en vigueur du cessez-le-feu en Syrie, où le régime a continué à bombarder l'opposition, hier, selon des militants. Si les violences ont reculé de façon assez importante, le gouvernement a mené de nouvelles attaques ce week-end, soulevant de nouveaux doutes sur les intentions réelles du président Bachar el-Assad à l'égard du plan de paix élaboré par l'émissaire de l'ONU, Kofi Annan, pour mettre fin à 13 mois de violences. Samedi, le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé à l'unanimité une résolution permettant le déploiement d'une première vague d'observateurs militaires non-armés, qui seront chargés de vérifier le respect du cessez-le-feu. Les premiers membres de la mission d'observation sont arrivés à Damas dimanche soir. L'équipe est dirigée par le colonel marocain Ahmed Himmiche, a précisé le porte-parole de Kofi Annan, Ahmad Fawzi. Les observateurs ont été reçus par des responsables du ministère syrien des Affaires étrangères. Vingt-cinq autres observateurs devraient arriver dans les prochains jours. La mission "va commencer par l'installation de son quartier général, puis entrer en contact avec le gouvernement syrien et les forces de l'opposition pour que les deux camps comprennent pleinement le rôle des observateurs de l'ONU", a expliqué M. Fawzi dans un communiqué diffusé, hier, à Genève. "Nous commencerons notre mission dès que possible, et nous espérons qu'elle sera un succès", a déclaré Ahmed Himmiche à l'Associated Press alors qu'il quittait un hôtel de Damas avec son équipe, hier matin. Selon deux mouvements d'activistes, les Comités locaux de coordination et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, le bombardement de Homs a repris tôt, hier, pour la troisième journée consécutive. "Les forces gouvernementales, qui tentent de prendre le contrôle de quartiers de Homs, bombardent les quartiers de Khaldiyeh et Bayada avec des tirs de mortiers", a souligné l'observatoire. Deux personnes ont été tuées, hier, à Hama, dans le centre de la Syrie, lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu sur leur véhicule, ont affirmé les deux organisations. Six observateurs se sont mis au travail Le premier groupe d'observateurs a entamé, hier, sa mission consistant à veiller au respect du fragile cessez-le-feu par les forces gouvernementales et l'opposition, a déclaré le porte-parole de l'émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe Kofi Annan. "La mission commencera par mettre en place ce matin un QG opérationnel et par prendre contact avec le gouvernement syrien et les forces de l'opposition afin que les deux parties comprennent pleinement le rôle des observateurs de l'Onu", a précisé le porte-parole dans un communiqué. "Les 25 observateurs restants doivent arriver dans les prochains jours", a-t-il ajouté. Le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé samedi à l'unanimité le déploiement de trente observateurs dans le cadre d'une mission préparatoire à l'envoi ultérieur d'un contingent plus conséquent d'au moins 250 observateurs au total. Ban Ki-moon appelle les autorités à une retenue maximale Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté, hier, les autorités syriennes à la retenue maximale sur le terrain et l'opposition dans le pays à une pleine coopération pour faire respecter un cessez-le-feu qui demeure très fragile. Les autorités syriennes doivent faire preuve d'une retenue maximale tandis que les forces de l'opposition doivent aussi pleinement coopérer afin de permettre que le plan de l'émissaire Kofi Annan pour la fin des hostilités dans le pays puisse être mis en œuvre, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Bruxelles. Le secrétaire général de l'ONU a jugé que le cessez-le-feu restait sur le terrain très fragile, estimant qu'il était très important que toutes les parties, à commencer par le régime, fassent en sorte de respecter les conditions qui ont été posées. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui participait à la conférence de presse aux côtés de M. Ban, a aussi lancé un appel à Damas. Nous appelons le gouvernement syrien à respecter pleinement le plan en six points et ce de manière urgente, a-t-il dit. Dans l'immédiat, le secrétaire général de l'ONU a refusé d'envisager l'option d'une protection militaire pour les observateurs de l'ONU qui ont commencé à se déployer dans le pays. Nous n'envisageons pas de protection militaire pour le moment car nous pensons que leur liberté de mouvement devrait être garantie par les autorités syriennes, a-t-il souligné. Les premiers observateurs internationaux ont débuté, hier, leur mission d'évaluation du cessez-le-feu en Syrie, a souligné M. Ban. Cette mission, votée samedi à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU, s'annonce à haut risque pour les six observateurs non armés déjà sur le terrain sous la direction du colonel marocain Ahmed Himmiche: l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) faisant déjà état de la mort de deux civils, hier. Les combats entre soldats et déserteurs ont repris dans le nord-ouest et l'armée a de nouveau bombardé le vieux Homs (centre), dont le contrôle lui échappe toujours, alors que des ambassadeurs occidentaux ont exprimé des doutes quant à la volonté du président Bachar al-Assad de renoncer à la répression. La résolution 2042, la première adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie depuis le début de la crise en mars 2011, prévoit le déploiement dans les prochains jours de 30 observateurs militaires non armés et stipule que Damas est responsable de leur sécurité.