Les Bourses européennes ont terminé, avant-hier, en ordre dispersé, victimes pour certaines de prises de bénéfices après deux jours de hausse, et en raison de statistiques économiques contrastées en Europe et aux Etats-Unis. "C'est une journée d'hésitation. Il y a toujours un certain nombre d'angoisses chez les investisseurs, qui n'ont pas été aidés par les chiffres américains", selon Arnaud de Champvallier, directeur de la gestion chez Turgot Asset Management. Aux Etats-Unis, les nouvelles inscriptions au chômage ont baissé tandis que les promesses de ventes de logements ont bondi. Le marché est resté toutefois soumis aux craintes portant sur la zone euro, où l'indice de confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs s'est nettement replié tandis qu'une adjudication italienne de court terme s'est soldée par une remontée des taux d'intérêt. L'Eurostoxx 50 a fini quasi stable (-0,01%) A Francfort, une des places en hausse avec Londres et La Haye, l'indice Dax a progressé de 0,53% à 6739,9 points, tiré par la bonne performance de Volkswagen qui a livré des résultats trimestriels au-dessus des attentes. Le MDax des valeurs moyennes a lui pris de 1,24% à 10 761,31 points. Volkswagen a bondi de 8,72% à 137,2 euros, s'octroyant la tête du Dax. Daimler a pointé en seconde position avec +3,24% à 42,66 euros. Fresenius a progressé de 2,81% à 76,03 euros après des résultats trimestriels provisoires solides. Munich Re, dont le patron a dit s'attendre à un résultat dépassant les 750 millions d'euros, a pris 1,83% à 117,15 euros. En queue du Dax, Deutsche Bank (-2,75% à 33,19 euros) a été sanctionnée pour avoir publié des résultats inférieurs aux attentes. Sa concurrente Commerzbank a reculé de 1,66% à 1,59 euro. A Londres, l'indice FTSE-100 a gagné 0,52% à 5748,72 points, grâce à certaines publications d'entreprises. Le géant pétrolier Royal Dutch Shell a ainsi tiré l'indice, progressant de 3,54% à 2 266,5 pence, après un bénéfice en hausse de 16% au 1er trimestre. Il a entraîné dans son sillage BP (+2,76% à 444,25 pence) et Tullow Oil (+2,85% à 1 554 pence). A l'inverse, le groupe pharmaceutique Astrazeneca a été le plus gros perdant du jour, lâchant 6,14% à 2.666,50 pence. Certaines banques ont profité de l'amplification du débat en Europe sur la nécessité de mesures pour relancer la croissance: Lloyds Banking Group a ainsi pris 3,21% à 31,48 pence et Royal Bank of Scotland 1,55% à 23,58 pence. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterddam a progressé de 0,82% en fin de séance à 310,55 points. La plus forte hausse a été enregistrée par le fabricant néerlandais de systèmes de lithographie pour l'industrie des microprocesseurs ASML qui gagne 4,49% à 38,80 euros, devant le groupe pétrolier Shell en hausse de 3,22% à 26,86 euros. Paris a par contre légèrement reculé, l'indice CAC 40 cédant 0,13% à 3 229,32 points, victime de prises de bénéfices après deux jours de hausse. Alcatel-Lucent (-16,61% à 1,23 euro) s'est effondré et a signé la plus forte baisse de l'indice, après l'annonce d'une baisse des marges et de résultats décevants. Les bancaires ont nettement reculé. Société Générale a perdu 3,48% à 17,62 euros, Crédit Agricole 3,23% à 3,75 euros et BNP Paribas 0,92% à 30,59 euros. Parmi les hausses, PPR a pris 4,85% à 125,50 euros, le marché étant rassuré par l'activité de Gucci, tandis que Technicolor a gagné 4,32% à 1,50 euros, après avoir confirmé ses objectifs pour 2012. A Milan, l'indice FTSE Mib s'est replié de 0,66% à 14 510 points. Pénalisé par l'Europe, Fiat a lâché 5,13% à 3,738 euros malgré la multiplication par dix de son bénéfice au premier trimestre. Le groupe d'aéronautique et de défense Finmeccanica a cédé 4,00% à 3,22 euros. Les banques ont été malmenées, Banca Monte dei Paschi di Siena reculant de 2,96% à 0,2455 euro et UniCredit de 2,77% à 3,014 euros. Parmi les valeurs en hausse, le fabricant de tubes en acier Tenaris a pris 4,56% à 14,68 euros et le groupe de luxe Salvatore Ferragamo 4,11% à 16,7 euros. L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a abandonné 1,29% à 7 027,1 points, proche de la barre symbolique des 7 000 points. Les valeurs bancaires ont souffert: Santander a perdu 3,38% après un bénéfice trimestriel en chute de 23,9%, BBVA 2,11% et CaixaBank 1,66%. Le leader du BTP, ACS, a plongé de 6,25% après avoir annoncé vouloir vendre sa part indirecte de 10,3% dans Abertis. Ce dernier, propriétaire des autoroutes françaises Sanef, a progressé de 0,48%, profitant de l'annonce de son prochain rachat des autoroutes du constructeur OHL au Brésil et au Chili. La Bourse de Bruxelles a cédé 1,48% à 2 209,90 points, lors d'une séance marquée par le plongeon de Mobistar. La filiale de l'opérateur de téléphonie Orange a vu son titre chuter de 13,70% à 29,35 euros après la baisse de 28% du bénéfice trimestriel. En revanche, le titre GBL (Groupe Bruxelles Lambert) a tiré son épingle du jeu, progressant de 2,05% à 50,68 euros, la plus forte hausse de l'indice Bel 20. La Bourse suisse a fini en léger repli, l'indice SMI cédant -0,46% à 6 122,41 points. Adecco a progressé de 1,47% à 45,47 francs, tout comme Transocean, qui a bondi de 2,38% à 45,97 francs. Les bancaires ont été en nette baisse: -3,75% pour Credit Suisse à 22,10 francs et -0,52% pour UBS à 11,39 francs. La Bourse de Lisbonne a cédé 1,49% à la clôture, l'indice PSI-20 s'établissant à 5 115,06 points. Le groupe de distribution Jeronimo Martins a enregistré la plus forte chute (-5,10%), malgré des résultats trimestriels en hausse de 20%. Le secteur de l'énergie a fortement pénalisé l'indice, la filiale pour les énergies renouvelables d'Energias de Portugal (EDP) perdant 4,93%, EDP 1,17% et le groupe pétrolier Galp 0,88%.
Wall Street finit en hausse: Dow Jones +0,87%, Nasdaq +0,69% La Bourse de New York a terminé en hausse, avant-hier, gagnée par un regain d'optimisme à la veille de la publication des premières estimations officielles de la croissance américaine pour le premier trimestre: le Dow Jones a pris 0,87% et le Nasdaq 0,69%. Selon des chiffres provisoires à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a gagné 113,90 points à 13 204,62 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 20,98 points, à 3.050,61 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a gagné 0,67%, (+9,29 points) à 1 399,98 points. Après une ouverture en légère baisse, Wall Street s'est hissée en territoire positif, dopée par un regain d'optimisme des investisseurs à la veille de la publication des estimations officielles de la croissance américaine au premier trimestre. Pour le moment, les attentes officielles (...) pour la croissance de l'économie américaine sont de 2,1% mais l'on entend à Wall Street que ce chiffre pourrait être bien supérieur, à près de 3%, a indiqué Gregori Volokhine, stratège de Meeschaert New York. Donc ce rebond (en cours de séance) traduit le besoin de se positionner avant la publication d'un chiffre meilleur que prévu, a-t-il ajouté. En outre, le marché a salué un net rebond des promesses de vente de logements aux Etats-Unis en mars, qui sont désormais à leur plus haut niveau en près de deux ans. Elles ont avancé de 4,1% par rapport à février, soit bien mieux qu'attendu. Enfin un bon indicateur dans le secteur de l'immobilier, s'est enthousiasmé Jennifer Lee, économiste chez BMO Capital Markets. En cette journée très chargée en publications de résultats d'entreprises, les investisseurs ont également digéré des performances en demi-teinte. Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,959% contre 1,984% la veille et celui à 30 ans à 3,135% contre 3,146%. Tokyo: le Nikkei stable, espoirs pour les Etats-Unis mais yen encore fort La Bourse de Tokyo a terminé la séance, avant-hier, sur une note stable (+0,01%), partagée entre l'espoir d'un nouveau soutien à l'économie américaine et la vigueur déprimante du yen. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grappillé 0,82 point à 9 561,83 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a aussi à peine progressé (+0,08%), prenant 0,61 point à 810,10 points. L'activité a été faible, avec 1,55 milliard d'actions échangées sur le premier marché. La Bourse a ouvert en hausse, les investisseurs saluant l'engagement du président de la banque centrale américaine (Fed) à lancer de nouvelles mesures de soutien à l'économie si nécessaire. Mais les opérateurs ont progressivement préférer reprendre les ventes à cause d'une légère progression du yen face au dollar et à l'euro, une évolution nuisible aux groupes exportateurs nippons. Considérée comme une valeur refuge, la devise japonaise est souvent achetée par les cambistes en période d'incertitude ou de crainte pour la conjoncture mondiale. Elle évolue à de hauts niveaux depuis que la crise européenne de la dette a mis le doute sur le rebond de l'économie planétaire. En outre, le marché est attentiste avant le réunion vendredi de la Banque du Japon (BoJ). Certains investisseurs se demandent notamment si la banque centrale va amplifier son programme de rachat d'actifs afin de relancer l'activité économique, a relevé Naoki Fujiwara de Shinkin Asset Management. "Les acteurs du marché n'ont pas l'intention de prendre position avant cela", a déclaré M. Fujiwara à l'agence Dow Jones Newswires. La place financière nippone a peu réagi à l'annonce de la non culpabilité dans une affaire de financement illégal de l'un des hommes politiques les plus influents du Japon, Ichiro Ozawa, ce qui lui ouvre la voie à une éventuelle candidature pour diriger le parti actuellement au pouvoir. M. Ozawa, 69 ans, était accusé d'avoir dissimulé au fisc un prêt de 400 millions de yens (près de 4 millions d'euros), issu de ses propres deniers et remis en liquide à son fonds de campagne pour permettre l'achat d'un terrain en 2004. Le verdict du tribunal de district de Tokyo lui laisse désormais les mains libres pour s'opposer au projet controversé d'augmentation de la taxe sur la consommation que le Premier ministre, Yoshihiko Noda, veut doubler d'ici 2015. Du côté des valeurs, Nomura Holdings a perdu 2,32% à 336 yens après l'annonce que la maison de courtage fait l'objet d'une enquête du gendarme de la Bourse de Tokyo sur de possibles délits d'initiés. Canon a reculé de 2,23% à 3 715 yens malgré la révision à la hausse de ses prévisions de résultat net sur l'ensemble de son exercice fiscal, avec une progression de près de 17% désormais ciblée. Le fabricant de robots industriels Fanuc a dégringolé de 6,1% à 13 900 yens après avoir refusé de fournir des prévisions de résultats pour l'année en cours.
