Les principales Bourses européennes ont terminé en forte baisse, avant-hier, à l'exception de la Bourse suisse, secouées notamment par des rumeurs sur la dégradation de la note de la France, immédiatement démenties par Paris. Le CAC 40 a brusquement décroché en début d'après-midi pour passer sous les 3 200 points peu après 16H00. A trois jours du premier tour de l'élection présidentielle française, le marché a réagi à "une rumeur de dégradation de la France", a expliqué un vendeur d'actions parisien sous couvert d'anonymat. La rumeur a été immédiatement démentie par une source gouvernementale, qui l'a jugée "pas fondée". "Il n'y a rien de neuf par rapport à cela auprès des agences de notation", a-t-elle déclaré. La publication d'indicateurs décevants aux Etats-Unis (baisse de l'activité manufacturière de la région de Philadelphie et baisse des ventes de logements anciens) a aussi inquiété les marchés européens. Pourtant, en début de séance, la tendance était favorable sur les marchés européens après que l'Espagne eut réussi à lever 2,5 milliards d'euros et à couvrir ainsi la moitié de son programme de financement pour 2012, en dépit de coûts d'emprunt en hausse. Mais, malgré cette émission obligataire réussie, la Bourse madrilène a connu sa plus forte baisse depuis mars 2009. Peu avant la clôture des échanges électroniques, les taux obligataires à 10 ans de la France se détendaient cependant à 3,085% et ceux de l'Espagne s'établissaient à 5,891% contre 5,792% la veille, restant malgré tout sous le seuil critique des 6%. L'Eurostoxx 50 a perdu 1,85% L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a reculé de 2,05% à 3174,02 points dans un volume d'échanges fourni de 4,264 milliards d'euros. La Société Générale a dévissé de 5,19% à 16,72 euros, à l'instar de la BNP Paribas (-4,82% à 28,55 euros) et du Crédit Agricole, qui a chuté de 4,32% à 3,66 euros, son plus bas historique. STMicroelectronics a cédé 3,23% à 5,07 euros, son principal client, Nokia, ayant accusé des pertes plus lourdes que prévu au premier trimestre. Publicis a souffert (-4,10% à 38,47 euros), alors que le groupe attend une décélération de sa croissance au deuxième trimestre A Londres, l'indice FTSE-100 a perdu 0,74 points, soit 0,01% par rapport à la clôture de la veille, à 5744,55 points. GlaxoSmithKline (GSK) a pris 0,97% à 1.455,4 pence, après son offre à 2,6 milliards de dollars sur la société de biotechnologie américain Human Genome Sciences (HGS), qui a rejeté la proposition. Le groupe aérien IAG a perdu 0,62% à 169,7 pence. Le groupe minier anglo-sud-africain Anglo American a pour sa part pris 0,60% à 2 325,3 pence. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a clos en recul de 0,90% à 6 671,22 points. Les bancaires ont été malmenées, Commerzbank perdant 2,38% à 1,60 euros, tandis que Deutsche Bank a reculé de 2,14% à 33,90 euros. Daimler a lâché 2,81% à 40,85 euros et Volkswagen a également reculé de 3,42% à 127 euros. Beiersdorf a gagné 2,52% à 51,61 euros, Fresenius Medical Care a grimpé de 1,13% à 53,62 euros et Merck KGaA a avancé de 0,94% à 83,69 euros. A la Bourse de Madrid, l'indice Ibex-35 a chuté de 6 908,1 points, sous la barre symbolique des 7 000 points. Les valeurs bancaires ont fait partie des plus fortes baisses, Santander chutant de 3,56% à 4,637 euros, BBVA de 4,52% à 4,948 euros et CaixaBank plongeant de 2,23% à 2,546 euros. Le titre du groupe pétrolier Repsol continuait de souffrir, finissant en forte baisse, de 4,77% à 14,665 euros, après la décision lundi du gouvernement argentin de l'exproprier de sa filiale YPF. La Bourse de Bruxelles a perdu 0,92% à 2 237,52 points.Le bancassureur KBC, qui avait chuté de 6% la veille, a encore perdu 4,31%, terminant la séance à 13,76 euros. L'opérateur de téléphonie mobile Mobistar a quant à lui cédé 3,45% à 33,20 euros. Le groupe chimique Solvay a gagné 0,66% à 89,78 euros. L'indice SMI-20 de la Bourse suisse a fini en hausse de 0,49% à 6 203,78 points. L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a clôturé sur une baisse de 2,01% à 14 287 points. La banque d'investissements Mediobanca Banks a perdu 4,39% à 3,702 euros, et la banque Monte dei Paschi di Siena a chuté de 3,55% à 0,25 euro, tout comme la banque UBI (-3,47% à 2,558 euros). Le groupe Fiat a perdu 4,10% à 3,832 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a baissé de 1,04% à 306,76 points. Les baisses les plus fortes ont été enregistrées par le groupe de distribution Ahold, qui a dévissé de 5,14% à 9,87 euros, et par le groupe de sidérurgie Arcelor Mittal, qui a perdu 3,89% à 12,83 euros. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a terminé sur une légère baisse de 0,22% à 5 177,12 points. Le groupe diversifié Sonae (-2,30%) et ses filiales ont enregistré les plus fortes baisses. En revanche, une partie du secteur financier a terminé en hausse. Les banques BES et BPI ont gagné 2,04% et 1,50% respectivement. Wall Street recule, les investisseurs prudents La Bourse de New York a fini en baisse, avant-hier, les investisseurs faisant preuve de prudence au regard de la situation sur le front de la crise européenne de la dette et de statistiques en demi-teinte aux Etats-Unis: le Dow Jones a lâché 0,53% et le Nasdaq 0,79%. Selon les chiffres provisoires à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 68,65 points à 12 964,10 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 23,89 points à 3 007,56 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a perdu 0,59% (8,22 point) à 1 376,92 points. Le marché avait ouvert en hausse, après la publication de résultats de sociétés supérieurs aux attentes, mais il a brièvement piqué du nez en milieu de matinée après la publication d'indicateurs économiques américains décevants. Après avoir oscillé autour du point d'équilibre il s'est franchement replié. Le marché est très très nerveux, a observé Michael James, courtier chez Wedbush Securities. Les gens montrent encore davantage d'aversion au risque qu'il y a quelques semaines, a-t-il noté. Après un premier trimestre très fort, les investisseurs veulent prendre des bénéfices et beaucoup ne sont pas motivés pour relancer les cours à la hausse. De plus, Wall Street est très prudent car on s'inquiète pour la situation en Europe, a noté Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. En général, la santé des banques européennes demeure un sujet de préoccupation pour le marché. Très attendue par le marché, qui a les yeux rivés sur Madrid, nouveau pays sous la loupe en zone euro, l'émission obligataire test du Trésor espagnol a été mitigée: les taux ont grimpé, tout en demeurant au-dessous de la barre symbolique des 6%, pour l'échéance-phare à 10 ans. Les investisseurs américains ont également été en proie à un malaise au sujet de la notation de la dette souveraine de la France, ont noté les experts de Charles Schwab. Les Bourses européennes ont été secouées par des rumeurs sur la dégradation de la note de la France, qui interviennent à trois jours du premier tour de l'élection présidentielle. Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 1,952% contre 1,982% la veille en fin d'échanges et celui à 30 ans à 3,109% contre 3,126%. Tokyo: le Nikkei finit en recul de 0,82% La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'avant-hier, en baisse de 0,82%, les investisseurs étant déçus par les résultats de géants américains de l'informatique et prudents avant une émission obligataire espagnole très attendue. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a abandonné 78,88 points à 9 588,38 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a cédé de son côté 0,63%, lâchant 5,14 points à 814,13 points. L'activité a été faible, avec 1,63 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Tokyo a été influencé par Wall Street qui a clôturé en baisse, après la publication de résultats trimestriels en demi-teinte de la firme informatique IBM et du numéro un mondial des microprocesseurs, Intel. Cette relative déception a renforcé la prudence des investisseurs quelques heures avant un emprunt très attendu de l'Espagne, qui va chercher à emprunter 2,5 milliards d'euros en obligations à dix ans. Il s'agira d'un test de la confiance des marchés alors que le pays entré en récession fait face à de sombres perspectives économiques, sur fond de craintes latentes quant aux finances européennes. Nombre d'opérateurs ont donc pris des bénéfices, d'autant que le Nikkei avait bondi la veille de plus de 2%, porté par l'espoir d'une embellie de la conjoncture aux Etats-Unis. La poursuite d'un effritement du yen entamé depuis le début de la semaine a toutefois apporté un certain soutien au marché, l'empêchant de perdre davantage. La cotation de la devise nippone n'a pas semblé affectée par la publication des chiffres du commerce extérieur pour mars, qui ont fait état d'un déficit japonais légèrement inférieur aux craintes. "Il est difficile de prédire la direction du marché dans un proche avenir car on ne sait pas si les banques centrales américaine et japonaise vont assouplir davantage leur politique monétaire lors de leur réunion respective la semaine prochaine", a expliqué Kazuhiro Takahashi, courtier chez Daiwa Securities cité par Dow Jones Newswires. Du côté des valeurs, les firmes des technologies de l'image ont été mal orientées: Olympus a abandonné 1,23% à 1 209 yens à la veille d'une assemblée générale de ses actionnaires très attendue après six mois de scandales financiers, Nikon a perdu 1,97% à 2 343 yens et Canon 1,05% à 3 780 yens. Les groupes du bâtiment ont souffert de perspectives économiques incertaines, Sekisui House a baissé de 1,72% à 744 yens et Daiwa House Industry de 1,70% à 1 039 yens, tandis que le secteur de l'immobilier a subi des prises de bénéfices après sa récente montée, Mitsui Fudosan diminuant de 1,26% à 1 486 yens et Mitsubishi Estate de 0,84% à 1 411 yens. Le vitrier Nippon Sheet Glass a plongé de son côté de 6,89% à 108 yens après la démission surprise de son P-DG, l'Américain Craig Naylor, en raison de "divergences fondamentales" avec le conseil d'administration sur la restructuration du groupe, qui a prévu de boucler l'année budgétaire 2011-2012 en déficit net.